Séance du
vendredi 3 septembre 2021 à
14h15
2e
législature -
4e
année -
3e
session -
21e
séance
RD 1365-A et objet(s) lié(s)
Débat
Le président. Mesdames et Messieurs, nous reprenons le traitement des urgences avec les objets liés RD 1365-A et R 969. Le débat est classé en catégorie II, trente minutes. Je laisse la parole à la rapporteure de majorité, Mme Caroline Marti.
Mme Caroline Marti (S), rapporteuse de majorité. Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, le Conseil d'Etat, par l'intermédiaire du département des infrastructures, a élaboré un plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023 orienté vers l'opérationnel et revêtant la forme d'une feuille de route pour une meilleure visibilité quant à l'avancement des mesures; sur la forme, ce sont les principaux changements intervenus dans ce nouveau programme.
Les objectifs sont les suivants: favoriser les continuités cyclables, accompagner le déploiement du Léman Express, mettre en application la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée, répondre aux besoins face à l'usage croissant de nouvelles formes de mobilité active et améliorer la gouvernance en ce qui concerne la mise en place de ces différents dispositifs.
Ce plan couvre quatre domaines d'action. Le premier concerne les infrastructures; y sont compris les nouveaux aménagements cyclables, l'optimisation des équipements cyclables existants, l'agencement des interfaces CEVA, notamment pour y assurer l'accès piétonnier, les procédés de franchissement des lignes de tram afin d'améliorer la circulation des cyclistes, trois axes forts pour les vélos au centre-ville et un réseau de voies vertes comportant plusieurs itinéraires. Le deuxième champ d'action se concentre sur le fonctionnement des réseaux, notamment la sécurisation du franchissement des voies de tram, et sur la priorisation des modes doux de transport en zone 1 et zone 2, ainsi que le prévoit la LMCE. Dans un troisième volet dévolu au stationnement, on retrouve toutes les mesures liées à l'augmentation du nombre de vélostations et de leur capacité. Enfin, le quatrième axe vise la promotion et les nouveaux services, par exemple le système de vélos en libre accès.
Lors des auditions, les commissaires ont pu constater le succès de la task force vélos - cela leur a notamment été rapporté par les associations actives dans le domaine de la mobilité douce -, qui a permis d'identifier les différents itinéraires à aménager de manière à favoriser la circulation des cyclistes, et ils ont décidé de reprendre le concept en l'étendant au domaine du transport piétonnier avec la mise en place d'une task force piétons.
Cela étant, Mesdames et Messieurs, la commission regrette que le débat sur ce plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023 intervienne aussi tardivement; nous nous trouvons déjà à mi-chemin de la période concernée. C'est pourquoi elle vous demande de l'adopter immédiatement afin que les mesures soient mises en oeuvre le plus rapidement possible.
Une dernière remarque: il est certes urgent d'approuver ce plan d'actions de la mobilité douce, mais je tiens tout de même à relever que si le Conseil d'Etat entend tenir les objectifs énoncés dans le plan climat qui a été présenté récemment, soit une diminution de 60% des gaz à effet de serre d'ici 2030, notamment dans le domaine de la mobilité, ce qui inclut une baisse de 40% des déplacements en transport individuel motorisé, eh bien il va falloir passer la vitesse supérieure en matière de promotion de la mobilité douce. Dès 2023, des plans d'actions beaucoup plus ambitieux seront nécessaires si on souhaite assurer un transfert modal réel, concret et beaucoup plus large du transport individuel motorisé vers des modes de locomotion doux. Je vous remercie.
M. Christo Ivanov (UDC), rapporteur de minorité. Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, le RD 1365 développe le plan d'actions de la mobilité douce pour les années 2019 à 2023. Vous l'aurez compris en écoutant l'argumentaire de la rapporteure de majorité, la part belle est faite aux vélos, mais pas aux piétons ni aux handicapés. En effet, malgré son importance, la marche souffre d'un manque de considération dans l'espace du Grand Genève, ce qui se traduit entre autres par l'absence d'un concept spécifique dédié à la mobilité piétonne au sein du projet d'agglomération de troisième génération - PA3. Les déplacements à pied sont généralement englobés avec le vélo sous le terme de mobilité douce au singulier.
