Séance du
jeudi 28 août 2014 à
8h
1re
législature -
1re
année -
10e
session -
65e
séance
P 1865-B
Débat
M. Rémy Pagani (EAG). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, un site archéologique de première importance a été découvert dans notre ville. Il fera date, puisqu'en fait il s'agit d'une chapelle funéraire qui, aujourd'hui encore, fait l'objet de recherches assez importantes. J'aimerais juste souligner le fait que notre parlement et le gouvernement cantonal devront y passer et mettre la main à la poche pour faire en sorte, si nous acceptons cette pétition, que ce lieu soit mis en valeur. Cela va coûter un certain nombre de milliers de francs, voire un ou deux millions, tout comme la mise en valeur des fondements de la cathédrale qui a entraîné des visites touristiques très importantes. Si nous adoptons cette pétition, ce sera donc bien la responsabilité du parlement d'en prendre conscience. Je vous remercie de votre attention.
M. Antonio Hodgers, conseiller d'Etat. Effectivement, la découverte, de manière incidente, de ce site à l'esplanade Saint-Antoine est exceptionnelle, elle est extraordinaire; notre république ne connaîtra certainement pas d'événement archéologique de cette importance avant plusieurs générations. Ce lieu regroupe des pans entiers de notre histoire; c'est à cet endroit qu'étaient placées les pièces d'artillerie au moment de la réforme protestante, donc à la fin du Moyen Age, mais c'est là aussi que nous avons découvert des outils du quotidien de nos ancêtres datant des périodes romaines. Nous avons retrouvé des outils importés, du matériel et de l'huile d'Espagne, toutes sortes de matériaux qui montrent que Genève, il y a 2000 ans déjà, était une place d'échange, au carrefour de différents peuples qui constituaient l'ancienne Europe.
Mesdames et Messieurs, ce site est exceptionnel, et il est dans la volonté du Conseil d'Etat de le maintenir et, bien évidemment, de l'ouvrir au public en général, au jeune public en particulier, pour marquer ce lien extrêmement ancien que nous avons avec l'histoire de notre canton. Cela a été dit par M. Pagani, qui est en charge du dossier du côté de la Ville de Genève: maintenir ce site en l'état, dans ce lieu, avec ses tombes funéraires et tout ce qui va avec, aura un coût, un coût qu'en bon partenariat avec la Ville de Genève nous souhaitons partager non pas en deux mais en trois, puisque la fondation Wilsdorf n'est jamais très loin quand il s'agit de nous donner un coup de main financier pour réaliser ce type de projets. Mais, quoi qu'il en soit, le canton devra certainement mettre aussi la main à la poche. Donc pour être clair avec vous, cette pétition, nous l'approuvons sur le principe, mais il faut que vous sachiez qu'en soutenant la demande des pétitionnaires indirectement - ou même assez directement ! - vous demandez au Conseil d'Etat de l'étudier, y compris d'un point de vue budgétaire. Ce ne sont pas des mille et des cents, mais maintenir le site en l'état et le rendre accessible au public nécessite quand même un petit montant. Voilà pour la clarification du débat. Cela étant, le Conseil d'Etat ne peut que vous engager à investir ces petites sommes pour préserver un patrimoine qui, lui, est millénaire.
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat.
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1865.