République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 18 septembre 2015 à 15h10
1re législature - 2e année - 8e session - 51e séance
P 1901-B
Débat
Le président. Penchons-nous sur la P 1901-B. La parole revient à M. le député Pascal Spuhler.
M. Pascal Spuhler (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, si vous avez eu l'occasion de lire la réponse du Conseil d'Etat, vous aurez constaté qu'elle consiste en une liste d'opérations menées par la police ces dernières années dans le quartier des Pâquis, lesquelles n'ont malheureusement pas changé grand-chose. Si ces opérations ponctuelles ont certes un effet bénéfique pour le quartier, les dealers sont hélas toujours présents. Pour ma part, j'habite au 34, rue de Monthoux; quand je rentre chez moi, je trouve toujours deux dealers devant ma porte - c'était le cas hier soir encore, comme d'habitude ! - et ça n'a pas changé depuis 2009. Alors cette diminution de 50% de la présence des dealers dont on nous parle...! Je ne sais pas où se sont envolés ceux qui ne devraient plus être là selon le Conseil d'Etat, car j'en ai toujours deux devant ma porte, ça n'a pas changé.
Mesdames et Messieurs, les pétitionnaires, en l'occurrence les habitants du quartier, demandaient que l'on agisse sur le problème des dealers d'une part et sur les véhicules stationnant sur les trottoirs d'autre part. Evidemment, ce sont deux sujets relativement différents, mais qui constituent la requête de la pétition. On ne nous répond pas sur la seconde question, ou très peu; on nous répond essentiellement sur les dealers. Or les dealers sont toujours là, dans les préaux d'école - pas pendant les heures de cours, je le reconnais. Ils sont d'autant plus présents depuis qu'on a fermé les deux rues adjacentes à l'école de Pâquis-Centre, ils ont carrément pris leurs aises, et les habitants en ont ras le bol d'entendre les cris, le chahut et autres perturbations que ces gens créent. Mesdames et Messieurs, des caméras ont été posées sur un petit quadrilatère; les dealers se sont simplement dispersés dans le quartier, ils sont descendus à la rue Jean-Jaquet, à la rue Jean-Antoine-Gautier ou à la place de la Navigation. Il faut pouvoir intervenir !
Vous avez peut-être l'impression, depuis le temps qu'on en parle, qu'il n'y a pas de solution. Eh bien je vous rappellerai, Mesdames et Messieurs, l'affaire des joueurs de bonneteau. On disait: «Ce n'est pas possible, ils reviennent chaque année, on n'arrive pas à les chasser, il n'y a pas de loi, pas de possibilité d'intervenir...» Or, Mesdames et Messieurs, grâce à l'opiniâtreté de certains citoyens et de députés ici présents, plusieurs motions et projets de lois ont été déposés pour se débarrasser des joueurs de bonneteau et, après quelques années tout de même, on a réussi à obtenir satisfaction. Ainsi, il faut continuer le combat contre les dealers qui sont une calamité pour notre population et nos enfants, car nous ne pouvons pas supporter cette situation, nous ne pouvons pas accepter que ce commerce illégal continue à sévir dans nos rues sans intervenir fermement.
Mesdames et Messieurs, la réponse que nous donne le Conseil d'Etat en prétendant que 50% du deal a disparu aux Pâquis est bien gentille, merci, mais sur quelle base est-elle fondée ? Est-ce qu'on a des statistiques sur le nombre de dealers à Genève ? C'est pas mal, ça ! J'aimerais bien savoir comment vous faites, Monsieur le conseiller d'Etat, pour pouvoir prétendre avoir éloigné 50% des dealers ! Mesdames et Messieurs, évidemment que la police fait son travail, évidemment que le Conseil d'Etat voudrait trouver une solution efficace, mais je ne peux que vous enjoindre de continuer le travail, d'inciter la police à marteler et marteler ces dealers jusqu'à ce qu'ils disparaissent de nos rues et du pourtour de nos écoles. Il est inadmissible, Monsieur le président, que les élèves n'aient que ça à voir comme spectacle en regardant par la fenêtre de l'école ! J'en ai terminé, merci, Monsieur le président... (Applaudissements. L'orateur continue de parler hors micro.) ...et je demande...
Le président. Merci, Monsieur le député. Comme la parole n'est plus sollicitée, nous prenons acte...
M. Pascal Spuhler. Je demande le renvoi au Conseil d'Etat !
Une voix. C'est trop tard !
Le président. Non...
M. Pascal Spuhler. Vous m'avez un peu coupé, Monsieur le président.
Le président. Vous aviez terminé, Monsieur.
M. Pascal Spuhler. Non, vous m'avez coupé, Monsieur le président !
Une voix. Il demande !
Le président. Nous passons au vote...
M. Pascal Spuhler. Je demande, Monsieur le président, le renvoi au Conseil d'Etat. (Brouhaha.)
Le président. Bien, nous passons au vote sur le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur cette pétition.
Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la pétition 1901 est rejeté par 37 non contre 26 oui et 13 abstentions.
Le Grand Conseil prend donc acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1901.