Séance du
jeudi 18 mai 2000 à
17h
54e
législature -
3e
année -
8e
session -
20e
séance
IU 860
M. Rémy Pagani (AdG). Mon interpellation s'adresse au Conseil d'Etat et, plus particulièrement, à Mme Brunschwig Graf. Elle concerne le taux d'encadrement des enfants de l'école primaire de la Jonction.
Il y a un mois, nous avons reçu une pétition en ce qui concerne ce taux d'encadrement. J'avais alors demandé lecture de cette pétition, dont il ressortait que le taux d'encadrement actuel est de 16,5 enfants par classe et que les parents qui avaient souscrit à cette pétition redoutaient que ce taux n'augmente à 17 enfants par classe, ce qui rendrait la situation du quartier de la Jonction encore plus difficile.
Je me suis entretenu avec Mme Brunschwig Graf qui m'a rassuré. Pourtant, il y a une semaine, nous avons lu dans le journal «Le Courrier» - un très bon quotidien ! - que l'administration persistait à vouloir supprimer un poste d'enseignant à l'école primaire de la Jonction.
Mes questions sont les suivantes :
1. Mme Brunschwig Graf garantit-elle publiquement que le taux d'encadrement actuel des enfants de l'école primaire de la Jonction Cité-Jonction restera à 16,5 ?
2. Donnera-t-elle les moyens à cette école de péréniser l'ensemble du travail effectué parmi les classes sociales défavorisées de ce quartier ?
3. Même si des mesures tendant à revenir à la situation antérieure sont envisagées, vu la situation financière actuelle de l'Etat, ne pourrait-elle pas abaisser encore, dans certaines classes, ce taux d'encadrement ? En effet, je rappelle que l'école Cité-Jonction avait toute une série d'enseignants ponctuels qui prenaient en charge certaines disciplines; ce qui représentait un réel soulagement pour les maîtres de cette école.
Réponse du Conseil d'Etat
Mme Martine Brunschwig Graf. Je peux répondre aujourd'hui que le taux d'encadrement de l'école de la Jonction ne doit pas être péjoré. D'ailleurs, je l'ai déjà dit à la «Tribune de Genève» - autre bon journal, que vous lisez aussi apparemment, Monsieur Pagani !
En l'occurrence, vous l'avez dit vous-même, Monsieur Pagani : il s'agit d'un taux. Or, le problème qui se pose actuellement à la Jonction, c'est que les prévisions pour la rentrée font état d'à peu près quarante élèves de moins. Si nous voulons garder le même rapport entre le nombre de postes d'enseignants et le nombre d'élèves, le même taux de 16,5, voire un taux légèrement amélioré, il faudra forcément, à un moment donné, prévoir un poste de moins. Cela fait partie des réalités et c'est la raison pour laquelle j'ai pris l'engagement de maintenir le taux, étant entendu que là où l'effectif d'enfants diminue, il peut y avoir diminution de postes pour les affecter dans les écoles où le nombre d'élèves augmente.
Votre question consistant à savoir si l'on peut diminuer le taux d'encadrement est plus ambitieuse. Monsieur le député, vous apprendrez que le Conseil d'Etat et la commission des finances se sont déjà entendus et que le Conseil d'Etat a pris position positivement pour la rentrée. En ce qui concerne l'enseignement primaire, nous allons augmenter l'effectif des enseignants de 27,5 postes, déjà pour la rentrée 2000, et nous ferons de même au budget 2001, pour l'adapter à l'évolution du nombre d'élèves.
En l'occurrence, ce qui cause une perturbation à la Jonction - je peux le comprendre - c'est qu'une diminution du nombre d'élèves puisse entraîner une diminution du nombre d'enseignants. Mais celle-ci permet justement d'assurer, sur l'ensemble du canton, des conditions semblables à celles que l'on connaît aujourd'hui, sans péjoration.
Cela dit, je ne peux pas préjuger des chiffres définitifs et vous non plus, puisque préparer la rentrée demande encore du temps et que les affectations définitives auront lieu au mois d'août. S'il n'est pas possible de donner à chaque école ce qu'elle souhaiterait dans l'idéal, je peux en revanche prendre l'engagement - je le répète - que le taux d'encadrement ne sera pas modifié à la hausse.
Cette interpellation urgente est close.