Séance du
jeudi 20 mai 1999 à
17h
54e
législature -
2e
année -
7e
session -
20e
séance
IU 677
M. Rémy Pagani (AdG). Mon interpellation s'adresse à M. Moutinot et a trait au problème des réfugiés, plus précisément à la mise à disposition d'un certain nombre de logements ou de locaux commerciaux vides.
La démarche du Conseil d'Etat qui vise à se focaliser sur les locaux du 3, rue de l'Arquebuse est incompréhensible, alors que - je le rappelle - 300 000 m2 de locaux commerciaux sont vides et deux mille logements sont aujourd'hui retirés du marché.
Je me suis renseigné auprès de l'administration et il m'a été répondu qu'il était impossible de savoir où se situaient ces deux mille logements vides, alors que le service de la statistique les connaît et les a recensés, puisqu'ils figurent au Mémorial du service de la statistique.
Cela étant, dans la constitution, il est clairement indiqué que le Conseil d'Etat peut mettre en demeure les propriétaires de ces logements vides, afin qu'ils les mettent à disposition des réfugiés qui arrivent aujourd'hui. Or le Conseil d'Etat prétend qu'il n'a pas les moyens de trouver ces statistiques, alors qu'elles sont dans ses services. Il en est de même pour les 300 000 m2 de locaux commerciaux.
En décembre 1998, le Grand Conseil a voté une motion demandant au Conseil d'Etat de répertorier l'ensemble de ces locaux commerciaux et des surfaces éventuellement transformables, ainsi que des logements vides. Je me suis enquis auprès de l'administration pour savoir quelles démarches avaient été faites. Or aucune démarche n'a été faite. Je pose donc trois questions :
Premièrement, il convient de connaître très précisément les besoins de l'économie en matière de bâtiments.
Deuxièmement, il faut savoir où se trouvent les immeubles à rénover, les locaux commerciaux vides, afin de mettre en rapport les demandeurs. Je cite l'exemple que mon collègue vient de donner dans son interpellation, soit cette grande entreprise qui veut s'implanter à Genève et qui a besoin de locaux. Comme pour les réfugiés, les autorités qui se préoccupent de cette affaire ont besoin de trouver des locaux disponibles.
Troisièmement, je demande à M. Moutinot quand - car le temps presse - il entend faire cette enquête systématique sur les logements vacants et les locaux commerciaux. En son temps, je lui avais promis une liste des locaux vides. Avec la collaboration du Syndicat de l'industrie et du bâtiment et de M. Robert, nous avons effectué un premier recensement sur trois ou quatre secteurs de la ville. Je me ferai un plaisir de remettre cette liste à M. Moutinot, mais je trouve pour le moins curieux que des personnes bien intentionnées, qui veulent réellement trouver des solutions, doivent se substituer à l'administration pour régler des questions lancinantes qui ont été soulevées depuis en tout cas six mois par notre Grand Conseil.