Séance du jeudi 21 mars 2013 à 14h
57e législature - 4e année - 6e session - 37e séance

P 1852-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition concernant la modification de la circulation boulevard Jaques-Dalcroze, quartier de Rive
Rapport de M. Ivan Slatkine (L)

Débat

Le président. Le rapporteur remplaçant est M. Pierre Weiss, qui ne souhaite pas prendre la parole. (Brouhaha.) S'il vous plaît, Mesdames et Messieurs ! La parole est à M. Olivier Norer.

M. Olivier Norer (Ve). Merci, Monsieur le président. Je tiens à remercier le rapporteur de majorité, car son rapport est, d'une certaine manière, un rapport de majorité. En effet, il aurait dû être accompagné d'un rapport de minorité de notre collègue Broggini. Malheureusement ce dernier n'a pu le faire pour des raisons de santé.

Je le ferai en quelque sorte oralement en invitant le reste de cette assemblée à voter non pas le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat, mais par exemple le dépôt sur le bureau du Grand Conseil, car effectivement il y a un certain nombre d'arguments qui plaident en cette faveur.

Notons que la pétition partait certes d'un bon sentiment en pensant que les commerçants de Rive étaient prétérités par un nouveau schéma routier, mais tel n'est pas le cas pour plusieurs raisons tout à fait factuelles: la première est qu'on a augmenté le nombre de places par le réaménagement d'un total de 193 places deux-roues. Si ce n'est pas une amélioration de l'accessibilité dans le quartier de Rive, comment peut-on l'appeler ?

La deuxième raison est que, dans le cadre du réaménagement de ce carrefour et selon les faits relatés dans le rapport de majorité, nous avons fluidifié la circulation dans le rond-point. Cela figure en page 8, il suffit de le lire. Nous pouvons en remercier également le rapporteur de majorité.

Un autre grief des pétitionnaires à l'égard de ce réaménagement est que l'information n'avait pas été diffusée, or nous voyons en page 19 qu'une information ad hoc destinées aux commerçants a été éditée par le département.

Pour toutes ces raisons, il y a lieu de ne pas renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, mais de la déposer sur le bureau du Grand Conseil.

M. Pascal Spuhler (MCG). Il y a quand même quelques points à relever dans cette pétition et concernant la motivation de son renvoi au Conseil d'Etat. En effet, la décision de la DGM concernant la modification du carrefour est mal interprétée par le remplaçant du rapporteur de minorité. La consultation des commerçants à l'époque a été faite «parcimonieusement» - on va dire ça comme ça. Mais je vois Mme Gautier qui fait un grand non de la tête, on peut la croire sur le fait qu'ils n'ont pas été consultés.

Je vous rappelle également que le département de l'économie doit donner son aval lors de modifications majeures dans des zones commerciales d'importance - et si le centre-ville n'en est pas une, alors à moi la peur !

En l'occurrence, le département de l'économie n'a pas pu donner son aval, parce qu'il n'a pas été consulté.

Enfin, je vous rappelle que le trafic est dévié sur le boulevard Helvétique qui deux fois par semaine est tout simplement fermé pour cause de marché. C'est donc vraiment intelligent de renvoyer des gens en masse sur un boulevard qui est fermé quand même deux fois par semaine et pendant les heures où le trafic routier est particulièrement dense !

Deuxièmement, en ce qui concerne les places de stationnement: magnifique ! Il me semble que nous avons voté dans ce parlement une compensation des places de stationnement qui seraient supprimées en surface, dans les 500 mètres aux environs. Les places ont été compensées - tenez-vous bien, Mesdames et Messieurs - dans le «parking des Clés-de-Rive» !

Je n'avais pas le souvenir qu'on avait construit un parking des Clés-de-Rive ! Je n'ai même pas le souvenir qu'on l'ait déjà voté ! Alors je vous souhaite bon courage pour répondre à ces questions, Monsieur le conseiller d'Etat.

