Séance du
vendredi 24 mars 2023 à
13h
2e
législature -
5e
année -
11e
session -
67e
séance
PL 13192-A
Premier débat
Le président. Nous passons au PL 13192-A. Je donne la parole au rapporteur, M. David Martin.
M. David Martin (Ve), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Dans cette session des extraits où l'unanimité règne, il y a des unanimités qui méritent parfois d'être relevées, comme celle de ce crédit d'étude de 25 millions pour les prochaines étapes du développement du réseau de transports collectifs à l'horizon 2030. En réalité, ce que le titre ne dit pas, c'est que ce sont des études pour des axes de tramways.
Dans un canton où, il y a quelques décennies, nous avons démantelé, probablement de façon un peu précipitée, un réseau de tramways existant pour consacrer tout l'espace à la voiture, il est intéressant de relever qu'aujourd'hui, notre parlement vote à l'unanimité, sans tergiverser, le développement du transport collectif.
Ce développement permettra d'absorber une augmentation prévue de 38% du trafic de passagers en transports collectifs, un objectif qui est nécessaire pour atteindre la réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 visée par le plan climat.
Il s'agit de trois axes tangentiels qui seront à l'étude et qui permettront de continuer à développer les trams en évitant la congestion qui se manifeste aujourd'hui au centre-ville, avec le croisement de toutes les lignes de tram au même endroit. Ces lignes de tram tangentielles seront bienvenues dans notre canton pour le développement du transport collectif. Je vous remercie.
M. François Baertschi (MCG). Le groupe MCG va voter ce projet de loi de crédit d'étude, mais nous serons malgré tout attentifs, lors de l'étude justement de ces projets, à ce que l'on ne fasse pas n'importe quoi, c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à une réduction abusive, voire une suppression totale des axes routiers, parce que c'est ce qui est arrivé trop souvent, et également à ce qu'on étudie des formes alternatives de transports publics, comme le métro automatique léger, qui pourrait constituer une alternative sur certains axes, parce qu'il y a une réalité à Genève: nous avons des axes routiers qui sont peu larges. Nous avons une très forte demande de transports, qu'il s'agisse d'ailleurs de transports publics, de transports automobiles, de vélos, de trottinettes, de piétons. Cet espace-là, nous ne devons donc pas le gaspiller.
D'où l'intelligence que nous n'avons malheureusement pas eue depuis trente ans ! Parce qu'à Genève, reconnaissons-le, nos autorités ont été jusqu'à maintenant, de manière collective, particulièrement stupides en misant tout sur le tram. J'ai été l'un des premiers partisans du tram il y a déjà bien longtemps, mais il ne faut pas mettre tous nos oeufs dans le même panier. En particulier, nous devrions prendre exemple sur les Lausannois - pas sur tous les points, mais sur celui-ci: eux, ils ont déjà un métro automatique léger, qui donne véritablement une structure, qui leur permet d'avoir une souplesse également du point de vue de la gestion du personnel, puisqu'il y a un automatisme; on peut mettre les véhicules que l'on veut à l'heure que l'on veut. C'est véritablement le mode de transport de l'avenir. Genève a loupé le coche. Maintenant, nous devons être attentifs et arrêter de faire n'importe quoi.
Nous soutenons donc ce projet d'étude, mais ce ne sera pas quelque chose de signé en blanc: nous serons très attentifs à ne pas faire n'importe quoi. Merci, Monsieur le président. (Commentaires.)
M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, nous, nous soutenons vivement ce projet, mais je suis quand même étonné de cette prise de position de la part du MCG, parce qu'en fait, on a déjà un métro: le Léman Express, c'est un métro qui structure la ville... (Commentaires.) ...et qui permet à nos concitoyennes et concitoyens de se déplacer très rapidement. De plus, on a un réseau structurant qui est le tram, qui amène notamment au Bachet-de-Pesay ou à d'autres lieux. Sauf que, M. Martin a raison, on a une centralité qui se trouve à Bel-Air. Nous tenons, nous, Ensemble à Gauche, la liste d'Union populaire, des stands, et il y a eu une interruption du tram à la rue de Coutance pour toute une série de raisons: il faut constater le flot de concitoyennes et concitoyens qui prennent aujourd'hui le tram et qui ont dû passer de Bel-Air à la gare Cornavin à pied ! C'est extrêmement impressionnant de voir le nombre de personnes transportées par nos TPG.
Nous sommes pour des transports publics de qualité et notamment un abonnement climatique à 100 francs par année. C'est dans cette direction qu'il faut aller, Mesdames et Messieurs du MCG qui retardez - j'ose le dire - d'un tram et d'un train. Par conséquent, nous soutiendrons vivement ces crédits d'étude, comme l'unanimité de la commission l'a fait. Je vous remercie de votre attention.
Mme Fabienne Fischer, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, tout d'abord, je vous prie de bien vouloir excuser l'absence de M. Serge Dal Busco, qui est retenu à Zurich pour une importante séance de la conférence des cantons, qui traite aujourd'hui des relations Suisse-Europe vues sous l'angle des cantons. C'est donc moi, en qualité de suppléante du département des infrastructures, qui m'exprime sur ce projet de loi.
Nous avons entendu au début de la semaine les commentaires liés au dernier rapport du GIEC. Parmi ceux-ci, un tout simple, mais qui donne la mesure de ce que nous devons faire aujourd'hui: «Nous marchons, alors que nous devrions courir.» Je crois que le projet de loi qui vous est présenté aujourd'hui, c'est: «Nous marchons, alors que nous devrions davantage prendre le tramway.» (Rire. Commentaires.)
Non, plus exactement, je vous rappelle les objectifs du plan climat cantonal: moins 40% d'émissions de CO2 liées à la mobilité d'ici 2030. (Commentaires.) Clairement, cela implique en effet le développement du réseau de trams, mais qui, aujourd'hui - et cela tombe sous le sens pour tous les usagers et toutes les usagères des transports publics -, ne doit plus passer par le centre. Passer d'un réseau centralisé, d'un réseau radial - qui passe par le centre -, à un réseau maillé, qui permette des lignes directes - sans passer par le centre -, tel est l'objectif qui a été identifié et pour lequel les 25 millions destinés à des projets d'étude sur la réalisation de ces réseaux prennent tout leur sens.
Un dernier mot encore: le développement de lignes tangentielles ou de ceinture évitant le centre apportera aussi un meilleur équilibre dans l'accessibilité ou les liens entre logement et emploi et permettra un meilleur développement territorial des activités, en facilitant les déplacements sur un secteur donné. Raison pour laquelle le Conseil d'Etat vous invite à accepter ce projet de loi.
Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs, nous passons au vote.
Mis aux voix, le projet de loi 13192 est adopté en premier débat par 74 oui (unanimité des votants).
Le projet de loi 13192 est adopté article par article en deuxième débat.
Mise aux voix, la loi 13192 est adoptée en troisième débat dans son ensemble par 73 oui (unanimité des votants).