République et canton de Genève

Grand Conseil

Chargement en cours ...

P 2175-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition dans le cadre de l'action « Les nommer par leur nom » 2023 : permettre la reprise du programme de réinstallation de la Suisse
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session III des 20 et 21 juin 2024.

Débat

Le président. Le prochain point qui nous occupe est la P 2175-B (catégorie III). Je cède le micro à M. Thévoz.

M. Sylvain Thévoz (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes un peu déçus de la réponse du Conseil d'Etat. Je vous le rappelle, la pétition, que nous avons soutenue à une très large majorité, mentionnait qu'en 2019, le Conseil fédéral s'était prononcé en faveur d'une participation pérenne de la Suisse au programme de réinstallation des réfugiés géré par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR. Le Département fédéral de justice et police devait proposer tous les deux ans un contingent d'admissions correspondant au nombre maximal de personnes à réinstaller, nombre compris entre 1500 et 2000 réfugiés particulièrement vulnérables. On parle d'enfants ou de familles séparées. En 2022, Mme Keller-Sutter a suspendu ce programme, et la pétition demandait que Genève fasse son travail de cité humanitaire, prenne contact avec Berne et aille de l'avant.

Nous sommes un peu déçus de la réponse du Conseil d'Etat. Celui-ci dit en gros qu'il espère que la réactivation prochaine du programme de réinstallation considéré, lorsque les capacités d'hébergement de la Confédération et des cantons le permettront, nous permettra de réitérer la disponibilité, etc. Ça manque un tout petit peu, nous semble-t-il, de volonté politique et d'anticipation. Nous savons qu'à l'avenir, les crises migratoires vont se poursuivre, que l'instabilité internationale est forte. On ne peut pas imaginer maintenir ouvert Palexpo, un lieu très difficile pour les personnes réfugiées, on ne peut pas imaginer réouvrir des abris souterrains à Thônex, comme le fait le SEM pour loger les migrants. On ne peut pas imaginer compter sur les Eglises, qui doivent rénover leurs bâtiments, pour loger ici et là une dizaine de réfugiés. Il faut une volonté politique ! Il faut une vision ! Il faut que le canton aussi défende cette Genève humanitaire, humaniste, avec la Genève internationale.

Cette réponse est donc un peu décevante: nous imaginions que le Conseil d'Etat allait prendre son bâton de pèlerin et défendre à Berne cette Genève humanitaire. Pour notre part, nous ne pouvons que nous abstenir ou refuser ce rapport, qui est décevant par rapport à la pétition portée notamment par un pasteur et le milieu des Eglises, qui attendent beaucoup du Conseil d'Etat et de Genève. Merci.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le député.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2175.