République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 2 mai 2024 à 17h
3e législature - 2e année - 1re session - 1re séance
Discours de la présidente sortante
Discours de Mme Céline Zuber-Roy, présidente sortante
La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, chères et chers collègues, eh oui, cela fait déjà une année que nous avons prêté serment et que vous m'avez fait l'honneur de m'élire à la présidence. Pour certains, cette année est passée vite, alors que pour d'autres, elle a paru plus longue... Ce qui est certain, c'est que pour moi, elle a été particulièrement intense. Déformation professionnelle oblige, une année ne peut pas se terminer sans une évaluation, en l'occurrence une auto-évaluation. Pour ce faire, je me suis basée sur les trois engagements que j'avais pris suite à mon élection.
Tout d'abord, je m'étais engagée à être la présidente de l'ensemble des membres de ce Grand Conseil et à vous représenter avec honneur et dignité. S'agissant des représentations, j'ai assisté à tous les événements que mon agenda permettait. J'ai ainsi participé à des inaugurations et aux cérémonies d'ouverture des événements qui marquent le calendrier genevois - comme le Salon de l'auto, les Automnales et le Salon du livre -, à des célébrations ou commémorations - comme la Restauration et le 1er juin -, ainsi qu'à de nombreuses assemblées générales d'associations sociales, culturelles ou professionnelles. L'année de la participation démocratique a été l'occasion de prendre part à des rencontres avec la population, mais aussi de souligner la chance que nous avons de vivre dans une démocratie et l'importance de faire vivre nos institutions. Toutes ces rencontres ont été particulièrement enrichissantes et ce fut un réel plaisir d'échanger avec des personnes qui s'engagent pour Genève.
Ensuite, j'avais appelé à des travaux constructifs et m'étais engagée à veiller à ce que le climat soit respectueux de chacune et chacun. J'avais même précisé «avec la rigueur que vous me connaissez». Pour ceux qui ne me connaissaient pas encore, c'est maintenant chose faite !
Enfin, j'avais émis le souhait de reprendre le contrôle de notre ordre du jour, qui comportait plus de 330 points. Cela a été fait. Cette année, nous avons traité quatre départements en entier. La dernière plénière de mars comptait 171 points à son ordre du jour et seuls 100 points ont été reportés en vue de cette plénière. Ainsi, il ne reste que quelques objets déposés en 2020 ou 2021, et une large majorité des textes datent de l'année passée ou même de cette année. Notre parlement peut donc se concentrer sur des sujets d'actualité. Ce résultat est le fruit d'un travail collectif. D'abord avec le Bureau, qui a accepté de me suivre dans mon objectif et de discuter de propositions innovantes. Ensuite avec les chefs de groupe, dont la collaboration a été excellente et qui, malgré quelques réticences initiales, ont accepté un traitement express d'objets obsolètes ou largement minoritaires. Et finalement avec vous toutes et tous, qui avez limité vos interventions au temps nécessaire - malgré les exhortations au débat passionné que notre doyen d'âge, M. Charles Poncet, avait adressées lors de son discours inaugural - et accepté parfois d'écourter la pause pour traiter un point de plus.
Hasard du calendrier, deux projets de lois que j'ai initiés concernant le fonctionnement de notre institution déploient leurs effets aujourd'hui. Je viens de vous lire la liste des objets dont plus aucun auteur ne siège au sein de notre Grand Conseil et qui ont été soit repris, soit considérés comme retirés. Ce soir, des membres suppléants du Bureau seront désignés, ce qui permettra, je l'espère, un meilleur fonctionnement de cet organe, qui pourra compter lors de toutes ses séances sur la représentation de l'ensemble des groupes.
Vous l'aurez compris, je pars avec le sentiment du devoir accompli. Je suis convaincue que la présidence du Grand Conseil n'est pas une simple fonction honorifique, mais véritablement l'un des rouages de notre institution. Je suis heureuse d'avoir pu insuffler une nouvelle dynamique aux travaux de notre parlement et d'avoir été, autant que je le pouvais, à la rencontre des citoyennes et citoyens, associations et entreprises qui font notre canton.
Cette année a été une expérience incroyable. Elle a aussi été l'occasion de côtoyer de nombreux élus tant communaux que cantonaux et même parfois fédéraux. Je souhaite témoigner, même si je ne peux évidemment pas prétendre à la neutralité, que je n'ai rencontré que des personnes engagées, qui consacrent beaucoup de temps au service de la collectivité. Face à certaines craintes de la population, il me semble important de rappeler qu'il n'existe pas de distinction entre la population et les élus, comme le laisse penser l'expression «société civile». Les élus ne sont que de simples citoyens qui ont décidé de s'engager pour défendre leurs valeurs et ce qui leur paraît le mieux pour la société. Aux citoyennes et citoyens qui nous écoutent, je souhaite dire que les élus et les partis sont à leur disposition pour entendre leurs besoins et leur expliquer les choix qu'ils ont opérés. Aux élus qui m'écoutent encore... (Rires.) ...il me semble important de rappeler que nos actes ont des impacts sur l'ensemble de nos institutions et qu'il ne faut pas oublier que notre pouvoir n'est qu'une délégation de la suprême autorité du peuple.
