République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 29 octobre 2020 à 17h
2e législature - 3e année - 6e session - 28e séance
R 932
Débat
Le président. Nous arrivons au point fixe de notre séance, qui est classé en catégorie II, trente minutes. La parole n'est pas demandée... Si ! Monsieur Pierre Eckert, je vous donne la parole.
M. Pierre Eckert (Ve). Monsieur le président, je vais quand même m'exprimer sur cette rotation des départements, parce que la dernière fois que nous avons été appelés à approuver une résolution sur ce sujet, c'était en février 2019. Nous l'avions approuvée sans enthousiasme et en nous gaussant du tour de magie qui se déroulait sous nos yeux. Nous n'avons aujourd'hui plus le coeur à ricaner, tant il est visible que le Conseil d'Etat a été obligé de traîner un lourd boulet - même s'il ne le traîne désormais plus, pour un moment. Le quinzième mouvement de cette symphonie, allegro ma non troppo, nous a été joué hier et laisse présager d'autres rocades dans les semaines qui viennent.
Comme je le disais déjà la dernière fois, «nous sommes conscients du fait que la situation inédite à laquelle le Conseil d'Etat est confronté oblige à des décisions suboptimales». Il est vrai que, cette fois, le parlement est partiellement responsable de la situation puisque c'est lui - donc nous - avec le soutien populaire, qui a décidé de revenir à la présidence tournante et donc au démantèlement du département présidentiel.
La répartition des départements était déjà boiteuse, suite à la dernière réorganisation, et ce n'est pas cette nouvelle répartition qui remettra le collège sur pied. Le projet d'agglomération passe au département du territoire et les affaires européennes, régionales et fédérales à la chancellerie: c'est certainement cohérent. Les affaires internationales passent au département des finances: pourquoi pas ? En espérant que la reprise des activités du département du développement économique ne surchargera pas trop ce département-là !
Considérant qu'il s'agit de la moins mauvaise solution, les Verts soutiendront cette nouvelle répartition.
M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, je vais enlever mon masque: c'est un peu compliqué, mais c'est permis. Nous avons pris acte de cette situation; mais la nouvelle stratégie un peu kamikaze de M. Pierre Maudet modifie un peu la donne politique. Il faut revenir sur les fondamentaux: on ne comprend pas la décision de créer des départements mammouths ni, surtout, les orientations politiques des uns et des autres. Les dernières décisions du Conseil d'Etat sont on ne peut plus, pas même prudentes, mais précaires, puisque à peine ces décisions budgétaires discutables prises, elles sont remises en cause et discutées - y compris par le Conseil d'Etat. Il n'y a pas de solidité dans les options politiques prises et tout ça mène à une cacophonie que nous tenons à dénoncer. Tout cela ne ramène pas la confiance - si elle a existé à un moment, depuis le départ de cette législature !
Nous en prenons donc acte tout en regrettant l'absence de décision politique collégiale qui donnerait une direction et attribuerait les départements aux uns et aux autres selon cette direction: la répartition de ces départements est plutôt négociée et discutée à la «vas-y comme j'te pousse» !
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole n'étant plus demandée, nous passons au vote.
Mise aux voix, la résolution 932 est adoptée par 54 oui contre 3 non et 9 abstentions.