Séance du
jeudi 22 septembre 2011 à
20h30
57e
législature -
2e
année -
11e
session -
67e
séance
M 1873-A
Débat
Une voix. C'est quel point ?
Une autre voix. C'est le 33 ! (Remarque.)
Le président. C'est comme chez le docteur, Monsieur Stauffer ! La parole est au rapporteur de majorité, M. Stéphane Florey.
M. Stéphane Florey (UDC), rapporteur de majorité. Mesdames et Messieurs les députés, le secteur de la gare des Eaux-Vives est une zone sinistrée tant au niveau de ses infrastructures que des places de stationnement actuellement disponibles. Ce périmètre est actuellement occupé, outre la gare, par des dépôts et des terrains en friche. Toutefois, si tout va bien, ce quartier accueillera dans un avenir plus ou moins proche une nouvelle gare, des logements, des commerces, la Nouvelle Comédie, des places de stationnement et un parking souterrain.
Ce sont ces deux derniers points qui ont fait l'objet de la motion qui nous occupe en ce moment. Un rapport d'évaluation du plan de quartier de 2008 démontre clairement le besoin d'au moins 800 places de stationnement qui devraient être réalisées pour les besoins de ce futur quartier. La commission a procédé à de nombreuses auditions qui nous ont amenés à cette conclusion: oui, des places de stationnement en suffisance, de même qu'un parking souterrain, sont nécessaires dans ce quartier pour en assurer l'attractivité. Rien ne sert d'y implanter la Nouvelle Comédie, des commerces et des logements, s'il n'y a pas assez de places pour y stationner ! Compter uniquement sur les transports collectifs pour se rendre dans ce quartier n'est malheureusement pas suffisant.
Prenez l'exemple de la Nouvelle Comédie, citée dans mon rapport. Si l'on compare avec la situation de Plainpalais, où sont situés de nombreux théâtres, on peut, les soirs de représentations, s'apercevoir que tous les parkings aux alentours sont pleins. Beaucoup de spectateurs préfèrent s'y rendre en voiture, pour des raisons personnelles mais également financières: le coût d'un transport en voiture, pour quatre personnes, n'est pas le même ! Le prix d'un transport en bus aller-retour est bien souvent plus coûteux que l'utilisation de la voiture. Et si une famille fait ses courses hebdomadaires en bus, elle a plutôt intérêt à s'armer de courage, la voiture étant mieux adaptée à cette situation.
Dans les deux cas que je viens de citer, si le nombre de places de stationnement n'est pas adapté, la population évitera tout simplement de se rendre dans ce quartier, ce qui nuira fortement à son développement économique.
Pour ces excellentes raisons, la majorité de la commission vous recommande de renvoyer cette motion au Conseil d'Etat.
Présidence de Mme Elisabeth Chatelain, deuxième vice-présidente
La présidente. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le rapporteur de minorité Olivier Norer.
M. Olivier Norer (Ve), rapporteur de minorité. Le travail de la commission sur cette motion a été assez conséquent et effectué en parallèle à celui sur le projet de loi relatif au déclassement de la zone des Eaux-Vives. Il est effectivement impérieux de réaliser non seulement la gare elle-même, mais toute une série d'équipements, des équipements publics. On a parlé de la Nouvelle Comédie: il y aura aussi du logement et des surfaces commerciales. Parallèlement à ça, les normes l'imposent, un certain nombre de places de stationnement sont prévues, qui sont mentionnées dans les projets en cours. Nous sommes dans une situation où, quoi qu'il en soit, on fera des places de stationnement.
Les propos de cette motion sont autres: elle ne demande pas la réalisation de places de stationnement comme cela est prévu, mais elle en demande davantage ! Il est important de voir la différence ! Les promoteurs des divers projets ont prévu du stationnement et la commission a estimé que de donner un coup de pouce supplémentaire était nécessaire, et elle a encore rajouté une centaine de places de stationnement au projet !
Il faut maintenant considérer la situation de la gare des Eaux-Vives. La situation est analogue à celle d'autres gares; on se retrouve dans une interface de transport, principalement entre le train et les moyens de transport aux alentours de la gare. Il est donc important de garantir l'accessibilité, principalement piétonne, entre la gare, les infrastructures de transports publics, les divers bâtiments, mais également les parkings qui sont prévus. Vouloir prévoir un nombre supplémentaire de places de parking, c'est engendrer des problématiques d'accessibilité à la gare. C'est-à-dire qu'on risque de se retrouver exactement dans la même situation que nous connaissons à la gare Cornavin, où l'on a deux trémies pour l'entrée et la sortie du parking souterrain, exactement devant la gare, et que tout le monde peut considérer comme un grand gâchis. La gare Cornavin s'en porterait nettement mieux si ces trémies n'étaient pas là ! C'est exactement le fruit d'une mauvaise réflexion en matière d'aménagement et de transports: vouloir beaucoup trop de capacité de stationnement à un endroit où cela n'est pas adapté !