La priorité devrait être de produire des données quantitatives, qualitatives et géoréférencées afin de réaliser une enquête auprès des acteurs de l'aménagement du territoire; il faudrait lancer une étude identifiant les coupures piétonnes, les points noirs en matière de sécurité à l'échelle de l'agglomération. Il s'agit d'élaborer un cahier d'exigences qui incite les maîtres d'ouvrage des projets d'aménagement financés par le Grand Genève à faire la démonstration de l'inclusion piétonne, dont les PMR, pour chaque mesure soumise à la Confédération. L'objectif est de faciliter la vie des personnes en situation de handicap et à mobilité réduite en résolvant les situations invalidantes. Une stratégie piétonne doit être basée sur l'accessibilité universelle. Pour ces raisons, la minorité de la commission des transports vous demande de refuser ce rapport.
Mme Marjorie de Chastonay (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, dans la proposition de résolution de commission qui accompagne le rapport divers, nous avons tenu compte des discussions menées lors des travaux, en particulier des demandes des associations et du département des infrastructures, comme l'a mentionné la rapporteuse de majorité. C'est la raison pour laquelle nous avons intégré à ce texte la feuille de route du département sur la mise en oeuvre de la LMCE et la promotion de la mobilité piétonne par des itinéraires adaptés. La résolution telle qu'amendée approuve le plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023 avec les compléments suivants: l'insertion du schéma d'intention d'itinéraires piétons inscrit dans la feuille de route LMCE ainsi que du schéma d'intention d'itinéraires vélos.
Nous, les Vertes et les Verts, soutiendrons le plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023, non seulement parce qu'il s'inscrit dans le champ de la loi sur la mobilité douce - la LMD - et de la loi sur la mobilité - la LMob -, mais surtout parce qu'il s'agit aujourd'hui de sécuriser le réseau en favorisant les continuités cyclables, d'accompagner la mise en service du Léman Express, de mettre en oeuvre la LMCE, de répondre de manière adaptée aux besoins face à l'usage croissant de nouvelles formes de mobilité active et d'améliorer la gouvernance et le dialogue avec les associations de mobilité douce de même qu'avec les communes et les habitants. En effet, les communes sont chargées de la réalisation des mesures qui touchent à leur domaine public.
Les Vertes et les Verts appuient aussi ce programme parce que développer les modes doux est essentiel en situation d'urgence climatique: la marche et le vélo améliorent la qualité de l'air et atténuent les nuisances du trafic routier, la mobilité douce contribue à une bonne santé et favorise la qualité de vie des habitantes et des habitants. Nous soutenons en particulier les voies vertes, la séparation des flux, les itinéraires piétons et les zones 30 km/h, mais nous aimerions également voir davantage de zones piétonnes, des itinéraires piétons, ainsi que le prévoit la LMCE, et une adaptation, comme l'a relevé Mme Marti, au nouveau plan climat cantonal 2030 deuxième génération, s'agissant de mesures urgentes à prendre en lien avec le climat et la politique de mobilité, ceci dans le but de diminuer de 60% les gaz à effet de serre via une diminution de 40% des véhicules individuels motorisés. Genève est pauvre en zones piétonnes en comparaison avec d'autres villes européennes ou suisses.
Pour toutes ces raisons, les Vertes et les Verts prendront acte du RD 1365-A et voteront la R 969 qui permet d'approuver le plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023 - nous sommes déjà en retard ! Merci.
M. Alexandre de Senarclens (PLR). Comme mes préopinants l'ont rappelé, ce plan d'actions de la mobilité douce concerne les années 2019 à 2023, donc la période est déjà largement entamée. Ce programme met en application la loi sur la mobilité douce à la suite du précédent plan d'actions 2015-2018.
Le PLR se réjouit de l'avancée du canton dans le domaine de la mobilité douce; ces modes de déplacement prennent de l'ampleur, sont importants pour une question de santé publique, sont par ailleurs peu onéreux tant à l'utilisation qu'à la conception et permettent de décharger nos routes du trafic motorisé. Leur promotion est susceptible d'induire un changement de comportement chez ceux qui peuvent et trouvent un intérêt à se passer de la voiture, même s'il reste évidemment beaucoup de personnes pour qui il est impossible d'éviter ce moyen de locomotion.
Mais encourager les gens à prendre le vélo ou à se déplacer à pied, c'est permettre à toutes les personnes qui ne peuvent pas faire de même, qui ont besoin de leur voiture, de se déplacer dans de meilleures conditions - je pense aux personnes âgées, au transport professionnel, aux artisans, aux entrepreneurs qui, bien souvent, doivent impérativement passer le moins de temps possible dans la circulation urbaine. (Brouhaha.)
