Séance du
jeudi 18 mars 2010 à
20h30
57e
législature -
1re
année -
6e
session -
27e
séance
M 1941
Débat
Le président. Nous sommes au point 150 de notre ordre du jour, motion 1941 intitulée: «Pénurie de logements: où sont les grues ?» (Brouhaha.)
M. Renaud Gautier. La réponse, c'est: aux Pâquis.
Le président. La parole n'étant pas demandée... (Remarque.) Oui, Mme Torracinta ! ...nous passons, comme convenu, tout de suite au vote de la motion 1941. Celles et ceux qui... (Commentaires.) La proposition était de la renvoyer au Conseil d'Etat... (Commentaires.) Pardon: à la commission du logement ! Donc, celles et ceux qui acceptent de renvoyer cette motion à la commission du logement... (Remarque.) Monsieur Slatkine, vous avez demandé la parole: je vous l'accorde. (Commentaires.)
M. Ivan Slatkine (L). Merci, Monsieur le président...
Mme Anne Emery-Torracinta. On avait dit «sans débat» !
M. Ivan Slatkine. Vous avez peut-être dit «sans débat», Madame la députée, mais vous me permettrez d'intervenir... (Commentaires.) ...parce que j'ai quelques questions à poser. (Commentaires.)
Le président. Madame Torracinta, vous avez le droit de prendre la parole, mais je la passe d'abord à M. Slatkine.
M. Ivan Slatkine. Merci, Monsieur le président. Permettez-moi juste de dire quelques mots, je vais être très bref. (Remarque.) Mais qui s'oppose aux simplifications des procédures ? Qui s'oppose aux simplifications des PLQ ? (Commentaires.) Qui a conseillé à la commune d'Ambilly de ne pas vendre ses terrains ? N'est-ce pas l'ASLOCA, qui a été représentée pendant de nombreuses années par M. Velasco et d'autres du partis socialiste ? Je ne vais pas développer, je vais être très bref ! Mais venir donner aujourd'hui des leçons et cibler un conseiller d'Etat par rapport à une problématique qui est large - ce n'est pas en quatre mois qu'on peut résoudre des problèmes de logement - c'est assez lâche, et je voulais le relever ce soir. En effet, je trouve que cette motion qui cible un conseiller d'Etat n'est pas très correcte; ce n'est pas très élégant. Pour cette raison, Mesdames et Messieurs, le groupe libéral s'opposera au renvoi de cette motion en commission. Je vous remercie.
Mme Irène Buche (S). Mesdames et Messieurs les députés, je crois qu'on peut partir d'un simple constat: les statistiques publiées récemment par l'OCSTAT pour les constructions de logements en 2009 sont assez édifiantes. Seulement 1230 logements ont été construits, alors que le Conseil d'Etat nous en promettait 2300. Et parmi ces 1230 logements, il y déjà 238 villas, des logements en PPE, et très peu de logements... Le reste, ce sont des logements à louer - on n'a pas les chiffres détaillés, mais on sait en tout cas que la part des logements d'utilité publique est très faible. A partir de là, on a de quoi s'inquiéter ! Et ce n'est pas depuis quatre mois seulement que le Conseil d'Etat doit faire ce qu'il a à effectuer pour résorber cette pénurie de logements. (Remarque.) Il faut maintenant que le Conseil d'Etat ait un plan, un vrai programme de construction, et qu'il nous dise où il en est. On parle toujours des grands projets, or on voit très bien que le nombre de logements proposés diminue dans chaque projet au fur et à mesure qu'il avance. Ça aussi, c'est inquiétant. Voilà la raison de cette motion... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Nous souhaitons vraiment que le Conseil d'Etat ait maintenant un plan, un programme, que l'on sache exactement où l'on va et que toutes les possibilités soient exploitées. Je vous remercie.
M. Christian Dandrès (S). Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais abonder dans le sens de ma collègue Buche et rappeler que, si la situation est effectivement catastrophique concernant les logements, elle prend des proportions encore plus importantes lorsque l'on parle de logement social. J'aimerais rappeler qu'en 2006 un protocole d'accord a été signé, qui prévoyait la création de 30 000 LUP en dix ans pour arriver à 15% du parc immobilier, et que l'Etat était d'accord de libérer 30 millions de francs pour permettre de construire ces logements. La somme a même été augmentée suite à l'initiative lancée en 2004 par l'ASLOCA, l'initiative 133 concernant l'or de la Banque nationale. Et aujourd'hui, quatre ans après la signature de l'accord, seulement 160 LUP ont été construits et 850 logements existants ont été requalifiés en LUP, alors que, durant la même période, le parc immobilier subventionné a diminué d'à peu près 3000 unités. Aujourd'hui, 4900 personnes sont inscrites à l'office du logement, et j'ai le sentiment que, si le Grand Conseil ne prend pas en main cette thématique-là, ces personnes ne sont pas près de trouver un toit. C'est la raison pour laquelle je vous invite à accepter le renvoi de cette motion à la commission du logement.
Mis aux voix, le renvoi de la proposition de motion 1941 à la commission du logement est adopté par 68 oui contre 14 non et 6 abstentions.