Le stationnement doit être possible à la gare des Eaux-Vives, et les promoteurs l'ont prévu, mais il serait malheureux d'en demander davantage. On risque de nuire au bon fonctionnement de la gare et de se retrouver avec des infrastructures inadaptées, pour des décennies ! En ce sens, nous vous demandons de refuser cette motion.
M. Bertrand Buchs (PDC). Le groupe PDC soutiendra le rapport de majorité. Pourquoi ? Parce que cette région va se développer et deviendra un pôle de communication, comme la gare Cornavin, probablement, puisque toutes les personnes qui vivent dans cette région et plus loin viendront prendre le train à cet endroit, pour se rendre dans le reste de la Suisse. On doit donc avoir des équipements qui soient identiques à ceux de Cornavin. En plus, comme il y aura un théâtre et d'autres activités, les gens viendront beaucoup dans ce quartier. Je crois que le nombre de places calculé est raisonnable.
M. Roger Golay (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe MCG soutiendra cette motion. Elle se justifie, il y a un manque flagrant de places de stationnement dans le quartier des Eaux-Vives, nous avons pu l'entendre de la bouche des personnes auditionnées. Ce projet prend tout son sens, puisque le parking de Pré-l'Evêque, de 900 places, n'est pas encore réalisé.
Je rectifie quant au rapport: c'est le MCG qui a déposé l'amendement pour l'augmentation du nombre de places de stationnement à mettre à disposition. Toutefois, je reconnais avoir repris cet amendement au groupe libéral.
Ce qui est quand même formidable au vu de cette proposition, c'est que M. Pagani, qui est connu pour être un anti-bagnole, est tout à fait favorable à ce projet. Il se plaignait des coûts énormes du futur parking de Pré-l'Evêque - s'il est réalisé - et disait qu'il valait mieux construire des places de stationnement dans la gare des Eaux-Vives, pour augmenter la capacité, afin que les commerçants et les habitants puissent en profiter pour circuler et accéder relativement facilement à la gare grâce aux divers modes de transport.
Le MCG est tout à fait favorable à cette motion et encourage vivement la construction et la réalisation de ce parking de 900 places.
La présidente. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Pascal Spuhler, à qui il reste deux minutes et trente secondes.
M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, vous l'aurez compris, un parking aux Eaux-Vives est nécessaire. Quand j'entends le rapporteur de minorité nous dire que c'est la catastrophe, qu'il n'y a qu'à voir Cornavin, alors ne faisons pas comme à Cornavin, je suis désolé ! Si on a fait des maladresses à Cornavin, on n'est pas obligés de les répéter ! D'autant moins quand on reconnaît qu'on en a fait !
Le quartier des Eaux-Vives se meurt du trafic: les gens du quartier ne peuvent plus garer leur voiture, ils ne trouvent pas de places de stationnement; ceux qui veulent fréquenter les commerces ne peuvent pas venir dans ce quartier, entre le trafic pendulaire et les gens qui tournent en rond, recherchant désespérément une place. C'est juste impossible ! Ce serait d'une grande intelligence de soutenir cette motion, puisque nous allons construire une gare, qui recevra les pendulaires et orientera les voyageurs vers d'autres destinations en Suisse et en France. Il me semble intelligent de prévoir un parking pour ceux qui prendront le train, pour ceux qui viennent fréquenter les commerces, pour ceux qui veulent circuler dans le quartier autrement qu'en tournant pour chercher désespérément une place de stationnement. Merci de soutenir cette motion !
M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, bien entendu, le groupe UDC soutiendra le rapport de majorité et cette motion ! Beaucoup de choses ont été dites et je ne veux pas vous harasser par des propos que vous avez déjà entendus. Toutefois, je vous encourage - ainsi que le Conseil d'Etat, si cette motion est acceptée - à bien examiner l'invite. Pour moi, elle est certainement ce qui est le mieux fait dans cette motion. C'est-à-dire qu'il s'agit de d'instaurer une offre de stationnement d'au moins 900 places, dont au moins 650 places en parking souterrain, cela pour couvrir les besoins recensés des divers types d'usagers. Mesdames et Messieurs les députés, les deux-roues font partie de ces usagers et manquent cruellement de places à Genève - je parle des deux-roues motorisés. Ce serait peut-être l'occasion, dans le cadre de cette étude, d'inciter les différentes personnes et le Conseil d'Etat à aussi prendre en compte les scootéristes, dans l'offre de stationnement, dans une zone qui va se développer alors que le trafic est engorgé. Le groupe UDC vous invite donc à soutenir cette motion.
