République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 28 août 2014 à 8h
1re législature - 1re année - 10e session - 65e séance
RD 1053
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, c'est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de M. Michel Halpérin, ancien député et ancien président du Grand Conseil. Elu député pour la première fois en 1984 sur les bancs du parti libéral, il fut particulièrement actif durant plus de cinq législatures et présida le parlement de novembre 2005 à novembre 2006 avant de le quitter en juin 2009. En décembre 2005, il présida également la prestation de serment du Conseil d'Etat à la cathédrale Saint-Pierre au cours de laquelle il prononça un discours dont l'écho dépassa largement les limites de nos frontières cantonales. C'est aussi grâce à lui que cette cérémonie fut enrichie par la participation de M. Charles Aznavour. Nul doute que sa disparition laisse un grand vide dans le monde politique genevois.
De son passage au parlement, nous retiendrons notamment qu'il fut à l'initiative de la création de la commission des Droits de l'Homme, dont nous pouvons nous enorgueillir. C'était également l'un des rares parlementaires dont les prises de parole créaient spontanément le silence.
Plus rare encore, il était de ceux capables de retourner les positions des groupes en plénière pour transformer sa minorité en majorité.
Au cours de sa présidence, son autorité naturelle a permis des débats sereins. Je crois également qu'il restera longtemps le recordman incontesté du débat sur les comptes le plus court de notre histoire: un peu plus d'une heure en 2006 ! Comme quoi, cela est aussi possible. C'est lui également qui a été, avec d'autres, l'instigateur de notre réforme du débat par catégories, selon un modèle inspiré du Conseil national. Sa stature, son éloquence et son intelligence en ont fait un interlocuteur respecté, voire craint, du gouvernement, dans la défense des intérêts du parlement. A noter encore qu'il organisa un séminaire sur l'avenir économique du canton pour mettre en contact les élus politiques et les décideurs économiques.
A son épouse, à son fils qui siège parmi nous, à ses filles et aux autres membres de sa famille, nous présentons nos sincères condoléances dans ce moment de séparation et de douleur.
Avant d'observer un instant de silence à sa mémoire, je crois que le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre aujourd'hui est de donner aux débats qui nous attendent une dignité et une qualité à la hauteur de ce qu'il a été.