Séance du
jeudi 21 mars 2013 à
14h
57e
législature -
4e
année -
6e
session -
37e
séance
RD 980
Le président. Je vous informe que nous avons reçu de notre collègue, Mme Fabienne Gautier, sa lettre de démission de son mandat de députée, avec effet à l'issue de cette séance. Je prie M. Barde de bien vouloir lire le courrier 3198.
Le président. Il est pris acte de cette démission. Mme Fabienne Gautier a siégé dans notre Grand Conseil pendant plus de sept ans. Elue en 2005 sur la liste du parti libéral, elle a été réélue en 2009. Durant son mandat, elle a assumé la présidence des commissions des affaires sociales, des droits politiques et de contrôle de la Fondation de valorisation des actifs de la BCGe. Elle a en outre participé aux travaux des commissions du logement, de contrôle de gestion, des pétitions, de réexamen en matière de naturalisation et de grâce.
Présidente de la Fédération du Commerce Genevois, elle est souvent intervenue dans nos débats pour défendre les petits et moyens commerces, notamment en déposant une proposition de motion visant à réglementer les horaires de livraison. C'est sa dernière motion, sauf erreur. On lui doit aussi le dépôt d'un projet de loi modifiant la loi sur les heures de fermeture des magasins, accepté par le Grand Conseil mais refusé par le peuple à la suite d'un référendum.
Fabienne Gautier quitte aujourd'hui ce parlement non sans avoir déposé une dernière proposition de motion pour la promotion du logement intergénérationnel, qui figure à l'ordre du jour de cette session. Je souligne à titre personnel son engagement pour la formation professionnelle et le partenariat social.
Nous lui souhaitons plein succès dans ses nouvelles activités et lui remettons, fidèles à la tradition, un stylo souvenir. (Applaudissements. Le président descend de l'estrade, embrasse Mme Gautier et lui remet le stylo souvenir.)
La parole est à M. Antoine Barde, membre du Bureau.
M. Antoine Barde (L). Merci, Monsieur le président. Ma très chère Fabienne... (Exclamations.)
M. Renaud Gautier. Enfin la vérité !
M. Antoine Barde. Il m'incombe de te rendre aujourd'hui hommage, puisque tu as décidé de quitter ce cénacle dans lequel tu sièges depuis 2005. C'est en paraphrasant Pierre Desproges que j'ai envie de te dire que le désarroi nous broie et la douleur nous noue. Il faut le dire, tu prends une place importante au sein du groupe libéral que tu laisseras en quelque sorte orphelin.
Parlons un peu de ton activité politique: cela a été dit dans ton courrier et par le président, tu es connue pour ton engagement dans la défense des commerçants. Aujourd'hui, puisque tu nous quittes, ils perdent une ambassadrice de choix.
Tu as présidé la commission de contrôle de la Fondation de valorisation des actifs de la BCGe: quelle lourde tâche ! Et si j'en crois ce qu'on dit, tu as su tenir le cap d'une barque agitée par le vent ! Il ne faut pas oublier ton combat contre les ouvertures des magasins, pour qu'ils puissent ouvrir plus tard...
Des voix. Pour !
M. Antoine Barde. Pour qu'ils puissent ouvrir plus tard. Tu t'es engagée pour les autres, pour les plus âgés, pour les plus jeunes et pour leur formation, ainsi que pour tes amis. Alors, effectivement - Renaud Gautier s'est exclamé quand j'ai commencé cet hommage - parlons un peu de nous ! (Exclamations. Rires.)
Une voix. Enfin !
Une autre voix. C'est interdit aux moins de 18 ans !
M. Antoine Barde. Est-ce le lieu pour dévoiler tous nos petits secrets ?
Des voix. Oui !
Une voix. Un doigt de tendresse, Antoine !
M. Antoine Barde. Ceux qui font les ragots de la république... (Remarque.) Ceux que nous avons entretenus... Que n'avons-nous pas ri ! Non, je ne dirai pas tout. Je te connais depuis que j'ai 3 ans et demi, lorsque je fréquentais les bancs de l'école avec ta fille Véronique - j'en profite pour saluer ton fils Florian qui est à la tribune. (Remarque.)
Les années ont passé et je t'ai retrouvée au parti libéral. Là, nous avons milité ensemble, battu le pavé pour des campagnes, mais c'est surtout lorsque je rejoignis le Grand Conseil que nous nous sommes liés d'une amitié solide.
Oui, tu as le sens des valeurs, de ces valeurs qui forgent les belles amitiés. Tu es toujours là pour tes collègues et, pendant les campagnes, tu es comme une mère pour les candidats que tu dois coacher. J'ai envie de vous citer une petite anecdote...
Des voix. Oui ! Oui !
M. Antoine Barde. Tu n'hésitais pas même à aller acheter une veste pour la fille grelottante d'un député qui régnait en maître sur ce parlement et qui aujourd'hui dirige le troisième pouvoir qu'est le pouvoir judiciaire.
Tu as parfois agacé tes collègues par tes remontrances, par ton franc-parler et ton style direct...
Des voix. Non, non !
M. Antoine Barde. ...mais au moins avec toi, on sait à quoi s'en tenir ! Tu as foi en ce que tu fais, et tes amis le savent bien, la loyauté n'est pour toi pas un vain mot. Tu as un grand coeur, Fabienne, et ta générosité t'honore. Ne change pas !