M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, les socialistes sont opposés à cette motion. Le quartier des Eaux-Vives, comme tous les quartiers urbains, doit faire face à un certain nombre de problématiques, celle de la qualité de vie, celle de l'accessibilité aussi. Pour les socialistes, il s'agit de deux problématiques importantes. (Brouhaha.)
Le problème, c'est que cette motion est particulièrement dogmatique dans son approche, puisqu'elle fixe un nombre politique de places de parking et non pas un nombre de places évalué par des experts qui, justement, prendraient en compte les différents paramètres: la qualité de vie et l'accessibilité. Il est assez particulier, dans un quartier où l'on fait une gare de transports comme le CEVA, de mettre un parking aussi grand.
Maintenant, si c'est pour les habitants, il ne faut pas en faire une gare Cornavin bis, qui est d'ailleurs un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Si on fait un parking pour les habitants, ce ne sera pas pour les gens qui utilisent le CEVA ! Si on fait un parking pour les usagers du CEVA, ce ne sera pas pour les habitants ! En plus, si on le fait pour les usagers du CEVA, y aura-t-il les capacités d'accès suffisantes dans le quartier des Eaux-Vives aujourd'hui ? La réponse est, d'après les experts, plutôt non.
Peut-être que le nombre de places de parking qui a été évoqué à l'époque, de 300 et quelques, était-il trop bas ? J'en conviens sans problème, il en faut peut-être davantage. Mais je vous rappelle quand même qu'aujourd'hui 30 à 40% des habitants n'ont pas de voiture et que cette tendance perdure. Alors que nous vivons la Semaine de la mobilité, aujourd'hui en particulier, on se pose des questions: est-il nécessaire de toujours utiliser une voiture pour se déplacer ? La réponse n'est pas toujours oui ! Et en ce sens on peut regretter le caractère dogmatique de cette motion.
Aurait-on formulé une motion demandant d'évaluer au plus près, au plus juste, les besoins du quartier, des habitants et des différents usagers de ce nouveau périmètre, pourquoi pas ! Mais cette invite, telle qu'elle est formulée, est véritablement contre-productive. Et quand on lit l'audit de la DGM, on évoque ce problème, à Genève, de schizophrénie: le Grand Conseil vote le CEVA et, en même temps, demande des places de parking supplémentaires ! On veut tout et son contraire ! Et après, on s'étonne que cela ne fonctionne pas ! Par souci de cohérence, quand on construit une gare du CEVA, on réalise un parking qui est de taille appropriée et on ne fixe pas un chiffre politiquement dogmatique. Je vous demande donc de refuser cette motion.
Présidence de M. Pierre Losio, premier vice-président
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Alain Meylan.
M. Alain Meylan (L). Mesdames et Messieurs les députés, en tant que premier signataire et coauteur de cette motion, je remercie la commission d'aménagement du canton: elle nous a fourni un travail complet qui a permis de corriger ce qui était initialement prévu et de demander qu'un certain nombre de places de stationnement supplémentaires - 900 places - soient construites sur ce noeud qui va être essentiel pour la rive gauche.
Cette rive gauche aura enfin un noeud ferroviaire qui permettra de lui donner accès à l'ensemble de la Suisse, voire plus loin. Il doit, dans cette optique, être complètement adapté à cette demande. Non, Monsieur Deneys, ce n'est pas contraire: c'est complémentaire de construire le CEVA et de donner à ce CEVA les moyens d'être complètement utile, d'être complètement utilisé par l'ensemble de la population. C'est non seulement cohérent, mais cela respecte aussi notre constitution. Il fallait donc donner un signal très clair sur ce projet, et j'en remercie la commission !
Oui, notre mobilité évolue. Il y a quelques années, on dressait les transports publics contre l'automobile. On se rend compte depuis lors qu'il y a un transfert modal, qui ne plaît peut-être pas forcément aux Verts, mais qui est un transfert de la voiture au vélo ou au deux-roues motorisé. On commence aussi à avoir à Genève un problème avec ces moyens de transport faisant partie du transfert modal. Et il faudra aussi prévoir des solutions pour ces modes de transport.
Je vous recommande de soutenir cette motion, de façon que ce noeud ferroviaire... (Commentaires.) Noeud culturel aussi, puisque la Nouvelle Comédie aura ses locaux dans ce périmètre ! ...de façon que tout puisse fonctionner à satisfaction. Je vous remercie d'appuyer cette motion telle qu'elle est issue de la commission et je remercie celle-ci de ses travaux, qui ont été exemplaires.
