Séance du
jeudi 7 novembre 2019 à
8h
2e
législature -
2e
année -
6e
session -
32e
séance
RD 1298
Le président. Je vous informe que nous avons reçu la démission de Mme Stéphanie Valentino de son mandat de députée. Je prie Mme Bachmann de bien vouloir nous lire sa lettre, le courrier 3912. (Applaudissements après la lecture.)
Le président. Il est pris acte de cette démission avec effet immédiat.
Mme Stéphanie Valentino a été élue au Grand Conseil sur la liste d'Ensemble à Gauche en mai 2018. Au cours de son mandat, elle a participé aux travaux des commissions de l'enseignement supérieur et des pétitions. Elle a en outre déposé un projet de loi en faveur d'un remboursement des frais de garde des députés, actuellement à l'étude à la commission des droits politiques et du règlement du Grand Conseil. Nous formons nos meilleurs voeux pour la suite de ses activités et lui enverrons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir.
Je passe la parole à M. le député Pierre Bayenet.
M. Pierre Bayenet (EAG), député suppléant. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, compte tenu du fait que j'ai régulièrement remplacé ma collègue et camarade de parti Stéphanie Valentino, c'est moi qui vais lui rendre un hommage appuyé, appuyé parce qu'elle a été particulièrement courageuse - peut-être un peu téméraire aussi - de se lancer dans la course au Grand Conseil alors qu'elle attendait un bébé, alors qu'elle était enceinte. Les choses ont malheureusement fait qu'il était particulièrement difficile pour elle de concilier la maternité avec un emploi à temps presque plein et une vie politique très intense. (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Cela fait trois choses qu'elle avait l'ambition de concilier, et malheureusement, vous savez tous et toutes, comme moi, que notre Grand Conseil n'est pas fait pour les jeunes parents; c'est d'ailleurs un combat que nous devons mener pour éviter qu'à l'avenir, d'autres jeunes parents comme elle ne nous quittent parce qu'ils préfèrent ou ont l'obligation de se consacrer à leurs enfants et à leur métier.
D'ailleurs, Stéphanie Valentino n'a pas simplement démissionné, elle nous a laissé un héritage sur lequel il va falloir travailler pour aller dans son sens, la question des frais de garde: elle a déposé avant son départ un projet de loi visant à ce que les frais de garde des jeunes parents soient payés lorsque ceux-ci siègent au Grand Conseil. Je sais que cette question suscite pas mal de sarcasmes, mais en réalité, il existe une nécessité impérative d'aborder ces questions et de répondre à ces problèmes si nous voulons être représentatifs de toute la population genevoise. Stéphanie Valentino était représentative d'une partie de la population qui n'est quasi pas représentée aujourd'hui, c'est-à-dire des employés qui travaillent à temps presque complet et qui ont des enfants. A l'avenir, nous devrons y songer et nous devrons tout faire pour qu'ils puissent rester et continuer à représenter la population.
Stéphanie Valentino a également déposé un projet de loi relatif à quelque chose qu'elle connaissait très bien, la situation du personnel des HUG - elle y travaille - et le problème des absences non remplacées.
Pour toutes ces raisons, bien que Stéphanie Valentino ait été peu présente, je pense que nous devons garder à l'esprit sa présence comme un rappel constant de notre but qui consiste à ce que toutes et tous les citoyens se sentent représentés par notre assemblée. Je rends hommage à Stéphanie Valentino d'avoir eu le courage de se lancer dans cette aventure. Je ne lui en veux pas - et je pense que personne ne peut lui en vouloir - d'avoir constaté que malheureusement, pour elle, à titre personnel, c'était trop difficile. Je vous remercie. (Applaudissements.)
Le président. Merci. (Brouhaha. Le président attend un instant.) Voilà, il y a du silence !