Séance du vendredi 14 septembre 2012 à 15h
57e législature - 3e année - 11e session - 61e séance

P 1727-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition sur la sécurité dans et autour des hôtels de la place de la gare et des Pâquis

Débat

Mme Christina Meissner (UDC). Dans cette pétition qui émane des employés des hôtels - des grands hôtels, d'ailleurs - des Pâquis et des alentours de la gare, ces employés dénoncent le fait que les hôtels sont aujourd'hui la cible de délinquants, qu'il y a des vols jour et nuit ainsi que des cambriolages dans les chambres et des vols dans les caisses, raison pour laquelle ils ont déposé cette pétition demandant plus de sécurité. Dans sa réponse, le Conseil d'Etat admet les vols de même que les dommages à la propriété et dit que de nombreuses patrouilles pédestres et de multiples opérations sont déjà pratiquées. Il termine son rapport en disant qu'il invite les touristes à faire attention à leurs effets et qu'il va tenter de répondre au mieux aux attentes en instaurant un dialogue constructif. Je suis désolée, mais les pétitionnaires sont en droit d'attendre une réponse un peu plus étayée concernant ce que le Conseil d'Etat va véritablement entreprendre pour enrayer le problème ! Et comme je ne peux pas imaginer que ce soit le nouveau conseiller d'Etat chargé de la sécurité qui ait donné cette réponse, j'appelle au secours, Monsieur Maudet ! Répondez-nous par rapport à votre concept ! Je propose donc de refuser ce rapport et de le renvoyer sans doute à M. Maudet, effectivement, mais au Conseil d'Etat, afin qu'il réponde. Et je vous remercie de me suivre !

Le président. Madame la députée, est-ce que vous formalisez une demande de renvoi au Conseil d'Etat ?

Mme Christina Meissner. Oui, je demande formellement le renvoi de ce rapport au Conseil d'Etat.

Le président. Vous demandez donc le renvoi du rapport, très bien. Monsieur le député Pascal Spuhler, vous avez la parole.

M. Pascal Spuhler (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, ma collègue et voisine a bien expliqué le problème de ce rapport. Ce dernier annonce simplement quelques chiffres concernant le travail normal et standard de la police, mais ce n'est pas du tout ce qui est demandé. Il est vraiment demandé une intervention forte et musclée dans le secteur de Cornavin, qui est attenant aux Pâquis, nous le savons bien, de même que nous savons que les réseaux de trafiquants de drogue ont étendu leurs tentacules sur tout le centre-ville - on y reviendra plus tard lors du traitement d'une autre pétition allant dans le même sens. Nous n'avons pas de résultats probants ! Les dealers sont en augmentation, les crimes et la petite criminalité sont en hausse, et nous n'avons pas la réponse demandée. Nous suggérons vraiment une solution pérenne dans ce domaine, une présence permanente de la police, puisque c'est le seul moyen de pouvoir combattre le crime de la rue. En conclusion, nous pensons qu'il faut effectivement renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat.

M. Jean Romain (R). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, je crois que ce qui a été dit est vrai: il importe que cette place-là ne soit pas un lieu de non-droit à Genève, car c'est l'une des grandes portes d'entrée de notre canton, comme l'aéroport ou d'autres lieux. Nous avons entendu en commission des pétitions se plaindre: des directeurs d'hôtels, qui venaient même avec un petit air désabusé. Je crois qu'aujourd'hui, Monsieur le président, chers collègues, à la faveur d'un changement à la tête du département de la police, d'un changement qui ne doit pas simplement être opéré au niveau de la communication, nous voulons maintenant des actes; j'ignore si nous en avons les moyens, mais il importe de faire confiance à ce nouveau magistrat et de lui demander d'agir. Je ne sais pas si nous allons renvoyer ce rapport et s'il est encore utile de le faire, mais il faut que l'on prenne conscience du problème. Il y en a assez, à Genève - les gens en ont assez - et il ne s'agit pas simplement de broutilles; je crois qu'il en va maintenant peut-être de la réputation d'un canton qui ne supporte plus ce genre de zones de non-droit.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je fais maintenant voter la proposition de Mme... (Remarque.) Pardon, la parole est à M. Olivier Norer. Excusez-moi !

M. Olivier Norer (Ve). Il n'y a pas de quoi, Monsieur le président ! Le groupe des Verts souscrit à la demande de renvoi de ce rapport au Conseil d'Etat, afin d'avoir des réponses circonstanciées et actualisées.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je fais voter le renvoi de ce rapport au Conseil d'Etat.

Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur la pétition 1727 est adopté par 62 oui (unanimité des votants).

Le rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1727 est donc refusé.