Séance du
vendredi 25 mai 2018 à
14h
2e
législature -
1re
année -
1re
session -
4e
séance
PL 12281-A
Premier débat
Le président. Nous nous penchons maintenant sur le PL 12281-A. La parole est demandée par M. le député Rémy Pagani, à qui je la passe.
M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs, je suis quand même un peu étonné. Oh, c'est très bien de voter 900 millions de francs, mais la diminution de la vitesse commerciale des TPG fait froid dans le dos ! De plus en plus, par les propositions restrictives quant aux Transports publics genevois, on assiste à une dégradation de l'offre et de leur fiabilité, ou en tout cas de la vitesse commerciale. Je trouve pour le moins particulier - particulier ! - que d'un côté, ce Grand Conseil décide de soutenir cette proposition tout à fait correcte en votant des millions, mais d'un autre, ne se donne pas les moyens d'inciter la majorité de la population à prendre les transports en commun. Je parle ici aussi pour les habitants de la ville de Genève, qui font l'effort de renoncer à leur voiture: je vous rappelle qu'il y a dix ans, 35% d'entre eux avaient abandonné la voiture, alors qu'ils sont aujourd'hui de 42% à 45%. Les immatriculations continuent pourtant à être valorisées dans le canton par ce Grand Conseil et par le Conseil d'Etat; il y a là quelque chose d'assez aberrant.
Et puis j'aimerais quand même faire figurer au Mémorial que notre groupe, Ensemble à Gauche, a résolument voté contre l'augmentation des tarifs des TPG, et que, contrairement à ce que certains voulaient nous faire croire, il y a une augmentation substantielle des abonnements des TPG. Les bénéfices engrangés, si j'ose dire - pour autant qu'on puisse parler de bénéfices engrangés pour les TPG... Toujours est-il que ces abonnements engrangés montrent qu'il y a de la substance, qu'il y a des possibilités pour que nos transports publics soient de plus en plus efficaces, et que les personnes qui font l'effort de les prendre sont satisfaites de leurs prestations - bien qu'ils deviennent, je l'ai dit tout à l'heure, des tortillards: je rappelle que la vitesse commerciale est de 20 km/h dans toutes les villes suisses, alors qu'ici, dans ce canton, on se transporte péniblement - quand on y arrive - à 16 km/h.
Enfin, j'aimerais dire que le CEVA va bientôt être ouvert. J'espère qu'on invitera non seulement les habitants de ce canton mais aussi ceux de la région à prendre le CEVA. Concernant les places de parking - il y a plus de 25 000 voitures qui entrent encore au centre-ville, y compris des diesels ! - on fera en sorte de mettre un terme à cette politique-là: on a mis beaucoup d'argent dans le CEVA, on va donner beaucoup d'argent aux transports en commun en votant aujourd'hui ces subventions... (Brouhaha.) ...et il serait désagréable de voir ce Grand Conseil et le Conseil d'Etat favoriser encore le transport individuel motorisé... (Brouhaha.) ...comme ils l'ont fait ces cinq dernières années.
Le président. S'il vous plaît, Monsieur Cerutti, pourriez-vous discuter un tout petit peu plus calmement, de façon qu'on entende ce que dit M. Pagani ? Monsieur Pagani, je vous repasse la parole.
M. Rémy Pagani. Je redis donc à M. Cerutti - qu'il écoute bien, qu'il ouvre bien ses oreilles - que je trouve désagréable de voir certains ici, et son groupe en particulier, s'ingénier à favoriser le transport motorisé individuel, y compris les voitures diesel qui asphyxient notre population, alors que nous votons des millions aujourd'hui, des millions, que nous avons voté des millions pour le CEVA et que la Ville de Genève vote des millions pour les transports collectifs. Mais dans ce parlement et au Conseil d'Etat, on s'ingénie depuis cinq ans à favoriser le transport individuel motorisé, que ce soient les scooters, qui polluent d'ailleurs encore plus que les voitures alors qu'il existe des scooters électriques qui ne polluent pas, ou les voitures diesel ou à essence. Merci de votre attention.
M. François Baertschi (MCG). Je ne peux pas laisser le député Pagani dire un certain nombre de choses qui sont contraires à la réalité - vous transmettrez, Monsieur le président. Nous avons soutenu les transports publics, nous avons soutenu surtout leurs usagers pour qu'on ne les arnaque pas sur les tarifs ! C'est ce que nous avons fait; le MCG s'est battu en première ligne pour ce genre de choses. Le MCG se bat de manière continue contre le trafic pendulaire, le trafic pendulaire des frontaliers, qui polluent notre belle Genève avec leurs moteurs diesel qui sont souvent trafiqués. Et là-dessus, on n'entend rien sur certains bancs alors que l'on subit une véritable pollution qui n'est pas acceptable. C'est la santé des Genevois qui est remise en cause par ce genre de mesure totalement laxiste; il faut se battre contre le trafic pendulaire. Nous avons plusieurs fois demandé, dans ce Grand Conseil, des péages pour empêcher les véhicules polluants d'accéder à Genève et de détruire la santé des Genevois. Ça, c'est notre combat et ça le restera. Nous défendons la santé des Genevois, n'en déplaise à certains altermondialistes.
Le président. Merci, Monsieur le député. (Remarque.) Je rappelle la règle: vous avez droit à une intervention par groupe et par rapporteur, pas à deux. Je vais donc vous faire voter sur l'entrée en matière.
Mis aux voix, le projet de loi 12281 est adopté en premier débat par 77 oui (unanimité des votants).
Le projet de loi 12281 est adopté article par article en deuxième débat.
Mise aux voix, la loi 12281 est adoptée en troisième débat dans son ensemble par 76 oui (unanimité des votants).