Séance du
vendredi 25 février 2022 à
14h
2e
législature -
4e
année -
8e
session -
46e
séance
P 2010-B
Débat
Le président. Nous traitons à présent la P 2010-B. La parole n'étant pas demandée... (Remarque.) Si, elle l'est - un peu tardivement, mais elle est demandée. Monsieur le député Jean Burgermeister, c'est à vous.
M. Jean Burgermeister (EAG). Je me suis trompé de bouton et je vous remercie pour votre clémence. Un mot simplement - je ne demanderai pas que ce rapport du Conseil d'Etat lui soit renvoyé: il nous ferait probablement la même réponse, à savoir que ce n'est pas de sa compétence et que ça coûterait cher de faire passer l'âge pivot à la CPEG de 65 ans à 64 - rappelons que c'est pourtant l'âge légal de la retraite pour les femmes, en Suisse.
Rappelons aussi que la majorité des assurés de la CPEG sont des femmes et qu'elles reçoivent en moyenne nettement moins que les hommes: la rente moyenne des assurées était de 2194 francs entre février 2014 et décembre 2015, contre 3240 francs pour les hommes. L'écart s'explique évidemment par le fait qu'elles sont surreprésentées dans les professions moins bien rémunérées - que le Conseil d'Etat tarde à valoriser -, mais aussi, une étude l'a montré, par le fait que le travail à temps partiel est une des pistes privilégiées pour concilier la vie privée et la vie professionnelle et que, dans la plupart des cas, ce sont les femmes qui réduisent leur temps de travail et par conséquent leur salaire. Il faut par ailleurs rappeler que la population s'est déjà prononcée contre la hausse de l'âge de la retraite des femmes: c'était, vous vous en souvenez, le projet PV 2020 qui a été rejeté - nettement - par la population suisse. A Genève, le rejet était très net puisque plus de 60% de la population s'est opposée au relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Il est donc invraisemblable que la CPEG maintienne le cap avec un âge pivot à 65 ans !
De plus, et c'est pourquoi je prends la peine de m'adresser à cette assemblée, mais aussi à celles et ceux qui ont le courage de nous regarder, le sujet est d'une actualité brûlante: vous le savez, nous sommes en ce moment même en train de récolter des signatures pour le référendum contre AVS 2021, une nouvelle tentative du camp bourgeois et du Conseil fédéral pour élever l'âge de la retraite des femmes en Suisse à 65 ans. C'est un premier pas - la droite, PLR en tête, n'a évidemment jamais caché son envie d'une retraite à 67 ans pour tout le monde. Soyez rassurés: nous avons assez de signatures pour le référendum puisque nous en avons d'ores et déjà 100 000 ! Voyez à quel point nous en récoltons facilement pour protéger la retraite de la population, des travailleuses et des travailleurs - des femmes en particulier -, au contraire du PLR qui rame et doit mobiliser beaucoup de moyens pour faire aboutir n'importe quel modeste référendum cantonal. (Applaudissements. Rires.)
Je voulais donc vous rappeler que le combat pour la défense des retraites des salariés, des femmes en particulier, continue, Mesdames et Messieurs, que nous le menons et que nous entendons bien sûr gagner cette votation contre AVS 2021. Et nous lancerons un référendum chaque fois que vous vous attaquerez à l'âge de la retraite ! Je vous remercie. (Applaudissements. Exclamations.)
Des voix. Bravo !
Le président. Merci, Monsieur le député.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 2010.