Séance du
vendredi 21 mai 2021 à
14h
2e
législature -
4e
année -
1re
session -
3e
séance
M 2590-A
Débat
Le président. Nous traitons maintenant la M 2590-A. Le rapport est de M. Boris Calame, à qui je cède la parole.
M. Boris Calame (Ve), rapporteur. Merci, Monsieur le président. Monsieur le président, chères et chers collègues, le traitement de cette motion, titrée «Une stratégie climatique pour la CPEG», s'est fait de façon exhaustive et sérieuse au sein de la commission des finances. Les débats ont été parfois redondants mais très complets. Certains auraient voulu plus, d'autres moins - voire rien du tout. Dans le cadre d'un amendement final concerté, notamment du fait des Verts et du PLR, les invites initiales ont été remplacées pour que l'esprit et les attentes de notre parlement envers la CPEG puissent s'exprimer de la manière la plus explicite, mais aussi afin que lesdites invites prennent pleinement en considération les attentes exprimées lors de nos débats.
Il faut se rappeler que les revenus de la CPEG viennent pour deux tiers de l'Etat, dans sa fonction d'employeur, et pour un tiers des collaboratrices et collaborateurs de l'Etat, mais également du rendement sur le patrimoine que la caisse a constitué à ce jour. L'autonomie de la CPEG est garantie par le droit supérieur; toutefois, les attentes politiques peuvent et doivent s'exprimer en temps et en heure, notamment face à l'urgence climatique, sociale et économique. Il faut donc admettre qu'en matière d'orientation stratégique et de durabilité des investissements de la CPEG, la responsabilité de l'Etat et de ses représentants au sein du comité de la caisse est clairement engagée.
Rappelez-vous: le Conseil d'Etat, à notre demande, a déclaré l'urgence climatique le 4 décembre 2019. La réponse à cette urgence se doit d'être mise en oeuvre par le peuple et l'entier des collectivités publiques, mais aussi par les acteurs économiques, environnementaux, sociaux et culturels responsables. Afin de protéger l'environnement, la biodiversité et le climat, source de vie pour l'humanité, plus particulièrement pour les générations montantes et futures, notre responsabilité est engagée, et ce à tous les niveaux.
Si le signal qu'entend donner notre Grand Conseil à la CPEG au travers de cette motion n'est que peu contraignant, il est toutefois politiquement très fort. Ses invites, fruit d'un consensus, devraient permettre l'expression unanime de notre parlement, notamment en ce jour de «Grève pour l'avenir», grève qui nous met face à nos responsabilités envers la jeunesse et le monde que l'on souhaite, ensemble, lui laisser. A quoi bon faire des bébés si l'on considère qu'après nous, le déluge ne serait pas de notre responsabilité ?
Les choix politiques ne sont pas des fatalités, mais bien des orientations qui engagent l'avenir de la société et les générations futures. Face à un monde qui change, nous savons que la CPEG s'est engagée dans un processus d'investissement bien plus durable. Cette motion doit donc être vue comme un signal d'encouragement à la caisse, tout en lui disant qu'elle peut et doit faire encore mieux en tant qu'acteur financier majeur de notre république, partenaire incontournable de l'Etat et très important propriétaire immobilier à Genève.
Le monde sera durable ou ne sera pas; l'urgence de promouvoir et d'assurer la durabilité se rappelle à nous tous les jours un peu plus. Le Conseil d'Etat l'a bien compris: le 2 juin prochain, il viendra en effet présenter ici, au siège de l'Organisation météorologique mondiale, le nouveau plan climat cantonal qui prévoit des objectifs ambitieux mais réalistes.
Le président. Vous vous exprimez désormais sur le temps de votre groupe.
M. Boris Calame. C'est ainsi toute une série d'actions qui devront être menées, ensemble et sans attendre, pour répondre aux enjeux climatiques auxquels nous sommes et serons de plus en plus confrontés. Au regard de nos débats et face aux gigantesques défis qui nous attendent, une très forte majorité de la commission vous encourage, Mesdames et Messieurs les députés, à soutenir unanimement les invites de cette motion. Par avance, je vous en remercie. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le rapporteur. Mesdames et Messieurs, la parole n'étant plus demandée, nous passons au vote.
Mise aux voix, la motion 2590 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 60 oui et 9 abstentions.