Séance du vendredi 12 octobre 2012 à 15h
57e législature - 3e année - 12e session - 68e séance

P 1795-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition concernant la mise en place d'une politique de prévention dans le domaine des jeux d'évanouissement

Débat

M. Jean Romain (R). J'ai lu ce rapport. Evidemment, que nous dit le département ? Qu'il n'y aura pas de prévention spécifique sur ce fléau qu'est le jeu qui consiste à mettre un foulard autour du cou et à essayer de tenir le plus longtemps possible sans respiration. On signale ces pratiques tant aux professeurs qu'aux élèves. Moi, je trouve que c'est dommage. Je trouve dommage de la part d'un département qui nous dit, face à un problème qui est un problème réel - pas extrêmement répandu, c'est vrai, mais dont la pratique est meurtrière - alors qu'un pédopsychiatre qu'on a entendu nous avait assuré qu'aucune prévention spécifique pour le jeu du foulard n'était de nature à susciter de nouveaux adeptes à ce jeu, eh bien je trouve dommage qu'on nous dise: «Circulez, il n'y a rien à voir, parce que nous faisons exactement ce que nous avons toujours fait, nous avertissons de manière globale les élèves des risques qu'ils encourent face aux comportements dangereux.» Je pense que, là, on aurait pu montrer que nous étions solidaires avec des parents dont les enfants s'amusent de près ou de loin à ce jeu et risquent la mort. Voilà ! Merci, Monsieur le président.

M. Pascal Spuhler (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, les propos de M. Jean Romain sont tout à fait justes. Effectivement, on pourrait regretter, suite à nos auditions, que le Conseil d'Etat ne prenne pas en considération cette problématique assez grave du jeu du foulard, dans l'information générale qui est dispensée pour la prévention. On nous dit que les professeurs, les maîtres d'école et accompagnants dans le parascolaire ou autres sont informés... Mais ils sont insuffisamment informés, à ce jour ! Il est exact que s'il ne faut pas faire une information trop préventive auprès des enfants parce que cela présente un risque de les inciter à l'essai, nous pensons que, de toute manière, les parents doivent être informés de cette problématique ! Parce que les parents ne la connaissent pas ! Ils la découvrent dans le malheur, quand un incident se produit, et ça nous ne pouvons pas le supporter. Il est certain que si une problématique de ce genre - et c'est reconnu - existe, nous devons prendre des mesures de prévention ! Le BPA, Bureau de prévention des accidents, malheureusement, ne veut pas entrer en matière, précisément par rapport à cette crainte que les enfants n'essaient ou ne testent ces jeux malheureux. Nous pensons que nous devons mettre en place cette information auprès des parents. Quand nous recevons les parents dans les écoles, pour leur en expliquer le fonctionnement durant l'année qui va suivre, on peut instaurer une information préventive, ce n'est pas très difficile, et il n'y a pas que professeurs: nous devons diffuser une information beaucoup plus large, car lorsqu'un drame survient, eh bien c'est trop tard ! Merci.

Mme Brigitte Schneider-Bidaux (Ve). C'est un sujet extrêmement délicat que la prévention auprès des adolescents - ou des enfants, je dirai à partir de 11-12 ans - qui commencent à s'amuser à ce jeu. Ils ont toutes les informations possibles, parce qu'ils les trouvent sur internet, ça c'est une réalité - et les parents les trouvent aussi, d'ailleurs. Le DIP a élaboré des fiches d'information pour les enseignants, tous les ordres d'enseignement concernés ont reçu une information très détaillée sur les conséquences de ce jeu. Dans les classes ou les écoles dans lesquelles ce jeu est pratiqué, il y a des interventions, ces dernières sont ciblées; étant ici un peu une spécialiste de la prévention - puisque c'est mon travail de tous les jours - je peux vous dire que c'est effectivement dans ces cas-là que l'impact est probablement plus intéressant, soit une vraie prévention, plutôt que d'inciter, ou de faire envie surtout à une population entre 12 et 15-16 ans, qui veut essayer et, précisément, dépasser l'interdit. Donc c'est une façon, si l'on veut, de ménager la chèvre et le chou, mais c'est en tout cas une façon de penser surtout aux enfants et, après, aux adultes.

Le président. Merci, Madame la députée. La parole n'étant plus demandée, il est pris acte de ce rapport.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1795.