République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 29 novembre 2013 à 14h
1re législature - 1re année - 2e session - 7e séance
PL 11264-A
Premier débat
M. Jean-Louis Fazio (S), rapporteur. Mesdames et Messieurs les députés, je vous adresserai juste deux mots pour vous dire que ce projet est porteur d'espoir, puisqu'il s'agit de la construction d'une nouvelle école de commerce à Frontenex, sur la parcelle du terrain des Fourches, école attendue depuis plus de dix ans à cet endroit. Alors, après moult discussions entre l'Etat, la Ville de Genève, la commune de Chêne-Bourg, l'association d'automodélisme et l'UGS, un accord est intervenu pour la réalisation de cette école sur ce site.
Après divers échanges de parcelles avec la Ville de Genève, l'Etat prendra à sa charge la construction de la piste d'automodélisme à la route du Nant-d'Avril à Meyrin, ainsi que la construction d'un nouveau stade de football sur le site de Belle-Idée à Chêne-Bourg. L'ensemble des membres de la commission des travaux vous invite à voter ce crédit de construction de 82 122 000 F.
M. Stéphane Florey (UDC). Je dirai juste deux mots pour parler de l'article 3. En effet, un crédit de 710 000 F est accordé pour le déménagement de la piste d'automodélisme. Personnellement, je trouve scandaleux qu'une association puisse bloquer un tel projet de loi, puisqu'il s'agit d'un projet de loi pour construire une école de commerce qui est importante et qui constitue un réel besoin pour nos étudiants. Par le simple fait qu'une association d'automodélisme menace l'Etat de tout bloquer, on va dépenser la somme rondelette de 710 000 F juste pour leur faire plaisir...
Une voix. C'est un scandale !
M. Stéphane Florey. Je trouve que cela est vraiment scandaleux ! L'Etat devrait prendre des mesures autres que - excusez-moi du terme - de baisser sa culotte et de payer sans arrêt, surtout que ce n'est pas la première fois. On l'a vu pour les jardins familiaux, cela a été la même chose: sous prétexte qu'il fallait les reloger, l'Etat a également payé des sommes astronomiques. Voilà ce que je voulais dire là-dessus. Par contre, nous voterons malgré tout ce projet de loi. (Quelques applaudissements.)
M. Rémy Pagani (EAG). Mesdames et Messieurs les députés, c'est un long fleuve qui n'est pas du tout tranquille qui va peut-être prendre fin aujourd'hui, puisque cela fait bientôt dix ans que la Ville de Genève a conclu un accord pour faire cet échange de terrain qui n'est pas forcément en faveur de la Ville de Genève. Toujours est-il que cet accord a été fait pour le bien commun, pour faire en sorte que ce collège s'édifie.
En ce qui concerne le parking-relais qui se trouve en dessous, j'en déplore le peu de place, parce qu'il était question d'en construire beaucoup plus. Je trouve que là où il est possible d'en mettre, on peut quand même faire en sorte que les gens puissent y stationner et prendre les transports publics, mais, ma foi, on nous a montré que ce n'était pas forcément là que les gens devaient s'arrêter, mais beaucoup, beaucoup plus en amont. On en prend acte.
Concernant la piste d'automodélisme, je suis bien d'accord avec vous, Monsieur le député, sauf qu'on est dans un petit canton et, chaque fois qu'on veut bouger un bout de plot, on doit payer pour faire partir ceux qui y sont déjà ! Le petit plot d'avant, nous devons le payer et, ma foi, c'est ainsi, autrement on en arrive à ce qui s'est passé, d'ailleurs: on a perdu quatre ans pour faire en sorte de trouver une solution, parce que, en fait, dans l'accord qui avait été passé avec la Ville de Genève, il était question de reloger ces automodélistes, comme ont été relogés les sportifs qui utilisaient et qui utilisent encore ce terrain et qui ont bien voulu déménager, eux, sans forcément ajouter des conditions.
En ce qui concerne le prix maintenant, Mesdames et Messieurs - Monsieur Sormanni n'est pas là, mais il y a d'autres conseillers municipaux - je relève que quand c'est l'Etat de Genève qui construit des bâtiments et que cela coûte les sommes qui sont nécessaires - et le prix de ce bâtiment est une somme juste, dans la mesure où il n'y aura pas de dépassements - eh bien, je relève que personne ici n'y trouve à redire. Mais quand il s'agit de bâtiments tels que le Grand Théâtre, la Nouvelle Comédie ou d'autres bâtiments de la Ville, qui nécessitent des investissements, alors là, on s'acharne, on crie sur le baudet - pour ne pas dire autre chose - on s'acharne pour dire que c'est trop cher.
Or, je constate ici - et c'est peut-être l'expérience de ce Grand Conseil - que personne ne s'est levé pour dire que cela est trop cher. J'en prends acte et je le rappellerai à celles et ceux qui siègent au Conseil municipal et qui sont de droite. (Commentaires.)
M. François Longchamp, conseiller d'Etat. Monsieur le vice-président, Mesdames et Messieurs les députés, après avoir voté la construction d'une prison, ou plus exactement le crédit d'étude qui la permet, nous vous offrons la possibilité de mettre en pratique la maxime de Victor Hugo: «Quand on ouvre une école, on ferme une prison», en votant, Monsieur le conseiller administratif de la Ville - j'avais d'ailleurs quelques doutes en vous écoutant, ne sachant plus si j'étais au Grand Conseil ou si j'étais au conseil municipal - un projet qui a été attentivement étudié par la commission parlementaire des travaux. Celle-ci a constaté que les coûts de ce projet étaient maîtrisés et je ne veux pas faire le détail du coût de construction d'une école en Ville de Genève pour le comparer à celui de ce collège, mais si vous souhaitez que nous allions dans le détail, je ne suis pas complètement convaincu que ce soit en défaveur du projet qui vous est ici présenté.
C'est l'aboutissement d'une longue procédure. C'est l'aboutissement d'une procédure dont on peut s'étonner à un moment de l'issue également. Ce projet a subi dix-huit mois de retard pour la seule et unique raison de la relocalisation de la piste d'automodélisme. Sans mettre en doute en aucune manière la pertinence de ce loisir, je dois dire ici tout de même que l'intérêt que nous avons à pouvoir accueillir des étudiants, des élèves et permettre à des professeurs d'exercer leur métier dans des bâtiments qui soient à la hauteur de l'exigence de l'instruction publique me paraît être prédominant sur cette condition que le Conseil municipal de la Ville avait eu l'errance de considérer comme à ce point prioritaire qu'elle passe devant les intérêts des élèves et devant les intérêts des générations qui nous suivent. Je vous invite donc, avec l'enthousiasme que vous avez manifesté à la commission des travaux, à voter ce collège dont nous avons besoin pour marquer votre attachement à une des valeurs essentielles de notre république: l'instruction publique gratuite, laïque et de qualité. (Applaudissements.)
Le président. Je vous remercie, Monsieur le conseiller d'Etat. Nous passons donc au vote sur le projet de loi 11264.
Mis aux voix, le projet de loi 11264 est adopté en premier débat par 76 oui (unanimité des votants).
La loi 11264 est adoptée article par article en deuxième débat et en troisième débat.
Mise aux voix, la loi 11264 est adoptée en troisième débat dans son ensemble par 75 oui (unanimité des votants).