Séance du
vendredi 11 juin 2004 à
17h20
55e
législature -
3e
année -
9e
session -
48e
séance
P 1435-B
Débat
M. Alain Etienne (S). Le parti socialiste remercie le Conseil d'Etat pour son rapport rendu très rapidement et lui rappelle qu'il a lui-même entrepris différentes actions pour la défense des intérêts de la population genevoise.
Concernant les offices de poste de la Servette et du Grand-Pré, nous aurions cependant voulu avoir davantage d'éléments de réponse: où en sont les négociations actuelles entre l'Etat, la Ville de Genève et la direction de la poste - s'il y en a encore ? Où va se trouver la nouvelle poste promise - car c'est ce que les habitants veulent savoir, puisqu'on leur a dit: «Ne vous inquiétez pas, on supprime deux postes mais on vous mettra une poste à un autre endroit» ? Pouvez-vous répondre à cette question ? Quelle est la prise en compte de l'évolution du quartier, notamment du quartier de Sécheron dans les choix qui sont faits ? Nous nous sommes en effet rendu compte que la poste ne prenait pas en compte l'évolution des quartiers, que toutes les études effectuées dataient déjà de quelques années et que, par rapport à tout ce qui se passe dans le quartier de Sécheron, il était pour le moins étonnant qu'on parle de fermeture de la poste dans le quartier de la Servette.
La conclusion sera plutôt brève: le Conseil d'Etat doit poursuivre ses démarches auprès des instances fédérales, il doit maintenir la pression car ce dossier n'est pas clos, selon nous. Nous aurions souhaité des explications supplémentaires de la part du Conseil d'Etat.
M. Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat. Nous avons toujours soutenu toutes les démarches, aussi bien celles de la Ville de Genève que celles des autres communes, afin de garder en service le maximum de bureaux de postes. Notre dernière démarche nous a fait participer, le 7 décembre 2003, à la visite rendue à M. Moritz Leuenberger qui avait reçu une délégation genevoise. Nous nous sommes joints à cette délégation pour faire part de notre mécontentement et de notre indignation par rapport aux mesures qui sont prises. On retombe, dans le fond, toujours face aux mêmes réponses - la modernisation de la poste, la restructuration de ses services - et l'on se heurte, au niveau fédéral, à une inertie par rapport à laquelle nous n'avons finalement que peu de poids.
Néanmoins, j'ai reçu, le 3 juin - il n'y a donc pas longtemps - M. Eric Schwab, secrétaire régional du syndicat de la communication ainsi que M. Michel Villot, président de la section Genève de la poste. Ces derniers m'ont fait part de leurs préoccupations quant à la fermeture de services qui pourraient entraîner soit de l'«outsourcing» de postes vers des privés, soit des emplois qui seraient perdus dans plusieurs secteurs. Je pars du principe qu'il faut que l'on réagisse ensemble, avec les cantons romands. Lors de la Conférence des gouvernements de Suisse occidentale, j'ai fait part, à mes collègues des autres cantons, de la situation quant à ces restructurations à Genève et je leur ai demandé ce qu'il en était chez eux. Je les ai exhortés à faire face ensemble, comme nous l'avons déjà fait - avec peu de succès il est vrai. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer pour faire entendre raison par rapport aux mesures qui sont prises.
La Conférence des gouvernements de Suisse occidentale va examiner, de son côté, dans chaque canton, quelles sont les problématiques qui existent aujourd'hui - et qui existeront à l'avenir. Nous allons réagir ensemble auprès du Conseil fédéral. Nous pensons en effet que si tous les gouvernements de Suisse occidentale se rallient pour faire face à ces fermetures et ces restructurations, nous avons un maximum de chances de réussir.
Je dois dire que, par rapport aux réactions du Conseil fédéral et des députés aux Chambres fédérales, les options nous semblent totalement divergentes par rapport à ce que nous défendons. Comme vous l'avez dit, nous n'abandonnons pas la lutte. Je reçois d'ailleurs dans dix jours les responsables de la poste, qui viendront me faire un topo des décisions - que les syndicats semblent déjà connaître - pour faire en sorte d'avoir un dialogue avec eux, de faire part de notre fermeté par rapport à ces décisions et ensuite de monter au créneau avec les autres cantons de Suisse romande.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.