Séance du vendredi 7 mai 2010 à 20h30
57e législature - 1re année - 7e session - 35e séance

R 617
Proposition de résolution de Mmes et MM. Ivan Slatkine, Patricia Läser, Fabienne Gautier, Jacques Jeannerat, Nathalie Fontanet, Daniel Zaugg, Fabiano Forte, David Amsler, Renaud Gautier, Serge Hiltpold, Beatriz de Candolle, Francis Walpen, Jacques Béné, Guillaume Barazzone, Frédéric Hohl, Gabriel Barrillier, Nathalie Schneuwly, Roger Golay pour la réalisation d'une patinoire dans le canton et un soutien cantonal au hockey sur glace

Débat

M. Ivan Slatkine (L). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, nous avions au départ pour objectif de renvoyer cette proposition de résolution sans débat au Conseil d'Etat, car je suis persuadé que, dans l'ensemble de cette assemblée, tout le monde soutient la réalisation d'une nouvelle patinoire dans ce canton.

Des voix. Non !

M. Ivan Slatkine. Malheureusement, certains groupes souhaitent d'entrée de jeu politiser le débat, en ouvrant une discussion où l'on dirait, par exemple: «Cette patinoire doit se trouver aux Vernets, il ne faut surtout pas qu'elle se situe à Plan-les-Ouates, et encore moins à l'Arena.» Or, à ce stade du débat, Mesdames et Messieurs les députés, la question n'est pas de savoir où se trouvera la patinoire, mais si le Conseil d'Etat peut remplir son rôle de leader, de médiateur, en rencontrant les autorités de la Ville et le club de hockey, pour définir ensemble un lieu. Afin qu'il n'y ait pas de débat stérile, afin que nous puissions avancer, et pour construire la Genève de demain ! (Brouhaha. Rires.)

Cette résolution avait donc pour objectif - et vous pouvez rigoler, Mesdames et Messieurs ! - de donner un signe positif, afin qu'une fois, dans ce canton, nous soyons tous unis derrière un club, en l'occurrence le Genève-Servette, et que nous puissions aller de l'avant. Et cela pour le sport professionnel, pour la fierté de notre canton, pour promouvoir la beauté de ce dernier à travers la Suisse, mais aussi pour la formation des jeunes. Il va de soi, s'agissant de l'amendement proposé par le parti socialiste, que, si une subvention venait à être accordée par le canton au mouvement junior, elle devrait l'être dans le cadre de la loi ! C'est une évidence absolue, mais il ne nous semblait pas nécessaire de l'écrire dans une résolution.

Ce soir, nous accepterons donc avec enthousiasme la proposition d'amendement du parti socialiste, parce que si le canton venait à prendre une telle décision, en concertation avec la Ville de Genève, il est évident que la LIAF s'appliquerait et qu'il faudrait que cette subvention soit cadrée par la loi.

Comme je vous le disais, Mesdames et Messieurs, le but est de faire avancer ce dossier, de faire en sorte que, dans les cinq ans, nous puissions avoir une belle patinoire dans ce canton - une patinoire pour le club professionnel, mais aussi pour tous les Genevois - cela, après avoir tiré les leçons des échecs du passé, c'est-à-dire en développant un partenariat public-privé, car il est évident que nous ne voulons pas connaître un Stade de Genève «bis.

Malheureusement, comme je l'ai indiqué, certains d'entre vous veulent politiser le débat en disant que les propositions du Conseil d'Etat actuel - qui nous a parlé d'un projet à l'Arena - sont mauvaises, ou que nous sommes le bras armé des lobbies immobiliers qui veulent développer les Cherpines... Mesdames et Messieurs, vous me permettrez de vous dire que je n'ai aucun contact avec aucun promoteur, et que je ne sais même pas quel est aujourd'hui le projet aux Cherpines ! En outre, je ne crois pas que la deuxième signataire de cette résolution, avec qui j'ai rédigé ce texte - Mme Läser, qui représente l'agriculture genevoise - soit hyper favorable au développement des Cherpines. En conséquence, cette résolution n'est pas pro-Cherpines ou pro-Arena, ou quoi que ce soit ! Non, Mesdames et Messieurs, cette résolution vise simplement à dire que nous sommes pro-Genève-Servette...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !

M. Ivan Slatkine. Nous souhaitons que ce club puisse continuer à représenter fièrement les couleurs de notre canton. C'est pour cela que je vous invite, Mesdames et Messieurs les députés, à soutenir l'amendement du parti socialiste et à voter cette résolution, sans préciser le moindre lieu pour l'instant. Le jour où le Conseil d'Etat aura choisi un emplacement, nous pourrons alors débattre afin de savoir si c'est le bon lieu ou le mauvais.

Mme Patricia Läser (R). Nous venons de vivre une saison de hockey de rêve ! Notre équipe nous a menés au sommet, elle nous a fait vibrer jusqu'au dernier match, en traînant dans son sillage tout un canton, des plus jeunes aux plus âgés, de toutes les classes sociales et de tous les partis politiques, ce qui est un fait exceptionnel à Genève. C'est toutefois une fête, un enthousiasme, une fierté d'être supporter, aujourd'hui gâchés par des egos mal placés, des discours à tout-va, des propositions relevant d'une méconnaissance totale du hockey, et du hockey genevois en particulier.

Par cette résolution, nous avons simplement voulu demander aux acteurs et aux décideurs de tirer à la même corde, de s'asseoir, de parler et d'avancer. Pour nos collègues un peu frileux à l'égard de cette résolution, je précise qu'il n'y a pas anguille sous roche, pas de coup fourré ! Et comme l'a dit M. Slatkine, je suis contre le déclassement des Cherpines-Charrotons. Il n'y avait donc pas d'idée d'une patinoire aux Charrotons lorsque nous avons rédigé cette résolution.

Il s'agit juste d'un appel, afin que Genève continue de montrer son soutien au Genève-Servette Hockey Club, et pas seulement en play-off, pas seulement en période électorale, mais à chaque moment, dans la gloire comme à l'heure des grandes décisions.

Concernant le soutien au mouvement junior, il ne nous avait effectivement pas paru utile de parler de la LIAF et des règles de subvention, et il ne s'agissait que d'une résolution; notre groupe acceptera donc l'amendement socialiste. Rappelez-vous que la formation doit être performante afin d'arriver à avoir une équipe d'élite !

Mesdames et Messieurs les députés, je vous demande de soutenir cette résolution, afin que vive longtemps le Genève-Servette, afin que Genève rayonne dans ce monde très suisse allemand, et laissons une fois de côté la politique politicienne ! (Applaudissements.)

Une voix. Bravo !

M. Pierre Losio (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, amis du bâton, de la rondelle et de la mitaine, je dois m'exprimer ce soir au nom de l'extrême minorité du groupe des Verts qui, je le concède publiquement, a certains problèmes avec le sport, particulièrement le sport dit professionnel et le sport d'élite. Je ne sais pas si cela tient à une espèce d'allergie à l'embrocation et à la chaleur fraternelle des vestiaires... (Rires.) En tout cas, nous sommes extrêmement partagés sur cette résolution. Nous sommes quelques-uns à avoir du plaisir à soutenir cette équipe du Genève-Servette, mais pour clarification - et je tiens à dire que je ne fais aucun procès d'intention, ni à Mme Läser ni à M. Slatkine, et je regrette qu'ils aient un peu essayé de nous en faire un - ce que nous devons indiquer très clairement, c'est qu'en aucun cas - et ce n'est pas de la politique politicienne, c'est de l'honnêteté - nous n'accepterons de monter dans un «tramway nommé désir» glissant qui pourrait aboutir à une station située du côté de Plan-les-Ouates. Nous le disons par clarté et par honnêteté; ce n'est pas pour s'opposer au Genève-Servette ou au sport d'élite, c'est simplement par souci de clarté.

Alors vous allez voir au niveau de notre groupe un panachage italien rouge-blanc-vert de votes différents, mais dans notre parti - auquel je suis très fier d'appartenir - nous avons deux grandes qualités: nous ne mentons jamais, et de temps en temps nous sommes un tout petit peu de mauvaise foi. (Rires. Applaudissements.)