Le président. Monsieur le député, un instant, s'il vous plaît. (Le président marque un temps d'arrêt en attendant que le silence se rétablisse.) Monsieur Eckert ? Monsieur Eckert, votre voix porte, faites attention ! Poursuivez, Monsieur de Senarclens.
M. Alexandre de Senarclens. Merci. Le PLR estime que ce plan est ambitieux et pertinent. Bien que les députés n'aient pas la compétence de déterminer si tout ce qui y figure est correct, valable et a du sens, notre groupe soutient la volonté du Conseil d'Etat d'avancer dans le domaine de la mobilité douce et l'encourage à le faire. Comme vous le savez, Mesdames et Messieurs, le PLR s'est montré relativement critique quant à ce qui a été entrepris à ce niveau pendant la période du covid, mais ce n'est pas le sujet de ce programme, raison pour laquelle nous approuverons les textes qui le concernent. Je vous remercie, Monsieur le président.
M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je tiens d'abord à dire qu'Ensemble à Gauche soutiendra ce plan d'actions de la mobilité douce, car il va dans la bonne direction.
Je prendrai ensuite un exemple pour souligner les efforts qui ont déjà été déployés dans ce domaine: ce matin, je suis passé sur le pont du Mont-Blanc, et contrairement à l'aménagement d'il y a trente ans qui comprenait trois pistes de voitures, des glissières d'autoroute et de petits trottoirs, il y a aujourd'hui une ligne de bus en site propre et une piste pour vélos très empruntée tandis que les glissières d'autoroute ont disparu, ce que je trouve symboliquement important.
Il ne manque plus que le tram sur ce pont, tram qui existait d'ailleurs il y a très longtemps. A cet égard, j'appelle toutes celles et ceux qui entendent vraiment optimiser la mobilité, notamment le transport collectif, à rétablir cette voie de tram sur le pont du Mont-Blanc, cela permettra de soulager la ligne qui passe sur le pont de la Coulouvrenière. Voilà en ce qui concerne les appréciations d'Ensemble à Gauche.
Reste à relever qu'il manque encore passablement de bornes électriques sur le domaine public. Ces dernières années ont été marquées par un fort engouement pour les véhicules électriques, et il s'agirait de passer à la vitesse supérieure, si j'ose dire, pour que comme dans certaines villes du nord de l'Europe, des bornes électriques soient disponibles dans chaque rue de notre cité. Ainsi, tout un chacun pourra adopter ce mode de déplacement qui constitue un moyen de lutte efficace contre la dégradation du climat.
Pour ces raisons, nous approuverons la proposition de résolution tout comme les 19 millions du projet de loi suivant qui serviront à améliorer très concrètement les aménagements cyclables et les transports doux dans les communes et la ville de Genève, notamment en créant des sites propres. Je vous remercie de votre attention.
M. Souheil Sayegh (PDC). Monsieur le président, chers collègues, sans surprise, le PDC votera ce plan d'actions de la mobilité douce et se réjouit de l'application des différentes mesures qui nous ont été présentées lors des travaux de commission. Je ne reviendrai pas sur les plus de cent points annoncés dont, encore une fois, nous nous félicitons qu'ils soient mis en action, je n'évoquerai pas les effets de la mobilité douce sur la pollution qui ont déjà été soulignés par les intervenants précédents, mais j'insisterai un peu plus sur son action bénéfique en matière de santé.
Par ailleurs, je me permets de relever qu'en parallèle à la mobilité douce, il y a la mobilité dite réduite à laquelle nous devons nous montrer attentifs et pour laquelle il faut garder de l'espace sur la voie publique. Le PLR a rappelé que la voiture reste nécessaire pour certaines entreprises, qu'il peut s'avérer compliqué pour les personnes qui doivent se déplacer de Hermance à Versoix d'opter pour le vélo ou la marche; il faut donc maintenir un réseau de voies pour véhicules électriques ou à essence pour le moment.
Pour les raisons évoquées lors des travaux et au regard des nombreux éléments contenus dans ce programme qui réjouiront la population - nous en profitons d'ailleurs pour féliciter le département d'avoir oeuvré dans ce sens -, le PDC soutiendra ce plan d'actions de la mobilité douce et la proposition de résolution qui l'accompagne. Je vous remercie.