Mme Fabienne Gautier (L). Etant donné que cette pétition se trouvait aux extraits, je ne pensais pas avoir besoin de prendre la parole. Ce sera ma dernière prise de parole pour défendre la cause des commerçants que je me permettrai de défendre encore aujourd'hui ici, pour dire qu'il faut être dans ce quartier et vivre dans ce quartier où je suis commerçante tous les jours pour savoir que ce quartier subit des nuisances quant à cette modification de trafic !

Et ce n'est pas vrai que celle-ci a amélioré la fluidité, parce que comme on le sait le trafic se reporte ailleurs, dans des petites rues qui sont bouchées et créent ainsi des bouchons dans le quartier.

Vous direz, Monsieur le président, à M. Norer que ce n'est pas vrai que les commerçants ont été informés, parce que je connais les commerçants du quartier et ils m'ont tous confirmé qu'ils n'avaient rien reçu.

Cela ne règle pas le problème des livraisons des Halles de Rive quand il y a - comme vient de le dire M. Spuhler - deux fois par semaine le marché, où les personnes au bénéfice d'une place de parking pour leurs propres livraisons parce que ce sont des commerçants doivent faire un détour énorme pour pouvoir y accéder.

Moi-même cela m'arrive lorsque je descends simplement du parking de Saint-Antoine pour aller à ma place de parking de la rue Ami-Lullin, vous voyez la pollution que je crée: j'ai quatre feux rouges supplémentaires parce que je dois faire un détour ! C'est donc totalement illogique et cela provoque également des accidents.

Il y avait quand même un accord au sujet de ce quartier qui prévoyait de procéder à ces modifications une fois que le parking des Clés-de-Rive serait créé. A ce jour, il n'y a même pas d'autorisation de construire en force pour ce parking !

Concernant la suppression des places de parking, on ne peut pas laisser dire ici, alors qu'une loi a été votée, qu'elles ont été remplacées par 190 places de deux-roues ! Je ne peux pas l'admettre, parce que depuis quand compare-t-on des deux-roues avec des quatre-roues, Monsieur Norer ?

Ceux qui veulent prendre des deux-roues prennent leur vélo, comme moi, et vous le savez, mais on ne peut pas dire que c'est compensé ! (Remarque.) Oui, je vais à vélo ! Vous pouvez hésiter, mais j'y vais peut-être plus que vous ! Et je le prends aussi le week-end, à la campagne. Je ne vous y croise pas beaucoup. Je croise notre président du Grand Conseil, à la campagne le week-end, à pied.

Une voix. Bravo ! (Quelques applaudissements.)

Mme Fabienne Gautier. Vous pouvez dodeliner de la tête, Monsieur Norer, quand le parking des Clés-de-Rive aura été construit, on pourra parler de compensation, mais pour le moment il n'y en a pas et je peux vous dire qu'il y a des places de quatre-roues qui ont été supprimées. Je demanderai le renvoi au Conseil d'Etat, comme cela est demandé dans la pétition.

Le président. Merci, Madame la députée, vous avez gardé votre esprit combatif jusqu'au bout ! La parole est à M. le rapporteur remplaçant, Pierre Weiss.

M. Pierre Weiss (L), rapporteur ad interim. Monsieur le président, je ne pensais pas intervenir aux extraits. Sur le fond, Mme Gautier a dit ce qu'il y avait à dire, parce qu'elle connaît la situation. Moi, je ne voudrais qu'interpréter brièvement le vote: sur onze commissaires présents, dix ont voté pour le renvoi au Conseil d'Etat, dont le commissaire MCG - je tiens à le rappeler ici - un seul commissaire a voté contre, c'est le commissaire Vert.

Dix à un: je crois que le score était clair. J'espère que notre score ici sera aussi clair qu'il l'aura été en commission. En votant ainsi, c'est un hommage à Mme Gautier que nous pouvons lui rendre aujourd'hui.

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur remplaçant. Mesdames et Messieurs les députés, je vous fais voter le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat.

Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition 1852 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 45 oui contre 15 non et 4 abstentions.