Mme Anne Emery-Torracinta (S). Il est toujours difficile de parler après Pierre Losio, alors je serai très brève ! Je dois vous dire, chers collègues, que tous ces échanges de messages par courriel ces derniers jours étaient assez amusants ! Parce que c'était vraiment à celui qui, le premier, proposerait le meilleur texte et serait le plus fervent défenseur du Genève-Servette. Alors comme il est connu que, lorsqu'on aime, on ne compte pas, et que les socialistes - vous le savez - sont quand même très soucieux de la bonne gestion de l'Etat et des deniers publics... (Rires.) ...nous vous proposons un amendement. Je suis du reste très contente de voir qu'il est approuvé avec enthousiasme par le groupe libéral, parce qu'il est vrai qu'on a été habitué par les libéraux à les voir très souvent extrêmement suspicieux en commission des finances, quand il s'agit d'allouer des subventions. (Remarque.) Je vous donnerai un exemple récent: la danse contemporaine ! Demandez à M. Beer comment il a apprécié son passage en commission des finances à ce propos. Je vous donnerai aussi l'exemple de certaines institutions pour personnes handicapées: tout récemment, non pas en raison de la manière dont sont prises en charge les personnes, mais à cause de quelques virgules et de quelques paragraphes dans le contrat de prestations qui n'étaient pas tout à fait respectueux à la lettre de la LIAF, eh bien on a renvoyé le projet et la subvention au Conseil d'Etat. Alors, prudemment, et toujours dans ce souci de bonne gestion, les socialistes vous présentent un amendement qui, nous l'espérons, sera consensuel, parce que tous nous aimons le hockey.

Une voix. Bravo ! (Commentaires.)

M. Stéphane Florey (UDC). Oui, le soutien au Genève-Servette Hockey Club est unanime; sur ce point, nous sommes tous d'accord ! Sur le fond de la résolution proposée, nous le sommes aussi. Sur la forme, en revanche, nous avons quelques petits soucis, puisque nous avons été plusieurs dans ce parlement à soupçonner fortement que vous défendez en fait les projets de votre conseiller d'Etat, qui sont ceux déjà décriés de la patinoire à l'Arena ou d'un éventuel event center aux Cherpines-Charottons. C'est signé, c'est...

Une voix. Non, c'est pas signé !

M. Stéphane Florey. On le comprend comme ça dans la résolution. Vous demandez, dans un délai de cinq ans, de déterminer un lieu, qui est tellement imprécis que, justement, il est téléphoné que vous soutenez les projets de votre conseiller d'Etat. C'est pourquoi je vous propose l'amendement qui se trouve sur vos tables, lequel reprend en fait les deux invites de la résolution 614 dont vous avez refusé l'urgence. Pourquoi cet amendement et pourquoi cette résolution dont vous avez refusé l'urgence ? Si, comme vous le prétendez, vous n'avez pris, ce qui m'étonnerait beaucoup, aucun contact avec personne... (Exclamations.) ...eh bien, moi je vous dirai que tous les groupes de ce parlement ont été invités à rencontrer les dirigeants du club, et que ces derniers nous ont appris - parce que nous, nous y sommes allés - que leur premier désir était de rester sur le site des Vernets. Si vous vous concertiez un peu avec vos groupes municipaux - nous, nous l'avons fait - vous sauriez qu'ils sont pour une nouvelle patinoire sur le site des Vernets ! C'est pour cela que nous, nous avons axé cette résolution sur le site des Vernets, et ce dernier offre quand même trois possibilités: la première, c'est la démolition et la reconstruction de l'ancienne patinoire, même si l'on peut déclasser le bâtiment - car on pourrait imaginer un projet de loi du Conseil d'Etat le faisant; la deuxième, c'est une nouvelle patinoire sur le parking, comme cela a été proposé par les radicaux de la Ville; et la troisième, parce que les financements peuvent être là, c'est qu'avec un partenariat public-privé tel qu'il est proposé dans les deux résolutions on pourrait imaginer que des investisseurs paient le déménagement de la caserne des Vernets, ce qui pourrait débloquer les choses. Il y a donc trois possibilités réelles sur un seul site qui a déjà fait l'objet d'une unanimité, non seulement d'une partie de ce parlement, mais aussi de plusieurs groupes de la Ville de Genève...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !

