Séance du
vendredi 4 avril 2003 à
14h
55e
législature -
2e
année -
7e
session -
36e
séance
PL 8906-A
Premier débat
M. Rémy Pagani (AdG). Ce projet de loi vise à rénover et à «embellir» ce lieu bien connu des Genevois qu'est Genève-Plage. Lors de nos travaux en commission, nous avons trouvé intéressantes les réflexions menées pour tenter de trouver une synergie, notamment avec le nouveau parking-relais qui verra le jour à côté de ce lieu. On pourrait imaginer que les automobilistes déposent, le matin, leur voiture à côté de Genève-Plage et prennent un sauna avant de rentrer chez eux le soir. De telles réflexions permettent à la fois au parking et à Genève-Plage de se développer de manière importante. C'est pourquoi nous soutenons le projet de crédit d'étude.
Les membres de la commission avaient toutefois demandé un certain nombre d'éléments, notamment le bilan comptable de l'activité de Genève-Plage. Or, nous n'avons à ce jour reçu aucun document. Je profite donc de l'inscription à l'ordre du jour du projet de crédit d'étude pour réitérer ma demande au chef du DAEL, et ceci afin que les membres de la commission des travaux aient connaissance de l'état financier des cinq dernières années de Genève-Plage avant l'établissement d'un projet définitif. Nous avons en effet cru comprendre qu'un certain nombre de subventions avaient été dispensées à cette institution. Nous souhaitons par conséquent en contrôler l'utilisation et vérifier qu'il n'y ait aucune réserve cachée.
Le président. Merci, Monsieur Pagani. Je ne doute pas que le département de l'aménagement, de l'équipement et du logement déférera à votre désir.
Mme Stéphanie Nussbaumer (Ve). Comme en commission, le groupe des Verts votera ce crédit d'étude. Nous souhaitons toutefois émettre quelques observations. En premier lieu, nous ne nous opposons en aucun cas à l'installation de traitement d'eau ni, plus généralement, aux divers travaux liés à la sécurité ou aux mises aux normes du site de Genève-Plage. Nous doutons cependant de l'utilité de certains investissements prévus, en dépit des promesses recelées par les termes employés. Je fais ici mention du bassin ludique de détente, dont l'utilité et l'impact restent selon nous à démontrer. Nous souhaitons par ailleurs qu'une étude approfondie soit menée sur les synergies possibles à dégager entre le parking de la Nautique et Genève-Plage.
Mme Maria Roth-Bernasconi (S), rapporteuse. J'ai bien écouté les remarques des deux préopinants, et j'aimerais rappeler qu'il s'agit de voter un crédit d'étude et qu'on nous a promis le rapport annuel, les comptes et le budget de l'association avant qu'on ne se prononce sur le crédit de construction de toutes ces choses. Je fais confiance aux personnes qui nous ont fait ces promesses.
Lorsque nous avons rencontré les membres de l'association «Genève-Plage», nous nous sommes rendu compte qu'ils se donnaient beaucoup de peine pour rendre ce lieu attractif. Avec les étés que nous connaissons à Genève, il est vrai qu'il leur est parfois difficile de faire des prévisions. L'année passée, par exemple, tout le mois de juillet a été pluvieux et, bien sûr, cela a eu des conséquences sur les comptes de l'association. Dans ce sens-là, je trouve également intéressant qu'ils cherchent les moyens de rendre le site plus attractif. C'est la raison pour laquelle nous avons soutenu l'idée d'étudier la possibilité d'un bassin ludique, d'un jacuzzi. J'y rêvais déjà: je me voyais déjà dans ce bassin. Cela fait beaucoup de bien à la santé.
Ils ont pris note du fait qu'il faudrait peut-être prévoir d'autres choses, comme M. Pagani l'a suggéré, par exemple un sauna ou autre. Dans ce sens-là, je trouve qu'il faut donner un signal clair à cette association, qui fait véritablement le maximum pour rendre attractif Genève-Plage, un lieu cher aux Genevois et aux Genevoises.
Le président. Evidemment, le débat repart. Sont inscrits M. Pagani, puis M. Reymond, puis M. Cramer.