M. Stéphane Florey (UDC). De manière générale, il y a quelque chose qui ne joue pas dans ce type de débat, que ce soit sur des plans d'actions ou des plans directeurs, et c'est un problème de fond: on tient de grands discours, chacun applaudit, tout le monde se targue d'avoir trouvé des solutions, vive la mobilité douce, vive les piétons, vive les vélos, vive tout ce que vous voulez, mais après ? Eh bien après, ça ne fonctionne pas ! Mon collègue a parfaitement raison quand il décrit les effets de ce programme sur les piétons, sur les personnes à mobilité réduite: ça ne leur laisse aucune marge de manoeuvre.
Le grand problème des plans d'actions tout comme des plans directeurs, Mesdames et Messieurs, c'est qu'ils ne sont pas soumis à référendum, le Grand Conseil les adopte par voie de résolution. Donc tous ceux qui sont laissés pour compte aujourd'hui le seront encore pour une durée indéfinie, parce qu'ils n'ont pas la possibilité d'agir, de s'opposer à ce plan ou d'en améliorer la portée.
Partant de là, il y a un deuxième écueil. On le voit dans le rapport: certaines mesures exigeront un crédit d'étude ou un crédit d'investissement. Et là, c'est pareil, on viendra nous dire: «Vous ne vous rendez pas compte, si vous rejetez ce crédit d'étude, si vous refusez d'investir là-dedans, ce sera contraire au plan d'actions que la majorité a voté !» Sur le fond, on ne sera pas forcément d'accord avec tel ou tel crédit d'étude ou d'investissement, mais ça ne changera rien, parce qu'aucun député n'osera se détourner de ce qu'il aura voté aujourd'hui. Au final, comme le tout est présenté sous forme de paquet ficelé et que personne n'a rien à dire, eh bien autant ne pas se prononcer !
De toute façon, l'Etat agit comme il l'entend, et c'est là le troisième grand problème dans cette affaire. Prenons la proposition de résolution, par exemple: il est juste risible de vouloir l'amender ou la compléter, parce que vous savez très bien... (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) ...que ce type de texte, que ce soit celui-ci ou un autre, l'Etat l'applique comme il veut ! S'il a envie de s'asseoir dessus, eh bien il s'assied dessus aisément, il en fait ce qu'il veut ! Alors...
Le président. Merci...
M. Stéphane Florey. ...la compléter ne sert à rien. Ce que nous préconisons, avec mon collègue...
Le président. Il faut conclure.
M. Stéphane Florey. ...et le groupe dans son ensemble, c'est de rejeter à la fois le RD et la proposition de résolution, puis de revenir avec quelque chose...
Le président. Merci, Monsieur le député.
M. Stéphane Florey. ...d'un peu plus cohérent. Je vous remercie.
M. Florian Gander (MCG), député suppléant. Comme vous le savez, Mesdames et Messieurs, le groupe MCG soutient fortement la mobilité douce... (Exclamations.) ...mais pas l'immobilité dure ! On ne peut que constater aujourd'hui que le système multimodal ne fonctionne pas, puisqu'un certain type d'usagers de la route sont privilégiés. Malheureusement, ça se fait au détriment des personnes à mobilité réduite, ça se fait au détriment des familles qui ne peuvent plus se déplacer. On nous dit qu'on va réduire la vitesse au centre-ville à 35 km/h...
Une voix. 30 km/h !
M. Florian Gander. ...ou à 30 km/h. Grand bien nous fasse, on ne dépasse pas les 5 km/h à l'heure actuelle; si on nous laisse monter jusqu'à 30 km/h, on sera heureux !
Il faut penser un peu aux autres et ne pas oeuvrer qu'en faveur de la mobilité douce. Je rappelle que la mobilité douce, ce ne sont pas seulement les vélos et les petits véhicules électriques, mais aussi les voitures électriques. L'année dernière, près de mille véhicules 100% électriques ont été immatriculés et plus de 3000 hybrides. C'est magnifique, c'est le progrès ! Le problème, c'est que si les gens souhaitent passer à ce mode de transport, eh bien ils n'ont pas la possibilité de recharger leur véhicule à proximité de leur domicile. J'espère d'ailleurs que vous soutiendrez une proposition de motion que j'ai déposée afin d'augmenter massivement le nombre de places pour nos véhicules électriques.
