Séance du vendredi 20 mars 1998 à 17h
54e législature - 1re année - 6e session - 11e séance

IU 461
15. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Christian Brunier : Passage à l'an 2000 et informatique. ( ) IU461
Mémorial 1998 : Développée, 1188.

Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Si j'ai bien compris les voeux de M. le député Brunier, la question comporte deux volets. Le volet interne : que fait l'Etat de Genève pour ses propres applications informatiques dans le cadre de l'an 2000 ? Deuxième volet : que fait l'Etat de Genève s'agissant de la sensibilisation des entreprises de ce canton ?

Premier volet :

En ce qui concerne l'Etat de Genève, les travaux ont déjà commencé assez largement l'an dernier selon une procédure qui est d'ailleurs appliquée de la même façon dans la plupart des entreprises qui se préoccupent de l'an 2000. Il s'est agi, en premier lieu, d'examiner la question dans son ensemble, de dresser un inventaire et de proposer un certain nombre de stratégies. D'ici la fin du mois de mars, nous aurons le rapport complet sur la situation actuelle et sur ce qui a déjà été fait à l'Etat de Genève; certaines applications ont d'ores et déjà été modifiées; nous voulons savoir ce qu'il reste à faire, quels sont les plans d'action prévus et surtout quelles sont les zones sensibles.

Avant même la fin de ce rapport, il avait été convenu - ce qui a été tenu et fait - qu'au fur et à mesure de l'acquisition de ces nouvelles connaissances les différents départements se concerteraient pour convenir des initiatives à prendre dans les différents domaines. Il y a lieu, ainsi que cela a été organisé dans certains cas, de travailler également au niveau départemental pour que les choses progressent en bon ordre.

A titre d'information, je vous transmets ceci: nous possédons à l'Etat de Genève cent soixante-cinq applications inventoriées qui sont déclarées non compatibles; cela représente une assez grande quantité de programmes à modifier, au pire de l'ordre de dix-sept mille environ, qui totalisent à eux seuls trente et un mille jours d'effort. C'est le scénario le plus négatif. Dès lors que nous progressons dans l'inventaire et dans la précision, nous nous apercevons que ce chiffre sera forcément inférieur.

Néanmoins, afin de pouvoir passer l'an 2000 dans de bonnes conditions et avec l'ensemble des prestations de l'Etat, il vous sera présenté, en avril, un projet de loi qui a été travaillé avec le département des finances et qui devrait couvrir, sur le plan du financement, l'ensemble des mesures qui devront être prises pour l'Etat de Genève en complément de celles qui l'ont déjà été. Je vous serais très reconnaissante, et certainement que ma collègue des finances le sera tout autant, de réserver très bon accueil au projet de loi et de l'adopter dans des temps rapides. Tout ce qui devait être fait sur le plan de l'évaluation a été effectué ou est en cours d'exécution. Nous travaillons avec des professionnels externes qui sont compétents dans ce domaine et nous souhaitons, avec l'appui des départements, arriver à résoudre les principaux problèmes.

Il faut ajouter à cela que la problématique de l'an 2000 se pose de façon très différenciée : une partie des applications ne peuvent en aucun cas passer l'an 2000, certaines peuvent être adaptées et d'autres présentent des problèmes mineurs. Il faut se méfier des discours déclarant que certains ordinateurs ne passeront pas l'an 2000. En effet, pour des utilisateurs individuels, il s'agit simplement de modifier la date lors de la remise en activité au début de l'an 2000, cela n'implique pas le même travail que de devoir réécrire des programmes entiers d'applications. Raison pour laquelle il était très important de procéder à l'inventaire très exhaustif qui a été conduit au sein des différents départements. Cette opération est sous contrôle et elle le sera davantage dès lors que les députés nous auront libéré les moyens financiers adéquats afin de pouvoir financer ce qui reste encore à effectuer.

S'agissant du monde extérieur à l'Etat de Genève, ainsi que vous le savez, il existe une cellule qui s'appelle «Observatoire technologique» qui, d'entente avec l'office de la promotion industrielle, a d'ores et déjà organisé un certain nombre de manifestations. Une manifestation supplémentaire aura lieu les 7 et 8 octobre 1998. En effet, en tant qu'Etat de Genève, nous devons communiquer nos expériences en mettant à disposition et en échangeant un certain nombre de connaissances, ainsi que vous l'avez suggéré dans votre interpellation, afin de sensibiliser davantage encore les entreprises. Nous avons un groupe permanent qui travaille avec les entreprises qui sont de taille plus importante et qui échangent déjà, à l'heure actuelle, un certain nombre d'informations disponibles sur Internet. Elles sont appelées à être développées et mises à disposition du public indépendamment des informations que les organisations économiques pourront diffuser et échanger.

En conclusion, il est vrai que l'an 2000 est une problématique qui touche les gens dès lors qu'ils se sentent directement concernés. Les appels à l'ordre, à la prudence ou à l'engagement pour cerner le problème sont souvent très inversement proportionnels à la façon dont les gens voient la problématique dans leur propre entreprise. En dehors de cette problématique qui exigera encore quelque temps pour être résolue, il y a encore un problème qui n'a pas été évoqué: le fait que nous travaillons également avec des institutions, avec la Confédération. Nous avons pour cela étendu notre zone de préoccupations à nos partenaires institutionnels afin de nous assurer que les uns et les autres puissent fonctionner harmonieusement étant donné qu'un certain nombre de nos prestations sont régulées d'après l'application de lois fédérales ou au moyen d'échange de données qui proviennent de la Confédération.

En dehors de l'informatique, il y a d'autres problématiques qui touchent l'an 2000. Ce sont des appareils de différente nature qui sont des régulateurs qui doivent être vérifiés. Nous avons d'ores et déjà interpellé le département le plus touché, le DAEL, pour que l'on prenne les mesures nécessaires si cela n'a pas encore été fait. Nous aurons encore à en reparler, Monsieur le député. Je pense que la commission des finances qui sera en possession du projet de loi aura aussi à recevoir le rapport et le plan d'action détaillé qui l'accompagne et qui pourrait être de nature à vous informer de façon encore plus complète.

Cette interpellation urgente est close.