République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 21 septembre 2018 à 14h
2e législature - 1re année - 3e session - 20e séance
P 2020-B
Débat
Le président. L'ordre du jour appelle la P 2020-B et je passe la parole à Mme Caroline Marti.
Mme Caroline Marti (S). Je vous remercie, Monsieur le président. Le groupe socialiste souhaite relever le mérite de cette pétition qui pointe et fait émerger un argument peut-être un peu moins souvent évoqué en faveur de la pratique du vélo, à savoir la question de la santé et l'importance de faire du vélo ou une autre activité physique dans une société de plus en plus sédentaire. C'est l'un des arguments qui s'ajoute aux autres en faveur de la pratique du vélo, qu'il s'agisse des problématiques de pollution, de nuisances sonores ou de surcharge du réseau routier, comme vous le savez. (Brouhaha.)
Le président. Une seconde, Madame la députée. Il y a beaucoup trop de bruit ! Si vous voulez parler, je vous suggère de le faire ailleurs. Ecoutons les arguments en faveur du vélo développés par Mme Marti, à qui je redonne la parole.
Mme Caroline Marti. Je vous remercie, Monsieur le président. Dans sa réponse, le Conseil d'Etat explique qu'il partage l'inquiétude des pétitionnaires et qu'il entend mettre en oeuvre la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée - et encore heureux qu'il le fasse, étant donné que cette loi a été votée par une majorité de ce parlement et de la population. A ce propos, le groupe socialiste aimerait relever certains points du programme de législature en matière de mobilité. Le Conseil d'Etat annonce en effet qu'il entend valoriser les modes de déplacement respectueux de l'environnement, prioriser les modes doux dans le cadre de la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée que je mentionnais tout à l'heure, et que Genève accélérera la réalisation du réseau de voies cyclables et travaillera à la cohérence ainsi qu'à la continuité de ce réseau. Ce sont des engagements que nous souhaitons souligner, car nous sommes satisfaits de les voir figurer dans le programme de législature du Conseil d'Etat. Cela étant, il reste beaucoup de pain sur la planche dans notre canton en ce qui concerne la mobilité cycliste, puisque la situation est encore insatisfaisante à notre sens, comme le révèle un rapport de la Cour des comptes publié en 2017 sur l'évaluation de la politique de mobilité douce. Il montre en effet que seulement 50% du réseau de routes primaires et secondaires est aujourd'hui sécurisé et équipé d'aménagements en faveur du vélo, alors que l'initiative 144 prévoyait que l'ensemble de ce réseau soit équipé.
Et ce qui est peut-être encore plus intéressant dans ce rapport, c'est qu'il pointe du doigt la problématique de la qualité de ces aménagements cyclistes. Il ne suffit pas qu'un certain pourcentage de nos routes soient équipées d'aménagements et d'infrastructures en faveur du vélo, il faut aussi que ces infrastructures soient sécurisées, or c'est ce problème-là que la Cour des comptes a pointé, à savoir la discontinuité des aménagements cyclistes, avec des pistes cyclables qui s'arrêtent au milieu des carrefours, précisément là où la situation devient la plus dangereuse pour les vélos. Aujourd'hui, on constate également qu'en termes d'accidentologie, il y a malheureusement une très nette augmentation depuis l'an 2000 des accidents impliquant des blessés voire des morts sur les routes, notamment chez les cyclistes, puisqu'on dénombre 27% supplémentaires de cyclistes parmi les blessés et les morts de la route.
Le groupe socialiste aimerait finalement rappeler que pour encourager les modes doux de transport, et en particulier la mobilité cycliste, dont la part modale stagne depuis des années, eh bien il est impératif d'améliorer les itinéraires cyclables et de sécuriser nos routes genevoises de manière à favoriser la pratique du vélo comme mode de transport. En ce sens, nous espérons un signal fort de la population suisse ce week-end, avec une large approbation du contreprojet à l'initiative vélo. Je vous remercie. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. La parole n'étant plus demandée, il est pris acte de ce rapport.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2020.