Ensuite, on prévoit d'aménager encore plus de belles pistes cyclables, c'est merveilleux ! Bientôt, on va aussi en installer sur l'autoroute, j'imagine ! Quand on pense au nombre de cyclistes qui n'utilisent pas ces voies et qui continuent à emprunter les trottoirs... Vous pouvez le constater au quotidien. Le seul objectif d'un cycliste est de se rendre d'un point A à un point B sans poser le pied à terre, à croire que le sol est brûlant, je ne sais pas ! Que ce soit sur la route, sur le trottoir, sur un passage piéton - qui n'est pas un passage pour vélos, je le précise -, on descend de sa bécane, s'il vous plaît !
Tout cela nous montre que le système actuel ne fonctionne pas. Pour le moment, on n'a plus vraiment d'espoir, peut-être qu'il reviendra à partir de 2023. Ce qui est sûr, en tout cas, si on compare cette législature à la précédente, c'est qu'avant il y avait un dialogue, il y avait du progrès, les choses avançaient; aujourd'hui, on n'avance plus, on va droit dans le mur, et les années qui s'annoncent nous le confirmeront malheureusement. Le groupe MCG refusera la proposition de résolution.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole va à Mme Nicole Valiquer Grecuccio pour deux minutes et neuf secondes.
Mme Nicole Valiquer Grecuccio (S). Merci, Monsieur le président. J'ai écouté avec attention les interventions de mes préopinants, notamment celle de M. Pagani sur le pont du Mont-Blanc. Eh bien avant de penser à installer une voie de tram sur ce pont, le groupe socialiste souhaiterait déjà concrétiser la passerelle piétonne et surtout éviter qu'on ne manque les subventions de la Confédération - ce projet fait en effet partie du premier train de mesures. Encore une fois, nous comptons sur le canton et le département pour que cette installation que nous avons toujours soutenue avec conviction soit enfin réalisée, car le temps file et nous craignons de ne jamais la voir aboutir. Merci beaucoup.
Une voix. Bravo !
Le président. Merci, Madame la députée. Je repasse la parole à la rapporteure de majorité Caroline Marti pour une minute et vingt-huit secondes.
Mme Caroline Marti (S), rapporteuse de majorité. Je vous remercie, Monsieur le président. Une petite clarification qui me semble essentielle à ce stade au vu des interventions de certains de mes préopinants: les voitures électriques n'entrent pas dans le champ de la mobilité douce. Il s'agit certes d'un moyen de transport moins polluant que les véhicules à moteur thermique, mais on ne peut en aucun cas considérer les voitures à moteur hybride ou électrique comme de la mobilité douce. (Commentaires.)
Ensuite, je me réjouis des propos du rapporteur de minorité, M. Ivanov, qui nous... (Brouhaha.)
Le président. Un instant, s'il vous plaît ! Mesdames et Messieurs, il y a un bouton devant vous pour demander la parole, que je vous accorde volontiers, mais en attendant, je souhaiterais entendre les personnes dont c'est le tour de s'exprimer. Poursuivez, Madame la rapporteure.
Mme Caroline Marti. Merci, Monsieur le président. Je disais que j'étais ravie d'entendre M. Ivanov chanter les louanges de la mobilité piétonne et relever qu'il faudrait aller plus loin encore pour favoriser ce mode de déplacement; je le rejoins à 100%, mais cela ne doit évidemment pas se faire au détriment d'autres types de mobilité douce, par exemple le vélo. Ces deux moyens de transport non seulement sont complémentaires, mais doivent être promus à parts égales.
Mesdames et Messieurs, la majorité de la commission des transports vous invite à prendre acte du rapport divers sur le plan d'actions de la mobilité douce et à accepter la proposition de résolution issue des travaux de commission. Je vous remercie.
Le président. Merci, Madame. La parole retourne à M. Florian Gander qui a droit à une courte phrase de vingt-quatre secondes.
M. Florian Gander (MCG), député suppléant. Merci. Je serai bref: la Confédération considère que les véhicules 100% électriques entrent dans le champ de la mobilité douce et s'emploie à favoriser au maximum l'installation de bornes électriques sur toutes les stations autoroutières de Suisse.
Le président. Merci, Monsieur le député, pour votre concision. Monsieur Christo Ivanov, c'est à vous pour cinquante-deux secondes.