Mme Morgane Odier-Gauthier (Ve). Cela n'étonnera personne: les Verts ne sont évidemment pas favorables à la construction d'un parking au centre-ville. (Protestations.) Ça ne vous étonne pas, Mesdames et Messieurs. Evidemment, le paysage urbain va fortement évoluer ces prochaines années, principalement le quartier des Eaux-Vives, avec l'arrivée du CEVA. Nous constatons actuellement que non seulement ce quartier va changer, mais les moeurs urbaines aussi: de plus en plus de ménages au centre-ville ne possèdent pas leur propre véhicule motorisé. Il faut donc absolument soutenir cette tendance, ce choix de vie doit absolument être encouragé et renforcé.
Vous avez fait référence, Mesdames et Messieurs les députés, à ce qui va se passer dans ce nouveau quartier, avec la Nouvelle Comédie, lors des soirées de spectacle, lors de manifestations culturelles. C'est un développement que nous saluons, que nous soutenons évidemment. Mais si l'on compare avec ce qui se passe actuellement dans le quartier de Plainpalais - les soirées au Victoria Hall, les soirées au Grand Théâtre, qui font salle comble, et c'est ce qu'on leur souhaite tous ici - eh bien, qu'est-ce qu'on constate ? Les visiteurs qui viennent assister aux spectacles, où stationnent-ils leur véhicule, pour ceux qui viennent en voiture ? Ils ne les garent pas dans le parking de Plainpalais, qui n'est jamais plein, ils préfèrent les garer dehors ! Ils stationnent mal, sur les trottoirs, et vous l'avez tous constaté ici, de tous bords politiques. On peut tous le remarquer: le soir, les gens n'utilisent que peu les parkings souterrains. Sur cela, nous tombons tous d'accord, si nous allons nous promener un soir de représentation au Grand Théâtre, c'est ce que nous constaterons. A mon avis, l'argument culturel, comme quoi il faut favoriser les places de stationnement destinées aux automobilistes se rendant au spectacle, ne tient pas ! Parce que les parkings souterrains ne sont pas jugés comme étant sûrs ou sécurisants par les personnes qui devraient les utiliser, ce que l'on peut également comprendre.
L'autre problème que cela pose, c'est le coût d'un parking. Aujourd'hui, on estime à 50 000 F la place de parking - grosso modo, c'est plus ou moins ce que ça coûte. Et 900 places, avec les trémies d'accès, avec les arrivées, avec les bornes et tout ça ? Ce coût sera gigantesque et se chiffrera en millions !
L'autre élément financier que j'aimerais vous rappeler, c'est que les parkings ne sont pas rentables aujourd'hui ! C'est l'Etat qui subventionne les parkings, ça ne tourne pas, ça ne fonctionne pas ! Il faut donc trouver autre chose et que ça marche différemment. Les Verts ne sont pas opposés à des P+R en périphérie, avec une amélioration de certaines offres, avec une complémentarité des transports. Oui, Monsieur Meylan, aujourd'hui, il faut impérativement concrétiser l'initiative 144 qui a été votée par le peuple, il n'y a pas si longtemps que ça ! C'est à ça que nous devons nous atteler aujourd'hui, au lieu de sponsoriser les automobilistes qui iront éventuellement au spectacle. Cela nous semble parfaitement insupportable ! Et c'est pour cela que nous vous demandons de soutenir l'excellent rapport de minorité de M. Norer. (Applaudissements.)
Présidence de M. Renaud Gautier, président
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. Stéphane Florey.
M. Stéphane Florey (UDC), rapporteur de majorité. Oui, comme l'a dit le rapporteur de minorité, des places de stationnement sont prévues. Le problème - et c'est pour cela que cette motion a été déposée - c'est que le projet initial ne prévoit que 350 places ! Malgré toutes les infrastructures qui vont être implantées là-bas, et il est évident que ce sera totalement insuffisant.
On a évoqué le problème des trémies. D'accord, si l'on considère les trémies de la gare Cornavin, celle qui pose le plus de problèmes c'est la sortie qui se retrouve collée dans les voies de tramway. Cette sortie n'est effectivement pas idéale, mais il y a un projet en cours depuis de nombreuses années qui prévoit de la déplacer. On espère bien que dans le périmètre de la gare des Eaux-Vives on trouvera des solutions afin de déterminer le bon endroit pour les entrées et les sorties.
