Séance du vendredi 2 septembre 2022 à 14h
2e législature - 5e année - 3e session - 20e séance

RD 1474
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le plan d'actions du stationnement 2020-2025
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session III des 1er et 2 septembre 2022.

Débat

Le président. J'appelle à présent le RD 1474. La parole va à M. le député Rémy Pagani.

M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je voudrais d'abord remercier le secrétariat général du Grand Conseil d'avoir mis des lignes rouges sur la marche qui a failli provoquer un accident. Mme Wenger se porte relativement bien, mais toujours est-il qu'il aurait peut-être fallu mettre ces bandes rouges bien avant !

Pour en venir au stationnement, il y a effectivement un problème extrêmement grave qui se pose dans notre république. Hier, il a été question de toutes ces voitures de nos amis du canton de Vaud comme de France voisine qui viennent encore se garer dans nos parkings - des discussions un peu à chaud. Je tiens à souligner, comme le fait d'ailleurs le Conseil d'Etat, que si le MCG ne s'était pas opposé à des parkings en France voisine...

Une voix. Eh oh !

M. Rémy Pagani. ...on ne serait peut-être pas dans la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui. Je remercie l'exécutif d'avoir exclu des parkings publics toutes les personnes - et je dis bien toutes les personnes, y compris les Vaudois qui viennent de très loin - établies à 1 kilomètre d'une gare CEVA, ou d'une gare tout court ! Certains, même s'ils auraient pu se rendre à une gare à vélo, par exemple à celle de Bellevue ou à celle de Nyon, venaient quand même se garer ici. Tous ces gens n'ont plus la possibilité de se garer dans des parkings publics !

Mon intervention vise à encourager le Conseil d'Etat à faire en sorte qu'ils ne puissent plus non plus stationner dans les parkings privés ! Un nombre considérable de parkings privés accueillent effectivement encore ce type de pendulaires qui ne sont pas respectueux de la politique qu'on essaie de mettre en place. Politique qui ferait d'abord rentrer de l'argent dans les caisses des CFF - ce qui est le cas pour la ligne du CEVA puisqu'elle est aujourd'hui déjà saturée aux heures de pointe -, qui pourraient quant à eux faire en sorte qu'on ait encore plus de trains. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) Il est en effet extrêmement simple d'enfourcher un vélo, de parcourir 1 kilomètre le matin avec et de prendre le train dans une gare des CFF ou de nos amis français pour se retrouver très rapidement - très rapidement, j'insiste - n'importe où au centre-ville.

Nous demandons donc au Conseil d'Etat d'accélérer la mise en oeuvre de cette politique et notamment de prendre langue avec l'ensemble des propriétaires privés pour que cette mesure soit instaurée en ce qui concerne non seulement...

Le président. C'est terminé, Monsieur le député.

M. Rémy Pagani. ...les propriétaires publics - c'est-à-dire la fondation -, ce qu'il a fait...

Le président. C'est terminé, Monsieur le député.

M. Rémy Pagani. ...mais les propriétaires privés également. Merci.

M. Murat-Julian Alder (PLR). Le groupe PLR demande le renvoi de cet objet à la commission des transports. Merci d'avance.

Mme Caroline Marti (S). Nous avions la même demande. Cela nous permettra aussi de discuter des propositions énoncées par M. Pagani notamment, étant entendu que nous pouvons apporter des modifications à un rapport divers comme celui-ci à travers une résolution - ce qui peut tout à fait être réalisé dans le cadre de la commission des transports.

M. Patrick Dimier (MCG). Je voudrais juste revenir sur ce refrain qu'on entend si souvent, à savoir que le MCG s'est opposé aux parkings sur le territoire français. M. Pagani est peut-être brouillé avec l'argent, mais ce qui est sûr, c'est qu'il oublie que Genève verse 350 millions par année à la zone frontière ! Si vous lisez - et je sais que vous êtes un grand lecteur, Monsieur Pagani; vous transmettrez, Monsieur le président -, ce détail ne vous aura pas échappé: cet argent est prioritairement destiné à financer des infrastructures, et non des pots de fleurs ! Si on finance les infrastructures, ce n'est peut-être pas à nous de payer les parkings.

Une voix. Deux fois !

M. Patrick Dimier. Une autre chose à dire aussi... Ne faites pas ce geste de dédain. (L'orateur s'adresse à une personne dans la salle.) Il n'y a que les stalinistes qui le font, c'est connu ! (Rires. Commentaires.)

Une voix. Les polpotiens !

M. Patrick Dimier. Monsieur le président, excusez-moi. Je veux encore préciser que nous, nous mettons en place des infrastructures; nous sommes capables de démolir une zone agricole pour faire passer une route et permettre à ces gens de venir nous envahir ! Les Français font autrement: ils interdisent le passage ! Il y a au moins trois villages où c'est maintenant comme ça, et ils ont raison ! Ils ont totalement raison ! Les idiots, c'est nous ! Les victimes, c'est nous ! Et les fossoyeurs, c'est vous ! Merci.

M. David Martin (Ve). Puisque ça cause un peu sur cet objet, j'aimerais juste relever un point qui me semble extrêmement important et qui est d'ailleurs cité comme action phare de ce nouveau plan d'action du stationnement: l'évolution annoncée du règlement de stationnement sur fonds privés. J'aimerais rappeler à ce sujet que notre Grand Conseil, il y a environ deux ans, a adopté une motion à une très large majorité pour que, là où c'est pertinent, on ne surdimensionne plus les parkings souterrains, sachant qu'il existe aujourd'hui des réserves de places de stationnement extrêmement importantes dans la couronne urbaine. Voilà, je voulais simplement rappeler que ce sujet avait rassemblé une large majorité - tant à gauche qu'à droite - et qu'il est annoncé dans ce plan du stationnement, que nous nous réjouissons d'étudier en commission. Merci beaucoup.

Le président. Merci, Monsieur le député. Nous sommes saisis d'une demande de renvoi à la commission des transports, que je mets aux voix.

Mis aux voix, le renvoi du rapport du Conseil d'Etat RD 1474 à la commission des transports est adopté par 83 oui et 1 abstention.