Séance du
vendredi 25 novembre 2022 à
14h
2e
législature -
5e
année -
7e
session -
40e
séance
M 2706-B
Débat
Le président. Voici le prochain point: la M 2706-B. Madame Jocelyne Haller, le micro vous revient.
Mme Jocelyne Haller (EAG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, certes, la LAPSA a amené une clarification, une avancée notable en matière de répartition des compétences entre le canton et les communes, et par ailleurs, conformément à la volonté d'une majorité de ce Grand Conseil, la période post-covid n'a pas entraîné de diminution du nombre de places disponibles.
Dans sa réponse, le Conseil d'Etat nous indique qu'au plus fort de la crise, soit en janvier 2021, le dispositif comptait 492 places, y compris les 155 places d'hébergement hôtelier financées par le canton. Aujourd'hui, le chiffre s'est stabilisé à 530 places jusqu'à la fin de l'année. Or ces 530 places ne sont pas suffisantes. Selon les besoins identifiés par les professionnels de terrain, c'est plutôt un système à hauteur de 1000 à 1200 places dont il faudrait disposer pour permettre un hébergement conforme à la dignité humaine et éviter de laisser dormir les gens dans l'inconfort, le froid et l'adversité.
Nous avons appris par les professionnels de terrain que certains lieux reçoivent entre trente et quarante appels par jour pour une seule place disponible. En outre, il faut se souvenir que la durée d'accueil est le plus souvent limitée et que les personnes concernées doivent quitter la structure pour pouvoir y revenir un peu plus tard, une manière comme une autre d'instaurer une rotation dans la gestion d'un déficit de places d'hébergement.
Durant la pandémie, des moyens importants ont été mis en oeuvre pour que les personnes ne se retrouvent pas sans toit ni accès à des soins; il faut le saluer. Dès lors, si la crise covid nous a démontré quelque chose, c'est que lorsque nous sommes convaincus de la nécessité d'une action, celle-ci peut soudain, en dépit des sempiternelles objections budgétaires ou idéologiques, devenir réalisable: l'argent se trouve, les mentalités s'ouvrent et des ressources concrètes sont mobilisées.
Notre groupe prendra acte de ce rapport, car on a donné une suite favorable à la motion; il est explicite à cet égard. Toutefois, nous ne pourrions conclure cette prise de parole sans lancer une alerte, car il est important que vous preniez la mesure de la situation. Le centre d'accueil humanitaire, d'une capacité de 45 hommes, refuse environ vingt à trente personnes par jour. Le City Hostel, d'une capacité de 44 places, est complet. L'association Intégration mineurs sans statut légal, qui peut recevoir environ soixante personnes, en refuse chaque jour entre cinq et dix, et il s'agit là d'une estimation à la baisse. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) L'hôtel Bel'Espérance, qui héberge des femmes et dispose d'une capacité de dix places, a arrêté de prendre des inscriptions, car il est complet et que la liste d'attente est trop importante. Il en va de même pour l'accueil des familles, pour l'UMUS et le 144 qui sont régulièrement débordés. Quant à l'HUMA, d'une capacité d'accueil de 76 personnes...
Le président. Il vous faut conclure, Madame la députée.
Mme Jocelyne Haller. ...il présente une longue liste d'attente. Je pourrais continuer longtemps comme ça tant cette liste est interminable, Mesdames et Messieurs...
Le président. Merci...
Mme Jocelyne Haller. Tout cela pour dire que si les choses ont avancé...
Le président. C'est terminé.
Mme Jocelyne Haller. ...cela ne suffit pas encore, et il faudra apporter des améliorations au système. (Applaudissements.)
Le président. Je vous remercie.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 2706.