Au nom du groupe libéral, permets-moi ici de te dire merci: merci pour tout le travail que tu as accompli pour la députation, merci pour ton engagement et merci pour ta tendre amitié. Bonne route mais, j'en suis sûr, à très bientôt ! (Applaudissements.)
M. Charles Selleger (R). Chère Fabienne, tu fais également partie, comme pour Antoine, des personnes que j'ai connues bien en amont de mon entrée au Grand Conseil et d'ailleurs de la tienne également. Mais c'est véritablement au sein de ce parlement que j'ai appris à te connaître.
Tu es une femme de caractère, parfois un rien autoritaire...
Une voix. Non ! (Exclamations. Rires.)
M. Charles Selleger. ...et je l'ai constaté alors que, jeune député, j'étais membre de la commission des droits politiques qui était présidée par Fabienne. Femme engagée, également, et sincère - cela a été relevé par mon préopinant - passionnée et enthousiaste jusqu'à parfois en perdre le souffle !
Mais le souvenir le plus marquant que je garderai de toi, c'est celui de ton interprétation d'une chanson lors de la Revue de la fin de la précédente législature: ça, c'était un morceau de choix !
Appelée maintenant vers de nouvelles responsabilités, Fabienne, tu nous quittes et tu vas nous manquer. Au nom de tout le groupe radical, je te remercie et je sais que nous ne te quittons pas complètement parce que, parmi les nombreuses tâches que tu vas encore assumer, tu as pris celle de la présidence du comité électoral de notre parti, le PLR.
Merci encore une fois, Fabienne ! (Applaudissements.)
Mme Sophie Forster Carbonnier (Ve). Chère Fabienne, nous pourrons nous mettre d'accord toutes les deux sur le fait qu'au cours de cette législature, nous fûmes rarement d'accord. (Rires.) Cependant, au-delà des clivages politiques, le groupe des Verts aimait beaucoup te voir arriver, toute pimpante, à vélo au Grand Conseil, car si tu as été une grande «pourfendeuse» de l'initiative 144 sur la mobilité douce, tu fais partie des grands cyclistes de ce parlement.
Ta bonne humeur, mais aussi ton art d'asséner quelques vacheries nous manqueront ! Connaissant ton enthousiasme et ton énergie à défendre tes idées, cette retraite politique ne sera certainement pas de tout repos et nous ne nous faisons aucune illusion: tu seras encore longtemps une adversaire politique.
Notre groupe tient cependant à te souhaiter la plus joyeuse et la plus heureuse retraite parlementaire ! (Applaudissements.)
M. Fabiano Forte (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, chère Fabienne, au nom du groupe démocrate-chrétien et, si je puis me permettre, Monsieur le président, mais c'est entre Fabienne et moi, parce qu'elle n'a pas eu que des histoires avec Antoine Barde... (Exclamations.) ...je m'exprime aussi au nom de Mirloupette ! Tu vois de qui je veux parler. (Remarque.)
C'est avec une certaine émotion que nous avons appris et que j'ai appris ton départ du Grand Conseil, parce que je te connais aussi depuis quelques années, bien avant que je fasse mon entrée au parlement.
Nous avons mené un certain nombre de campagnes pour le commerce genevois - cela a été dit - tu as été une ambassadrice de chic, mais aussi de choc pour défendre le petit commerce et les emplois en ville de Genève et plus largement dans notre canton.
J'aimerais relever une qualité essentielle de ta personnalité: Fabienne est une personnalité fidèle en amitié, une personnalité qui a un coeur gros comme ça. J'en veux pour preuve son futur engagement auprès d'une population qu'on a trop tendance à oublier: les personnes âgées. Je crois que nous pouvons lui savoir gré de ce nouvel engagement citoyen qui ne marque pas l'arrêt d'une vie publique, mais qui marque le départ d'une nouvelle vie: s'occuper des personnes âgées. Elles t'en sauront gré et ce parlement t'en sait gré.
Je te souhaite une magnifique retraite parlementaire et beaucoup de plaisir dans tes nouvelles activités. Salut Fabienne ! (Applaudissements.)
Mme Loly Bolay (S). Chère Fabienne, nous nous sommes souvent affrontées: les horaires d'ouverture des magasins... (Rires.) ...le chômage, le bouclier fiscal... Enfin !
Il est vrai que tu es une pure libérale et quand on parle de ces sujets qui te tiennent à coeur tu as un peu un discours saupoudré de sarcasme. Mais on le comprend, je veux dire, c'est dans le feu de l'action.
Cependant, nous avons un point commun toi et moi: tu aimes un pays dans lequel je suis née - l'Espagne - même si tu préfères la Catalogne à la Galice, mais c'est comme ça. Je sais pourtant que tu as beaucoup d'amis galiciens qui ont énormément d'amitié pour toi. Ceci compense donc cela.
J'aimerais saluer ici ta gaieté, ton sourire qui va effectivement nous manquer et surtout ta générosité que je salue aussi au moment où nous avons fait la Revue des députés, ton investissement vis-à-vis de nous les femmes était sans faille. Tu nous as énormément aidées en coulisses, sans rien demander et je t'en remercie vraiment.
Alors, Fabienne, je sais que tu vas te rendre souvent dans ta Catalogne presque natale - donc, moi je ne vais pas en Catalogne - mais peut-être en passant par là je viendrai te dire bonjour et je te dis en espagnol: Hasta muy pronto y muy buena suerte, Fabienne ! Gracias !