M. Stéphane Florey. C'est pourquoi je vous invite à refuser la proposition de résolution 617 et à accepter non seulement notre amendement, mais également celui des socialistes, qui a toute sa pertinence.

M. Fabiano Forte (PDC). Le groupe démocrate-chrétien soutiendra cette résolution ainsi que l'amendement du groupe socialiste. Vous savez que le PDC est très soucieux du sport... (Exclamations.) ...depuis la création de son groupement en faveur du sport. Ce soir, j'aimerais rassurer certains de nos collègues du groupe des Verts en leur disant qu'il est un magistrat communal, un magistrat de Plan-les-Ouates, qui a réussi à faire une chose, c'est à se mettre quasiment tout le parlement à dos, voire à nous mettre toutes et tous d'accord sur le fait que la patinoire, oui, mais surtout pas aux Cherpines.

M. Mauro Poggia (MCG). Chers collègues, je suis heureux d'entendre dans ce parlement que tous les députés à l'unisson viennent au secours de la victoire du Genève-Servette Hockey Club. Je ne peux évidemment qu'approuver et applaudir des deux mains cette démarche, moi qui étais vice-président de ce club il y a une quinzaine d'années lorsque, avec le départ de M. Jürg Stäubli, on s'est trouvés avec sur les bras des joueurs dotés de contrats à 8000 F par mois - voiture et appartement en sus - et qu'il a fallu nous-mêmes nous occuper du déménagement des appartements pour diminuer les frais, puis recomposer une équipe avec uniquement les jeunes du club. Et c'est vrai que la patinoire était pleine, car le fait qu'on se soit retrouvés avec des jeunes a créé au sein de cette ville et de ce canton de Genève un attrait majeur, parce que tout le monde était derrière ce club. A ce moment-là, les politiques n'étaient pas là. Il est vrai que la victoire n'était pas au rendez-vous et qu'il a fallu se battre parce que, relégués en première ligue, nous avons dû remonter en ligue B.

Alors quand je vous entends tous aujourd'hui saluer cette victoire, j'en suis heureux. J'espère simplement que vous serez là lorsque la roue tournera, parce qu'elle tourne, c'est la nature des choses en matière de sport: un jour on gagne, un jour on perd.

Il faut faire quelque chose pour ce sport, évidemment, il faut le faire vite, et le groupe MCG soutiendra tout ce qui ira dans ce sens. Il faut profiter de le faire maintenant qu'il y a cet engouement, parce que demain beaucoup d'entre vous - sans doute une majorité - aurez oublié que le hockey est un beau sport, qu'il peut réunir tout le monde et créer dans cette belle ville de Genève un esprit d'équipe.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Hohl, à qui il reste une minute.

M. Frédéric Hohl (R). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je salue l'intervention de M. Poggia. C'est drôle de voir tous les politiques qui ont couru à la patinoire; je n'en faisais pas partie, je ne suis pas spécialement fan. En revanche, notre collègue Patricia Läser est beaucoup trop timide, car je tiens quand même à dire que, depuis plus de quarante ans, elle suit tous les matchs du Genève-Servette ! Donc c'est une vraie fan, elle aime ce sport ! Et cela fait plaisir de voir que les politiques aussi s'y intéressent. (Applaudissements.) Oui, je crois qu'on peut applaudir ! Elle n'a pas voulu le dire...

Nous n'allons pas soutenir la proposition d'amendement UDC, parce que vous vous intéressez au Genève-Servette Hockey Club, alors que nous, ce qui nous intéresse, c'est Genève ! C'est ça qui nous intéresse ! En revanche, nous allons bien évidemment accepter l'amendement socialiste.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Slatkine, à qui il reste deux minutes quarante.