Je ne saurais évidemment conclure sans quelques remerciements. Tout d'abord à mon parti, le PLR, pour la confiance qu'il m'a témoignée en me présentant à la fonction de présidente. Comme je l'ai dit il y a une année, je suis fière que ce soit le PLR qui ait présenté une femme après quinze ans de présidence masculine. A ce sujet, je me réjouis de savoir que la deuxième vice-présidence devrait vraisemblable revenir également à une femme. Je souhaite ensuite remercier les membres du Bureau. Nous avons formé une vraie équipe. Les discussions étaient souvent vives, mais respectueuses. Chacun avec nos caractères, nous avons contribué à la réussite de cette année. Evidemment, notre institution ne pourrait pas fonctionner sans les collaboratrices et collaborateurs du secrétariat du Grand Conseil. Ce sont des travailleurs de l'ombre, mais ô combien précieux. Un grand merci à toutes et tous, avec une pensée particulière pour les chefs d'orchestre, M. le sautier Laurent Koelliker et son adjointe Mme Irène Renfer. Je finirai sans surprise par remercier ma famille qui m'a toujours soutenue.
L'année est terminée, mais ce n'est pas pour autant les vacances ! (Exclamations.) Je souhaite à mon successeur d'avoir autant de plaisir que j'en ai eu à exercer cette fonction et je vous invite toutes et tous à poursuivre les efforts collectifs pour avancer dans notre ordre du jour.
Vive le Grand Conseil, vive Genève ! (Longs applaudissements. L'assemblée se lève. M. Alberto Velasco embrasse Mme Céline Zuber-Roy et lui remet un bouquet de fleurs.)
Merci beaucoup ! Je donne la parole à Mme Natacha Buffet-Desfayes.
Mme Natacha Buffet-Desfayes (PLR). Merci, Madame la présidente. Chère Céline, c'est maintenant à moi que revient l'honneur, au nom du groupe PLR, de prononcer quelques mots sur toi et sur l'année écoulée, durant laquelle tu as présidé ce parlement sans faille et sans relâche et dirigé les cent ouailles qui t'ont été confiées d'une main de fer, mais dans un gant de velours. Ainsi, à la manière d'un bon pasteur, tu as su guider tes brebis: les brebis égarées dans les méandres de l'ordre du jour, tu as su les guider vers la voie du règlement du Grand Conseil; les brebis dissipées et agitées, tu as su les guider vers la voie de la... sortie.
Les paroles qui vont suivre, inspirées de la variété française des années 70, sauront le mieux te rendre hommage. Et puisque je n'ai malheureusement pas les capacités artistiques de certains autres membres de ce parlement, je me contenterai de les lire et non pas de les chanter ! (Exclamations.)
Une voix. Murat, à toi ! (Rires.)
Une autre voix. Allez, Murat !
Mme Natacha Buffet-Desfayes. Mais vous pouvez toujours m'accompagner !
«Dis-nous, Céline, cette année a passé,
Pourtant jamais tu ne nous as laissés nous égarer.
Comme toutes les personnes qui présidaient ici,
Tu as préservé tes brebis.
Non, non, non, ne rougis pas, non, ne rougis pas...»
(L'oratrice chante ces mots sur l'air de «Céline» de Hugues Aufray. Exclamations.) Vous allez le droit de me suivre ! (Rires. Commentaires.) Effectivement, vous ne connaissez pas les paroles, donc je poursuis:
«Tu as, tu as toujours de bons mots.
Ne rougis pas, non, ne rougis pas,
Tu as si bien mené le bateau.»
Je vais arrêter de chanter, parce que c'est quand même un peu compliqué ! (Exclamations.)
«Dis-nous, Céline, toi qui fis autorité,
Toi qui fus notre mère, en toute simplicité,
N'as-tu vécu que pour nous cette fois
Et sans jamais penser à toi ?
Mais non, Céline, ta tâche n'est pas finie,
Nous sommes les députés qui toujours serons dans ta vie.
Alors non, ne pleure pas, non, ne pleure pas,
Nous resterons toujours près de toi.»
Un immense merci pour tout ! (Applaudissements. Mme Francine de Planta embrasse Mme Céline Zuber-Roy et lui remet un bouquet de fleurs.)
La présidente. Merci beaucoup ! Un peu tardivement, mais mieux vaut tard que jamais, je salue à la tribune la présence de l'ancienne et des anciens présidents du Grand Conseil Mme Loly Bolay, M. Gabriel Barrillier et M. Jean-Luc Forni. Je salue également notre ancien collègue M. Charles Selleger. (Applaudissements.) On m'indique qu'il y a d'autres demandes de parole... Madame Meissner ?
Mme Christina Meissner (LC). Madame la présidente, chère Céline, c'est vrai que ce n'est pas tellement la coutume. D'autant que Mme Natacha Buffet-Desfayes a tout dit, ou presque, de tes qualités en tant que telles ! Comme première citoyenne du canton, tu as été formidable et tu nous as toutes et tous rendus très fiers. Tu nous as représentés dignement et tu as géré les débats avec doigté, diligence et efficience. Bravo et merci, tu nous manques déjà ! (Applaudissements. Mme Christina Meissner remet un présent à Mme Céline Zuber-Roy.)
La présidente. Merci beaucoup ! En principe, il n'y a effectivement qu'une prise de parole, mais je cède le micro à M. Jean-Marie Voumard.
M. Jean-Marie Voumard (MCG). Madame la future ex-présidente, je tenais à vous remercier pour le travail que vous avez accompli avec méthode et efficacité. Par ailleurs, en tant que citoyen genevois - député, certes, mais citoyen avant tout -, je voudrais également remercier Mme Carole-Anne Kast, qui est la seule membre du Conseil d'Etat présente à cette cérémonie, ce que je trouve un peu scandaleux. Merci, Madame Kast ! Je vous remercie, Madame la présidente. (Applaudissements.)
La présidente. Je vous remercie.