Quand j'entends la représentante des Verts dire que les parkings sont vides les soirs de spectacle, c'est totalement faux ! C'est totalement faux ! Je fréquente régulièrement le Grand Théâtre... (Commentaires.) Non, je n'en ai pas spécialement les moyens ! J'y vais simplement en tant que pompier volontaire pour assurer la sécurité du citoyen ! (Exclamations.) D'expérience, j'ai eu l'idée, peut-être mauvaise, d'y aller une fois avec un collègue qui s'était garé au parking d'Uni-Dufour: eh bien, le parking était archi-plein ! C'est vrai que les gens y perdent un peu de temps, parce que la sortie de ce parking n'est pas idéale... Mais on a perdu un peu de temps pour sortir de ce parking, parce qu'il était archi-plein ! Le parking de Plainpalais était aussi archi-plein ! Parce que tout le monde sort en même temps ! Cela prouve bien que les gens, malheureusement, ou heureusement pour eux, n'empruntent pas forcément les transports collectifs - même s'ils sont particulièrement performants dans ce secteur - mais préfèrent tout simplement venir en voiture ! C'est une réalité. En conclusion, je vous recommande encore une fois de soutenir cette motion et de la renvoyer au Conseil d'Etat.
M. Olivier Norer (Ve), rapporteur de minorité. Quelques interventions m'invitent à reprendre la parole... (Brouhaha.)
Une voix. Ton micro ne fonctionne pas, je crois.
M. Olivier Norer. On a mentionné divers éléments de politique du stationnement, notamment en termes de stationnement des deux-roues. On a parlé des intentions premières des promoteurs sur un total de 350 places, c'est une information qui figure dans le rapport, en page 11. Effectivement, il y avait un projet préliminaire de 350 places qui avait été revu à la hausse et, cela, la majorité semble l'ignorer. Elle semble également ignorer les invites ou les renseignements fournis en page 17 par le GTE, le Groupement Transports et Economie, qui précise bien les minima et les maxima: si l'on déduit l'intention très politique de compensation du déficit de places, on se retrouve avec un total de 500 places, ce qui est beaucoup plus raisonnable que l'intention maximaliste de 900 places.
La problématique du stationnement est très importante, de manière globale. C'est-à-dire qu'on doit prendre en compte les voitures, mais également les deux-roues, notamment les deux-roues motorisés. A Genève, on se retrouve avec un véritable problème de stationnement des deux-roues motorisés, or cette motion n'en fait absolument pas mention ! Cette motion passe complètement à côté du problème du stationnement des deux-roues motorisés et cet élément prétérite la bonne qualité de la motion. Nous pensons en ce sens que la motion est inaboutie et qu'elle mériterait presque, à entendre M. Meylan, un retour en commission d'aménagement du canton pour un traitement complémentaire éventuel.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le Conseiller d'Etat Mark Muller.
M. Mark Muller, président du Conseil d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je serai assez bref concernant cet objet. Je vous dirai simplement que le Conseil d'Etat accueille favorablement le texte de cette motion et examine actuellement la possibilité d'augmenter les surfaces dévolues aux places de parking.
Evidemment, la question difficile, c'est d'en définir le nombre adéquat, et toute une série de critères doivent entrer en ligne de compte, au premier rang desquels la présence d'une gare CEVA. Que faut-il faire en termes de places de stationnement aux abords d'une gare CEVA ?
Il y a deux raisonnements qui s'affrontent: il y a ceux qui estiment qu'il faut attirer du monde pour que les gens utilisent le CEVA - et il faut qu'il y ait beaucoup de places de parking servant en quelque sorte de parking-relais pour permettre aux gens de prendre les transports publics - et il y en a d'autres qui disent que, au contraire, il ne faut surtout pas attirer des personnes en voiture, il faut que les gens prennent le CEVA le plus en amont possible du centre-ville pour libérer ce dernier du trafic automobile.
Ces deux logiques s'affrontent donc et, en l'occurrence, certains éléments nous amènent à nous montrer plutôt ouverts à la réalisation d'un nombre important de places de parking, dont notamment la position de la Ville de Genève. La position de la Ville de Genève a ceci d'intéressant qu'elle nous rappelle tout le débat qui existe dans le quartier des Eaux-Vives sur la problématique du parking, le grand débat sur le parking du Pré-l'Evêque qui a du plomb dans l'aile. Et, curieusement, c'est la Ville de Genève qui nous invite à ce débat, avec son soutien au texte de la motion, pour nous inviter à examiner la réalisation de davantage de places de parking. (Commentaires.) C'est dans cette direction que nous allons et c'est donc favorablement que nous accueillons cette motion.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Nous sommes en procédure de vote.
Mise aux voix, la motion 1873 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 60 oui contre 29 non.