République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du lundi 11 mai 2020 à 17h
2e législature - 3e année - 1re session - 1re séance
RD 1336
Le président. Je vous informe que nous avons reçu la démission de Mme Salima Moyard de son mandat de députée. Je prie M. Lefort de bien vouloir nous lire sa lettre, le courrier 3939.
Le président. Merci. Il est pris acte de cette démission, avec effet à l'issue de la séance.
C'est en 2009 que Mme Salima Moyard a été élue pour la première fois au Grand Conseil. Elle y a siégé pendant plus de dix ans sur les bancs du parti socialiste, après avoir été réélue en 2013, puis en 2018.
Le Bureau du Grand Conseil a bénéficié de ses compétences durant près de cinq années, dont une passée à la deuxième vice-présidence. Elle a également fait partie de la délégation du Bureau au suivi des travaux de la future salle du Grand Conseil.
Mme Salima Moyard a pris part aux travaux de la commission de l'enseignement, de l'éducation, de la culture et du sport pendant tout son mandat et l'a présidée en 2012.
Très investie dans les questions de société, Mme Moyard s'est battue avec succès pour l'augmentation des allocations familiales et contre la péjoration des taux d'encadrement de la petite enfance. Elle a en outre déposé divers projets de lois en lien avec l'environnement, les transports ou encore la santé. On lui doit ainsi le PL 11870, adopté par le parlement, sur le droit au suicide assisté dans les EMPP et les EMS.
Nous formons nos voeux les meilleurs pour la suite de sa carrière politique à Lancy, qu'elle saura mener de front avec les nombreuses autres activités que nous lui connaissons, et nous lui remettons, fidèles à la tradition, notre fameux stylo souvenir. (Applaudissements. Le président remet le stylo souvenir à Mme Salima Moyard.) Je passe la parole à Mme Caroline Marti.
Mme Caroline Marti (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je ne prépare généralement pas scrupuleusement mes interventions, mais en l'honneur de Salima, je me suis attachée à bien faire mes devoirs.
Chère Salima, pour l'ensemble de notre groupe comme, j'en suis sûre, pour l'ensemble de ce parlement, ce fut un très grand plaisir de travailler avec toi. Ton sérieux, ta force de travail, ta force de conviction, ta force de caractère, ta compétence, ton intégrité et ta loyauté ont fait, tout au long de ton parcours, hautement honneur à la fonction de députée. Durant ces années passées au Grand Conseil, tu n'as pas hésité à te frotter à des sujets... comment dire ? ...urticants. Non, je ne veux pas parler des taxis, même si j'y reviendrai tout à l'heure, mais des chenilles processionnaires dont tu t'es inspirée non pas politiquement, mais poétiquement - j'ai parcouru le Mémorial du Grand Conseil - pour raconter une fable; c'était ta spécialité au sein du groupe socialiste.
Tu as également porté, chère Salima, des projets et des réformes d'envergure - impossible de tous les citer, tu l'as dit toi-même dans ta lettre - n'hésitant jamais à plonger les mains dans le cambouis, d'abord sur un sujet pas forcément très sexy, mais ô combien nécessaire à la construction de notre canton, celui des gravières. Puis, tu t'es attaquée à un combat pour lequel beaucoup de familles genevoises te remercient et dont la nécessité a été particulièrement illustrée ces derniers temps, à savoir le développement des places de crèche et de l'accueil familial de jour.
Enfin, tu t'es saisie de l'épineux dossier des taxis, et là où beaucoup avant toi se sont cassé les dents, tu as redoublé d'efforts et de persévérance pour assurer aux chauffeurs et aux chauffeuses de taxi des rémunérations et des conditions de travail décentes, tant et si bien que la plupart des propositions que tu avais formulées il y a près de quatre ans sont aujourd'hui - enfin ! - reprises par le Conseil d'Etat. Comme quoi, quand on est visionnaire, il faut se montrer patiente ! Je ne peux m'empêcher de préciser que ton engagement en faveur de cette branche t'a valu d'être quasiment portée en triomphe par les chauffeurs et les chauffeuses de taxi qui manifestaient devant l'Hôtel de Ville, un égard dont peu d'entre nous ont été gratifiés.
Cet hommage serait incomplet si je n'y mentionnais pas, Salima, ton engagement en faveur de l'éducation et de l'enseignement: tu as eu à coeur de défendre, coûte que coûte, année après année, la qualité de l'école publique et les conditions d'enseignement pour la construction d'une école vectrice d'égalité. Par ailleurs, tu nous as assidûment représentés au Bureau du Grand Conseil pendant près de cinq ans, effectuant selon tes termes «l'interrègne» entre deux présidences de gauche. Un oeil sur le chrono, l'autre sur le règlement du Grand Conseil, tu as bien souvent été la garante du bon déroulement de nos séances !
Aujourd'hui, tu quittes les bancs de ce Grand Conseil, et nous regretterons non seulement ton travail politique, mais également ta participation à la revue des députés, dans laquelle tu t'étais particulièrement illustrée lors de ta première législature. Nous t'adressons nos meilleurs voeux de succès dans tes nouvelles fonctions de conseillère administrative à Lancy et nous nous réjouissons de te retrouver dans le cadre de projets politiques communs ou d'une soirée karaoké. Brillante députée, militante engagée, excellente joueuse de jass, tu auras incontestablement marqué les esprits de cette assemblée comme tu auras marqué de ton nom la channe du tournoi de jass... Une véritable consécration ! Bon vent, Salima ! (Applaudissements.)