Séance du vendredi 29 novembre 2013 à 14h
1re législature - 1re année - 2e session - 7e séance

P 1865-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition pour le maintien et l'accessibilité au public des vestiges découverts à l'Esplanade Saint-Antoine
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session I des 7 et 8 novembre 2013.
Rapport de M. Jean Romain (PLR)

Débat

Le président. Nous passons au rapport concernant la pétition pour le maintien et l'accessibilité au public des vestiges découverts à l'Esplanade Saint-Antoine. Quel beau nom ! (Rires.) Le rapport est de M. Jean Romain, qui ne demande pas la parole. Monsieur Pascal Spuhler, vous avez la parole.

M. Pascal Spuhler (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je vous adresse juste un mot pour dire que l'ensemble des commissaires de la commission des pétitions étaient très enthousiastes en découvrant ce site archéologique magnifique. De ce fait, nous ne pouvons qu'inviter le Conseil d'Etat à entrer en matière sur la mise en valeur de ce site et également sur le passage qui a été découvert et qui relierait le parking Saint-Antoine, parce que je pense vraiment qu'au niveau de son attrait historique et touristique, ce site doit être mis en valeur, doit être valorisé au regard de sa qualité historique, de l'histoire de Genève et de l'histoire de ses habitants.

Mme Isabelle Brunier (S). Je prends la parole dans un souci de précision historique justement, parce que j'ai pu remarquer que, dans ce rapport, il y avait malheureusement de nombreuses imprécisions, voire des erreurs sur ce plan. Il faut quand même savoir que nos mémoriaux, qui existent sous une forme ou sous une autre depuis le XVe siècle, sont pour les historiens actuels une source relative aux époques anciennes et, pour les historiens du futur, une source au sujet de l'époque qu'on est en train d'écrire actuellement.

Or, je ne vous infligerai pas la correction des erreurs historiques que j'ai pu constater, mais j'aimerais juste en corriger une: à la page 3 de ce rapport, on nous parle d'un architecte, soi-disant nommé M. Desponds, qui aurait gagné un concours il y a quelques années. Or, pour le Mémorial et pour les historiens qui le consulteront dans le futur au sujet de ce concours et de cet aménagement non réalisé, j'aimerais dire que cet architecte s'appelle M. Georges Descombes et j'aimerais que cela soit corrigé pour notre Mémorial, merci. (Applaudissements.)

M. Rémy Pagani (EAG). Mesdames et Messieurs les conseillers municip... (Protestations. Rires.) ...députés, pardon. Mesdames et Messieurs les députés, j'interviens pour dire sur ce sujet-là que je trouve que le périmètre est un lieu exceptionnel qui peut être l'occasion de visites touristiques, mais également de visites des habitants pour qu'ils prennent connaissance de ce qu'était la vie quotidienne de nos compatriotes il y a de cela plusieurs centaines d'années, notamment de ce qu'est une église funéraire, et je trouve que se limiter à simplement mettre en valeur cette église funéraire serait une bien mauvaise chose.

Je pense, par exemple, que les fortifications, qui ont été mises lâchement, de manière abusive dans ce parking que vous visitez tous en posant votre voiture et qui sont mal mises en valeur, devraient aussi être revisitées pour qu'on puisse élaborer un véritable projet en augmentant la superficie de l'étude qui va être faite.

Ville et Etat vont collaborer, mais je profite de cette tribune pour appeler la personne qui sera responsable de cet aménagement à élargir les points du vue sur lesquels on se base pour en faire un lieu de visite important, comme l'est d'ailleurs le lieu de visite sous la cathédrale, que je vous recommande, à toutes et à tous - mais y a-t-il besoin de vous recommander ce lieu de visite qui est aussi exceptionnel ?

On est au même niveau d'études et de surprises, dans le cas du mottet de Saint-Laurent. J'encourage d'ailleurs celles et ceux qui n'ont pas encore visité ce lieu à aller le faire lorsqu'il faudra voter les crédits pour qu'ils en soient convaincus: il s'agit d'un véritable investissement pour notre passé et pour notre avenir. Je vous remercie de votre attention.

M. François Longchamp, conseiller d'Etat. Monsieur le vice-président Saint-Antoine, Monsieur le conseiller administratif - puisqu'on s'exprime ici devant des instances qui paraissent indistinctes - je viens vous confirmer, une fois n'est pas coutume et contrairement au dossier précédent, le plein accord du canton et de la Ville de Genève pour constater, d'abord, que ces découvertes sont des découvertes exceptionnelles, qu'elles méritent d'être évidemment étudiées, qu'elles méritent d'être protégées et qu'elles méritent, le moment venu, d'être présentées de manière moderne, de manière conviviale dans le cadre du réaménagement de l'Esplanade Saint-Antoine.

Je vous invite donc, comme je l'avais suggéré lors de l'audition du Conseil d'Etat devant la commission des pétitions à nous renvoyer cette pétition pour que nous puissions, le moment donné, vous indiquer les mesures que nous entendrons prendre conjointement avec la Ville pour proposer un projet qui soit réaliste, réalisable, sachant qu'il y a un certain nombre d'intérêts de mécénat privé qui pourraient aussi s'exprimer sur le modèle de financement de cette opération, afin que nous puissions protéger et présenter là un patrimoine d'exception.

Le président. Je vous remercie, Monsieur le conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, sur proposition de la commission, cette pétition serait donc renvoyée au Conseil d'Etat. Je vous fais voter ce renvoi.

Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 1865 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 68 oui (unanimité des votants).