M. Ivan Slatkine (L). Merci, Monsieur le président. Je dois dire que les arguments de M. Florey - vous transmettrez, Monsieur le président - m'ont étonné. En effet, j'ai l'impression que vous êtes le lobby du Genève-Servette ! Une fois de plus, l'enjeu ce soir n'est pas de définir maintenant où doit se trouver cette patinoire ! C'est le Conseil d'Etat, avec la Ville de Genève et le club, qui trouvera le lieu adéquat. Et je dois le dire, au fond de moi, oui, c'est peut-être les Vernets, mais ce n'est pas dans une résolution qu'on renvoie au Conseil d'Etat que l'on va indiquer qu'il faut que cette patinoire se situe aux Vernets, et nulle part ailleurs ! Si nous faisons cela, nous pouvons être certains qu'il n'y aura pas de nouvelle patinoire dans notre canton d'ici à cinq ans. Et si tel est le cas, l'équipe actuellement dirigeante du Genève-Servette, qui dispose de l'un des plus petits budgets de ligue nationale A, avec l'une des patinoires les plus vétustes de Suisse - et l'on doit saluer l'effort de la Ville de Genève, qui va la rénover de manière temporaire, pour soutenir ce club... Si nous suivons votre idée, Monsieur Florey, nous sommes certains que, dans cinq ans, le Genève-Servette sera en ligue nationale B, voire en première ligue, parce que nous aurons été incapables dans ce canton de tirer à la même corde pour construire la nouvelle patinoire dont nous avons tous envie. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Losio, à qui il reste une minute dix.

M. Pierre Losio (Ve). Non, je renonce ! (Exclamations.) Bon, si vous insistez... (Rires.)

Le président. Vous avez marqué un but !

M. Pierre Losio. J'en serais bien incapable !

Le président. Dans ce cas, la parole est à Mme Roiz.

Mme Jacqueline Roiz (Ve). Merci, Monsieur le président. Je voulais simplement dire que j'espère que cet enthousiasme, que je partage, fera ricochet sur les petits clubs sportifs et les autres associations, qu'elles soient sportives, culturelles ou sociales, qui permettent de diffuser les mêmes valeurs que celles du sport, à savoir le respect de la personne, ainsi que le respect de l'environnement et de la qualité de vie.

Le président. Merci, Madame la députée. Les temps de parole étant épuisés, je passe le micro à M. le conseiller d'Etat Muller.

M. Mark Muller, conseiller d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, c'est vrai, nous sortons d'une magnifique saison du Genève-Servette, cela a été relevé; c'est la deuxième magnifique saison - en tout cas jusqu'à ce niveau de la compétition - en trois ans, et tout le monde reconnaît aujourd'hui qu'il convient d'aider le Genève-Servette à se maintenir à ce niveau, voire à l'améliorer. En réalité, il faut distinguer deux étapes. Il y a ce qui va se passer la saison prochaine, la saison suivante et encore peut-être pendant trois ou quatre saisons; et là, il revient à la Ville de Genève, propriétaire de la patinoire des Vernets, d'améliorer quelque peu l'infrastructure - je crois que la Ville de Genève le sait - ce que je tiens à saluer.

La résolution qui nous est soumise ce soir concerne la suite des opérations, c'est la deuxième étape. Et le souhait de voir se réaliser à Genève une nouvelle patinoire permettant au Genève-Servette de disposer d'un outil adapté, offrant la possibilité d'accueillir davantage de spectateurs et de recevoir les VIP dans de meilleures conditions, est, dans l'esprit de la résolution, pris en compte par le Conseil d'Etat. Je me réfère ici aux deux invites... (Brouhaha.) S'il vous plaît, un peu de silence, je ne vais pas être très long ! (Remarque.) Oui, avec un peu moins d'enthousiasme quand même !

Ce désir, disais-je, est, dans l'esprit de la résolution, pris en compte par le Conseil d'Etat, laquelle invite ce dernier à agir en partenariat. En effet, nous le faisons à deux niveaux. Tout d'abord avec le Genève-Servette. Je tiens à vous informer ici que le projet de l'Arena, dont on parle beaucoup depuis quelque temps, est en cours depuis deux ans, en premier lieu au sein du conseil de la fondation de l'Arena, puis, depuis environ un an, en collaboration avec le Genève-Servette. Donc, le souhait de nous voir nous concerter avec le club est tout à fait d'actualité.

