Séance du
jeudi 12 février 2004 à
20h30
55e
législature -
3e
année -
5e
session -
22e
séance
M 1571
Débat
Le président. Ce serait une bonne chose qu'un des motionnaires ou un des députés de l'AdG s'inscrive pour prendre la parole et développer cette proposition de motion... Non ? Vous renoncez ? D'accord, tout va bien ! (Exclamations.)
Monsieur Jacques Baud, vous avez la parole... On pourrait renvoyer cette motion en commission... Voilà ! (M. Rémy Pagani souhaite s'exprimer.)Merci, Monsieur Pagani, de prendre la parole.
M. Rémy Pagani (AdG). Malheureusement, nos collègues - qui ont élaboré cette motion avec les milieux du cinéma - sont absents. Pierre Vanek, comme vous le savez, n'est plus parmi nous et Nicole Lavanchy est absente. Je pense que nous sommes très efficaces à l'Alliance de gauche, mais, je le regrette, personne d'entre nous ne pourra présenter cette motion...
Quoi qu'il en soit, je propose le renvoi de cette motion à la commission de l'enseignement.
M. Jacques Baud (UDC). Cinéma ! (Rires.)«Cinéma», ce mot qui nous a tant fait rêver ! Qui m'a aussi fait rêver... C'est un rêve que j'ai pu réaliser pendant quinze ans à Paris et dix ans au Canada... Et avec un certain succès ! C'est un rêve que j'ai tenté de réaliser entre les années 60 et 80, à Genève, à Lausanne... Avec M. Kasper, nous avions même monté une revue de cinéma, pour laquelle nous avons eu un prix: le «Lion de Venise»...
Une voix. Bravo !
M. Jacques Baud. Je suis donc à même de vous parler du cinéma, à Genève et en Suisse romande. C'est une activité relativement impossible à mener, parce qu'il faut des distributeurs et que nous n'en avons pas ! Parce qu'il faut beaucoup d'argent et que nous n'en avons pas ! Oui, nous avons réalisé des courts métrages, des moyens métrages, des longs métrages, mais personne n'a jamais été payé, ni les techniciens ni les comédiens ! Il faut tout de même savoir qu'un court métrage coûte entre 100 000 F et 200 000 F.
Cette motion demande de subvenir à cette activité... Mais ce sont des millions qui seraient nécessaires ! Pour des films qui ne passeront dans aucun cinéma et qui seront vus, peut-être, en les poussant, voire en les payant, par cent ou deux cents spectateurs !
Alors, arrêtons de rêver ! C'est malheureux à dire, mais si l'on veut défendre la culture à Genève, il faut passer par la Télévision Suisse Romande !
Pour le cinéma, la seule solution est de passer par des coproductions, et je doute qu'un coproducteur français veuille défendre la culture de Genève... C'est ainsi... J'en ai fait l'expérience...
Alors, renvoyez cette motion en commission, si vous le voulez, mais je vous le dis d'ores et déjà: une subvention serait de l'argent jeté par les fenêtres ! J'en suis bien triste, mais - je vous le répète - je parle d'expérience, une expérience qui a duré quarante ans !
Le président. Merci, Monsieur le député. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes saisis d'une demande de renvoi en commission de l'enseignement. Nous allons voter à main levée...
Monsieur le député Blanc, vous voulez la parole ? Je vous la donne !
M. Claude Blanc (PDC). Je me demande, Monsieur le président, si la commission de l'enseignement est bien compétente pour examiner cet objet... En effet, il va essentiellement entraîner un engagement de l'Etat dans la durée... Il me semble donc qu'il serait plus pertinent de le renvoyer à la commission des finances.
Le président. Monsieur le député, faites-vous une demande formelle de renvoyer cet objet en commission des finances ?
M. Claude Blanc. Tout à fait !
Le président. Très bien ! Mesdames et Messieurs les députés, nous allons voter successivement sur ces deux propositions. Je vous soumets d'abord la demande de renvoi en commission de l'enseignement. Si cette demande est... (Le président est interpellé par M. Pagani.)La commission des finances vous convient, Monsieur le député ? Très bien !
Je vous soumets donc la demande de renvoi de cette proposition de motion à la commission des finances. Nous votons à main levée.
Mis aux voix, le renvoi de cette proposition de motion à la commission des finances est adopté.
Le président. C'est une écrasante majorité ! Quelques personnes s'y opposent, dont un député très alerte... Quelques abstentions...
Mesdames et Messieurs les députés, avant de nous quitter, nous allons encore traiter le point 29 de notre ordre du jour.