M. Christo Ivanov (UDC), rapporteur de minorité. Merci, Monsieur le président. On a également oublié de citer les trottinettes électriques, les planches à roulettes électriques et j'en passe. De toute façon, le débat sur la mobilité électrique sera éculé d'ici quatre ou cinq ans, puisque l'avenir sera vraisemblablement à l'hydrogène. Je rejoins complètement les propos de ma préopinante Nicole Valiquer Grecuccio en ce qui concerne la passerelle du Mont-Blanc; ce serpent de mer dure depuis des années, et il serait bon que l'Etat s'implique avec la CGN et la Ville de Genève pour faire enfin aboutir ce lien qui manque entre les deux rives. Pour toutes ces raisons et eu égard à ce qui a été indiqué précédemment, Mesdames et Messieurs, la minorité vous demande de refuser le rapport divers et la proposition de résolution. Je vous remercie.
M. Serge Dal Busco, président du Conseil d'Etat. Mesdames les députées, Messieurs les députés, merci d'avance pour le soutien que vous vous apprêtez à apporter au plan d'actions de la mobilité douce 2019-2023 ainsi qu'à la proposition de résolution qui l'accompagne. Cela a été dit et redit en commission, je le répète volontiers ici: ce programme n'est pas un plan directeur ou un instrument du même type, il s'agit d'un plan d'actions. Comme son nom l'indique, nous l'établissons en vue d'agir, et même si les années qui figurent dans son titre montrent que nous sommes un petit peu en retard, nous n'avons pas attendu ce document pour conduire notre action - certains d'entre vous l'ont d'ailleurs relevé pour la énième fois lors de ce débat.
Il s'agit donc d'action, et d'action pragmatique. A l'instar de tout ce qui est entrepris dans ce département, nous visons l'efficacité, absolument, ce n'est pas un catalogue de mesures. En l'occurrence, cette feuille de route en contient une centaine, mais ce sont des dispositifs réalisables dans le laps de temps indiqué. Pour l'essentiel, en effet, les financements existent, ils sont à notre disposition, notamment dans le cadre des projets d'agglomération; ce qui nous manque encore financièrement parlant fera l'objet du point que nous allons traiter juste après.
Ce que j'ai demandé à mes services, et ils se sont attelés à la tâche, c'est d'identifier les projets à concrétiser, et nous entendons bien les mener à terme dans les délais prescrits. Vous avez évoqué la passerelle sur le pont du Mont-Blanc qui sera destinée aux piétons, exclusivement aux piétons, ce qui permettra de réserver la totalité du trottoir et de la piste cyclable - qui vient d'être refaite - aux cyclistes. Ainsi, nous finaliserons le U cyclable qui est pratiquement complet sur les deux rives; il ne manque plus que cette passerelle pour l'achever.
Encore deux mots au sujet de cette passerelle sur le pont du Mont-Blanc: le maître d'ouvrage est la Ville de Genève, et l'Etat accompagne, incite, suscite, est en tout cas très actif dans ce dossier - mais la Ville de Genève également, il faut le reconnaître. Certes, nous rencontrons un certain nombre de difficultés, mais tous les partenaires autour de la table, y compris la CGN qui a été citée, savent que ce projet doit maintenant avancer de manière décisive, et nous espérons que ce sera le cas tout prochainement, car nous ne pouvons pas risquer de perdre d'importantes subventions fédérales.
Que pourrais-je encore vous dire, Mesdames et Messieurs ? Ah oui: dans sa proposition de résolution, la commission a complété le plan d'actions avec une référence plus particulière aux déplacements piétonniers, qui constituent en effet un volet essentiel de la mobilité douce. C'est même la pratique la plus en croissance actuellement dans les zones urbaines. Il ne s'agit pas du parent pauvre de la politique des transports, bien au contraire: au sein d'instances comme le conseil des déplacements, les associations qui représentent ce type de mobilité sont particulièrement actives pour que les projets se développent, et je peux vous garantir qu'aux yeux de mon département tout comme de celui qui vous parle, ce domaine revêt la plus grande importance.
Merci de nous faire confiance à travers les votes que vous allez exprimer maintenant. Nous allons de l'avant, à l'image d'autres plans d'actions - vous avez également adopté il y a quelque temps celui des transports collectifs. Ce ne sont pas simplement des réflexions menées dans le bureau des états-majors, ce sont de véritables feuilles de route, plusieurs d'entre vous l'ont relevé, et ce que nous comptons faire de ces documents, c'est concrétiser ce qu'ils contiennent. Je vous remercie de votre attention.
Le président. Merci, Monsieur le président du Conseil d'Etat. Nous passons au vote.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat RD 1365.
Mise aux voix, la résolution 969 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 63 oui contre 14 non et 3 abstentions.