En ce qui concerne votre désir de nous voir également travailler avec les communes, et en particulier avec la Ville de Genève, je tiens également à vous dire que c'est dans cet esprit-là que nous souhaitons réfléchir à la construction d'une nouvelle patinoire: où que ce soit ! Le Conseil d'Etat n'est pas arrêté sur tel ou tel site, ni sur celui de l'Arena, encore moins sur celui des Cherpines-Charottons qui, en réalité, ne se prête pas de premier abord à la réalisation de cet event center. Sur la base des discussions qui ont d'ores et déjà eu lieu entre des magistrats du Conseil administratif et le Conseil d'Etat, il est prévu de rechercher un site, si possible à proximité de Balexert, voire sur celui... Non, excusez-moi, à proximité non pas de Balexert, mais des Vernets ! Pardonnez-moi, c'est un lapsus tout à fait involontaire ! Sur le site des Vernets, donc, étant rappelé que l'actuelle patinoire des Vernets est soumise à une contrainte patrimoniale, puisqu'une demande de classement est actuellement en cours d'instruction. Cette demande a été déposée par l'association Patrimoine suisse - la section genevoise du Heimatschutz qui, je tiens à vous le dire, n'a aucunement l'intention d'abandonner sa volonté de voir ce bâtiment être protégé et classé. C'est la raison pour laquelle il est très difficile, d'une part, de modifier ou transformer cette patinoire - et c'est bien l'une des contraintes à laquelle se heurte la Ville de Genève depuis quelques années - et, d'autre part, d'envisager de la raser et de la reconstruire, voire de construire une extension à proximité. (Brouhaha.)

Par conséquent, sur la base de ces exigences et de ces contraintes, dans ce cadre de concertations avec le club, avec la Ville de Genève et les communes, et dans une volonté de partenariat avec le secteur privé, le Conseil d'Etat agira tout à fait dans le sens de la résolution qui vous est soumise ce soir, et nous aurons l'occasion d'en reparler très prochainement.

Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous allons donc passer aux votes et commençons par l'amendement proposé par les socialistes. (Brouhaha. Commentaires. Le vote doit s'effectuer dans cet ordre !

Il s'agit d'un sous-amendement à la deuxième invite de l'amendement présenté par M. Florey. Ce sous-amendement vise à modifier cette invite comme suit: «à soutenir financièrement, selon les règles en vigueur en matière de subventionnement cantonal, l'Association Genève Futur Hockey pour la promotion du sport en général et du hockey en particulier.»

Mis aux voix, ce sous-amendement est adopté par 78 oui et 9 abstentions.

Le président. Nous nous prononçons maintenant sur l'amendement UDC de M. Florey, lequel consiste à annuler et remplacer les deux invites de la résolution 617 par celles-ci - je vous rappelle que la seconde vient d'être amendée: «à négocier un partenariat public-privé (PPP) avec la Ville de Genève et des investisseurs privés en vue du maintien du GSHC sur le site historique des Vernets; à soutenir financièrement, selon les règles en vigueur en matière de subventionnement cantonal, l'Association Genève Futur Hockey pour la promotion du sport en général et du hockey en particulier.»

Mis aux voix, cet amendement est rejeté par 55 non contre 13 oui et 18 abstentions.

Le président. Nous passons maintenant au troisième amendement, proposé par les socialistes, lequel consiste à ajouter une troisième invite (nouvelle teneur): «à allouer selon les règles en vigueur en matière de subventionnement cantonal, à court terme et en concertation avec la Ville de Genève, une subvention au GSHC afin de soutenir le mouvement junior, permettant ainsi d'assurer la relève du hockey genevois et de contribuer à la formation sportive de notre jeunesse.»

Mis aux voix, cet amendement est adopté par 82 oui et 7 abstentions.

Mise aux voix, la résolution 617 ainsi amendée est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 60 oui contre 9 non et 19 abstentions.

Résolution 617