République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 24 septembre 2015 à 20h30
1re législature - 2e année - 8e session - 56e séance
M 2137
Débat
Le président. Nous poursuivons avec la proposition de motion 2137, classée en catégorie II, trente minutes. Je passe la parole à son auteur. (Brouhaha.)
Une voix. Chut !
M. Sandro Pistis (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, en préambule, il faut savoir que Genève détient le nombre record de passages piétons les plus dangereux et les moins bien éclairés. Ce n'est pas moi qui le dis mais le BPA, Bureau de prévention des accidents, qui a réalisé une étude sur toute la Suisse. Il en ressort que Genève est le canton qui ne s'est malheureusement pas donné les moyens d'éclairer convenablement ses passages piétons. Cette motion invite tout simplement le Conseil d'Etat à installer des éclairages conformes aux ordonnances fédérales afin d'apporter une certaine sécurité. Nous sommes tous concernés: nos enfants, vous, nous empruntons tous les jours des passages piétons, notamment durant la nuit, et il est indispensable que les automobilistes puissent voir les piétons traverser ces passages cloutés. (Remarque.) C'est dans ce but que cette motion a été déposée. Je vous demande donc de la renvoyer directement au Conseil d'Etat.
Mme Salima Moyard (S). A vrai dire, en prenant connaissance de cette motion, le parti socialiste a d'abord eu peur, car quand on lit le titre: «Supprimons les passages piétons dangereux !», on en déduit qu'il faut enlever des passages piétons, les rayer, les supprimer. (Commentaires.) Puis, heureusement, on réalise ensuite que bien que le titre ne soit pas terrible, le corps de la motion est plus intéressant. L'exposé des motifs nous rassure: il s'agit de supprimer la dangerosité des passages piétons et non les passages piétons eux-mêmes. Si les dires de la motion se confirment, c'est franchement grave et il convient d'y remédier rapidement par un renvoi au Conseil d'Etat que le parti socialiste appuiera. Vous savez que le parti socialiste est favorable aux économies d'énergie et il l'a toujours été: souvenez-vous par exemple du projet de loi sur l'éclairage des vitrines ! Mais ce n'est absolument pas l'objet ici. (Commentaires.) Comme le rappelle la fin de l'exposé des motifs, l'écologie ne se fait jamais au détriment de la sécurité, qu'il soit question de passages piétons ou d'autres sujets. Le parti socialiste vous propose donc de renvoyer rapidement cette motion au Conseil d'Etat afin qu'il puisse nous rassurer... (Remarque.) ...en nous indiquant qu'il a déjà pris les mesures qui s'imposent de sorte que - nous l'espérons - cette motion sera devenue sans objet. Je vous remercie.
M. Boris Calame (Ve). Chères et chers collègues, il est vrai que le titre nous a semblé particulièrement trompeur; c'est une fois entrés dans le corps de la motion que nous avons compris son sens. L'intention est totalement louable. Nous sommes attachés à la protection des plus vulnérables et il est vrai que le piéton dans la nuit n'est souvent pas perçu par l'automobiliste, encore moins quand on se trouve dans des situations entre chien et loup, ou avec de petites pluies. Les passages piétons sont effectivement des endroits extrêmement critiques. Nous sommes donc tout à fait favorables à l'évaluation de la situation et à des actions correctives si nécessaire et nous soutiendrons le renvoi direct au Conseil d'Etat. Je vous remercie.
M. Bertrand Buchs (PDC). Le parti démocrate-chrétien renverra cette motion au Conseil d'Etat. Il s'agit d'une question importante car s'il y a réellement des passages cloutés dangereux, il faut y remédier le plus vite possible. Maintenant, l'exemple carougeois donné dans l'exposé des motifs est mal choisi: la rue Louis-de-Montfalcon et la rue de la Débridée sont des zones 30 et, une fois de plus, aucun passage clouté n'était prévu à ces endroits. Pour ce qui est de l'éclairage, je rejoins tout à fait M. Pistis, il est effectivement catastrophique, mais il a été installé par la commune. Sur ce point, l'Etat n'est donc strictement pas responsable de ce qu'il s'est passé. (Remarque.) Mais cela rejoint ce que j'ai dit cet après-midi: ce qui pose de gros problèmes à Genève, ce sont les zones 30 pour lesquelles aucun feu de circulation ou passage piéton n'est prévu. Je vous remercie.
M. Stéphane Florey (UDC). Etant donné que nous avons envoyé la motion de notre ancien collègue Desbaillets au Conseil d'Etat, nous ferons de même avec la présente motion, les deux problématiques se rejoignant parfaitement. Nous espérons que le Conseil d'Etat nous répondra globalement sur les deux motions assez rapidement de sorte que nous puissions résoudre ces problèmes de passages piétons dangereux. Je vous remercie.
M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, nous nous réjouissons déjà de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat avec un bel ensemble. Je me réjouis aussi que vous ne vous arrêtiez pas seulement au titre, Mesdames et Messieurs; ou alors lisez-le au moins en entier. Il est bien écrit: «Mauvais éclairage: supprimons les passages piétons dangereux !» Et évidemment, je vous renvoie au rapport du BPA qui donne tous ces détails après avoir en effet conduit une enquête sur les passages cloutés de toute la Suisse: Genève est le mauvais élève. Je pense que chacun d'entre nous a un exemple dans son quartier ou dans sa commune... (Remarque.) ...de passages cloutés dont l'éclairage et la sécurité mériteraient une amélioration pour nos concitoyens. Je vous remercie d'avance de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat.
Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à M. le député Patrick Lussi... (Remarque.) ...qui retire sa demande. C'est donc à M. le conseiller d'Etat de s'exprimer.
M. Luc Barthassat, conseiller d'Etat. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, brièvement, je suis tout à fait pour le renvoi de cette motion au Conseil d'Etat. En effet, nous avons connu quelques problèmes dans passablement d'endroits. Nous travaillons bien entendu en collaboration avec les communes, puisque c'est à elles qu'il incombe d'éclairer leurs routes communales et à la Ville de Genève d'en faire de même sur son territoire. Pour ce qui est des feux clignotants, nous nous sommes rendu compte qu'à certains endroits, les feux passant à l'orange clignotant à certaines heures de la nuit posent des problèmes, justement liés à l'éclairage des passages piétons, dont les feux sont éteints ou passent aussi à l'orange clignotant. Il est donc opportun de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat afin que nous puissions l'étudier et aussi faire un point de situation avec les collaborateurs du département.
Le président. Je vous remercie, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, je vous fais donc voter sur cette proposition de motion.
Mise aux voix, la motion 2137 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 49 oui contre 16 non.