Séance du
vendredi 27 janvier 2006 à
15h
56e
législature -
1re
année -
4e
session -
17e
séance
M 1305-B
Débat
Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Ce rapport est tout à fait intéressant et montre la volonté du Conseil d'Etat de considérer l'amélioration de la formation professionnelle comme une priorité. Il l'avait d'ailleurs déjà dit dans son discours de Saint-Pierre, et les Verts sont du même avis...
Je voudrais juste poser une question relative à ce rapport. Cela concerne un problème qui intéressera certainement la population, à savoir les examens d'entrée que certaines entreprises font passer aux jeunes pour accéder aux apprentissages. Certains jeunes, qui avaient réussi le cycle, mais qui avaient raté cet examen, ont ainsi été exclus.
Le Conseil d'Etat a mandaté un groupe de travail, en octobre 2001, pour définir, justement, les conditions-cadres à l'entrée de l'apprentissage et permettre, sur la base d'épreuves communes de mathématiques et de français, aux élèves d'obtenir une certification de leurs compétences et de leurs connaissances. Le Conseil d'Etat veut - me semble-t-il - rendre ces tests plus homogènes. Il est dit, en page 5 du rapport, je cite: «Un bilan de la deuxième phase de l'expérience pilote est prévu pour l'automne 2005.»
Je voulais donc simplement savoir - si j'ai bien compris - où en était ce bilan et si nous pourrions avoir plus d'informations au sujet de ces tests d'entrée pour les apprentissages. Je vous remercie de votre réponse.
M. François Thion (S). Je voulais également remercier le Conseil d'Etat pour son rapport. J'aimerais préciser une chose: on parle dans ce rapport du «dispositif de surveillance de l'apprentissage en entreprise»... Je tiens à signaler aux députés qu'il vient de sortir un rapport sur ce sujet qui a été rédigé par la commission externe d'évaluation des politiques publiques. Ce rapport est fort intéressant et montre qu'il y a encore pas mal de problèmes au niveau de la surveillance de l'apprentissage, notamment en ce qui concerne les commissaires d'apprentissage. Je pense qu'il serait utile de l'étudier en commission de l'enseignement, parce qu'il est, je le répète, extrêmement intéressant.
M. François Gillet (PDC). Au nom du groupe démocrate-chrétien, qui était à la base de cette motion, je tiens à remercier le Conseil d'Etat pour ce rapport qui est de nature à nous rassurer sur sa volonté de poursuivre ses efforts en matière de formation professionnelle à Genève.
Nous constatons en particulier son désir de poursuivre dans la voie de la formation duale qui est effectivement très importante, et nous considérons que ses efforts dans ce sens contribueront à lutter contre le fléau du chômage des jeunes. Nous nous en réjouissons.
M. Charles Beer, conseiller d'Etat. Je serai bref. Je répondrai tout d'abord à Mme Leuenberger... Oui, l'évaluation de ce dispositif a bien eu lieu ! (Brouhaha.) Les partenaires se déclarent largement satisfaits par le système mis en place, puisque le recours aux épreuves communes, aux évaluations communes, en mathématiques et en français, a nettement augmenté. En revanche, les critiques qui ont été émises portent sur le fait que ces épreuves ont lieu trop tard dans l'année et qu'il faudrait les avancer pour tenir compte du rythme des examens d'entrée.
J'aimerais encore, si vous me le permettez, remercier les partenaires sociaux qui se sont engagés avec l'Etat, par rapport aux conditions-cadres d'entrée en apprentissage, à supprimer les tests d'entrée en apprentissage s'agissant des connaissances de base en français et en mathématiques et à se baser sur les évaluations qui ont lieu dans le cadre du cycle d'orientation. Nous assistons en fait à une mise en phase des objectifs, tels que définis par le cycle d'orientation, et les normes d'admission dans les différents métiers.
Il va de soi que le recours à ces épreuves communes mérite quelquefois, du point de vue du remplacement des tests d'aptitudes, de se concentrer - et c'est le cas de certaines organisations professionnelles - sur tel ou tel aspect plus particulièrement lié à l'apprentissage recherché. Ainsi, une entreprise pourra mettre de côté certains éléments, pour privilégier les calculs de géométrie, par exemple. Cette formule est en extension, principalement dans les métiers de l'artisanat et du bâtiment, et c'est une progression qui est très précieuse.
J'aimerais également dire que cet objectif - comme, du reste, la question de la surveillance de l'apprentissage - préoccupe et occupe les partenaires sociaux et l'Etat de Genève, dans le cadre du Conseil central interprofessionnel. Je rappelle à cet égard que la formation professionnelle est l'une des treize priorités qui ont été définies par le département de l'instruction publique. Par ailleurs, les partenaires sociaux se sont engagés avec l'office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue dans la rédaction des sept objectifs prioritaires pour la formation professionnelle, document que je tiens à votre disposition et qui évoque notamment le dispositif de surveillance de l'apprentissage.
Je tiens toutefois à indiquer à ce sujet, en référence au rapport de la commission externe d'évaluation des politiques publiques, que le problème est éminemment important. Il touche directement non seulement à l'harmonie de la formation dans l'entreprise pour les jeunes gens, mais également à la possibilité pour les entreprises de pouvoir, le cas échéant, rectifier le tir en cas de problèmes. Et nous constatons que cette surveillance est défaillante dans certaines branches, là où les partenaires sociaux rencontrent le plus de difficultés à trouver des jeunes prêts à s'engager.
Nous entreprenons une véritable réforme des structures, afin de permettre une égalité de traitement par rapport au cadre de la surveillance. Mais, je le répète, il s'agit d'un travail que seul le tripartisme peut mener à son terme à la satisfaction de tous, et c'est donc dans ce cadre que le Conseil central interprofessionnel continue ses travaux.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 1305.