M. Rémy Pagani (AdG). Monsieur le président, on n'est pas aux pièces, tout de même !
Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais répondre à Mme Roth-Bernasconi que la fondation «Genève-Plage» s'était engagée à nous fournir les comptes avant que nous ne votions le crédit de construction. C'était là une des conditions. Nous aurions même voulu ne pas voter ce crédit d'étude avant d'avoir les comptes, mais il a été décidé de faire confiance à la fondation, pour qu'elle nous envoie assez rapidement ses comptes. Je ne vois pas quelle objection pourrait nous être présentée, en attendant Dieu sait quel crédit de construction...
Je trouve qu'on est en droit de recevoir ces comptes ! Même si le crédit n'est - je vous l'accorde - pas très important, 351 000 F, toujours est-il que nous sommes là pour contrôler l'ensemble des institutions subventionnées par l'Etat de Genève. Cela est problématique, d'autant plus que ces gens se sont engagés à nous remettre le plus rapidement possible ces comptes.
Je ne vois pas pourquoi on diffèrerait cette demande et je n'ai donc pas compris l'intervention de Mme Roth-Bernasconi sur ce sujet.
M. André Reymond (UDC). Une chose est certaine: selon les saisons, les entrées de Genève-Plage peuvent diminuer. Mais je crois qu'il y a une chose importante: Genève-Plage a pris à son compte et à son nom le restaurant qui avait un tenancier, et je crois que cela exige un certain effort financier. Par ailleurs, nous approchons tout de même de la saison et chaque année, depuis deux ou trois ans, Genève-Plage a des problèmes de machineries, avec des fuites de chlore qui peuvent être très graves du point de vue de la sécurité. C'est la raison pour laquelle je pense qu'il faut soutenir ce projet de loi et ne pas traîner. Je suis donc étonné que certaines personnes de différents partis qui soutiennent généralement la nature, l'eau, soient inquiètes et veulent repousser subitement ce crédit d'étude. Le groupe UDC va, je crois, soutenir ce projet de loi, pour qu'enfin Genève-Plage puisse bénéficier d'une sécurité nécessaire aux baigneurs qui fréquentent ce lieu, cher à Genève.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, tous ceux qui ont examiné ce projet de loi en commission sont d'accord sur un point: il y a une nécessité, d'abord de refaire l'installation de traitement de l'eau de la piscine - vous l'avez rappelé, Monsieur Reymond: elle est en bout de course - de même qu'il faut revoir très rapidement tout ce qui a trait aux cuisines, actuellement hors normes, et vous savez les problèmes sanitaires que cela peut poser.
Pour le reste, la question de savoir si Mme Roth-Bernasconi et Mme Nussbaumer pourront se croiser dans le jacuzzi, c'est le Grand Conseil qui en décidera lorsqu'il sera saisi du crédit de construction. Ces questions ne pourront en effet être examinées qu'après qu'elles auront été étudiées.
En ce qui concerne, Monsieur Pagani, les renseignements que vous demandez quant aux états financiers des cinq dernières années de Genève-Plage, il va de soi qu'ils vous seront communiqués, ainsi que les engagements en ont été pris. Je me ferai votre porte-parole auprès de mon collègue Laurent Moutinot.
Enfin, concernant le parking, j'ai bien entendu vos propos et, en ma qualité de président - plus pour très longtemps, j'espère - de la fondation des parkings, je veillerai à ce que l'on voie quelle peut être la meilleure utilisation du parking, au profit à la fois du club de la Nautique et de Genève-Plage; ceci en sachant tout de même que le parking a été construit avant tout pour être un parking d'échanges, c'est-à-dire pour être mis à disposition des pendulaires. Mais il y a certainement toutes sortes de synergies à trouver, de façon à rentabiliser au mieux cet investissement important de la collectivité publique.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Je mets aux voix ce projet de loi.
La loi 8906 est adoptée en trois débats, par article et dans son ensemble.
Le président. Nous allons attendre M. Moutinot encore une dizaine de minutes, puisque nous avions dit que nous parlerions du projet de loi 8662 en sa présence. Je vous propose donc dix minutes de pause. (Protestations.)Il faut être correct avec M. Moutinot.
La séance est suspendue à 15h10.
La séance est reprise à 15h20.