Séance du
jeudi 14 mai 1998 à
17h
54e
législature -
1re
année -
8e
session -
17e
séance
IU 481
M. Jean-François Courvoisier (S). Mon interpellation s'adresse à M. le président Ramseyer ou à l'ensemble du Conseil d'Etat. Le samedi 2 mai, l'Association d'aide sanitaire suisse à la Palestine a invité Mme Leila Chehid, ambassadeur de l'autorité palestinienne à Paris, à donner une conférence sur le thème : «Le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Palestine».
Cette conférence a eu lieu à l'Hôtel Intercontinental et a été suivie d'une réception.
Les missions diplomatiques, les institutions spécialisées des Nations Unies, les grandes organisations humanitaires et de protection des droits de l'homme à Genève ont été invitées à cette conférence à laquelle ont aussi été invitées les autorités fédérales suisses ainsi que les autorités cantonales et municipales genevoises. Une cinquantaine de diplomates, y compris M. Gyger, ambassadeur auprès des Nations Unies, ont pu assister à cette conférence, ainsi que le maire de Genève, M. Michel Rossetti, qui a fait un discours plein de bon sens et d'humanité qui a fait honneur à notre ville. Mais le Conseil d'Etat de Genève a fait répondre par son secrétaire que, retenus par les obligations de leur charge, Mmes et MM. les conseillers d'Etat ainsi que le chancelier regrettaient de ne pas pouvoir assister à cette conférence à laquelle ils souhaitaient beaucoup de succès.
L'absence de représentants de notre exécutif cantonal a été vivement déplorée, car la présence d'un ou deux de nos conseillers d'Etat aurait été perçue comme un geste de sympathie à l'égard d'un peuple martyr.
De mauvaises langues ont fait courir la rumeur - certainement infondée - que le Conseil d'Etat n'avait pas voulu assister à cette conférence de peur de blesser l'Etat d'Israël, hôte d'honneur du Salon du livre.
Il me paraît invraisemblable qu'un gouvernement aussi courageux que le nôtre, à la tête d'un canton dont l'esprit humanitaire est légendaire dans le monde entier, ait renoncé à apporter un peu de sympathie à un peuple en détresse de peur de déplaire à son puissant voisin.
Pour faire taire ces rumeurs, pour l'honneur de notre gouvernement et de notre canton, je demanderai à M. Ramseyer s'il peut m'indiquer les raisons exactes de l'absence de notre exécutif à cette conférence et quelles étaient les obligations si importantes qui ont empêché tous nos conseillers d'Etat d'assister à cette conférence si instructive