Séance du
vendredi 28 janvier 2011 à
20h30
57e
législature -
2e
année -
4e
session -
23e
séance
M 1964
Débat
M. André Python (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, le MCG a déposé cette proposition de motion afin de dénoncer l'inégalité de traitement entre les résidents genevois et les pendulaires utilisant les park and ride.
En ville de Genève, les parkings repris par la Fondation des parkings sont passés de 80 F, environ, à 300 F, environ, pour les mettre aux prix du marché. Dans le quartier de la Jonction, suite aux travaux du tram, des places de parking en sous-sol à 180 F ont été mises à la disposition des habitants, mais elles restent vides car elles ne sont pas à la portée de la plupart des résidents de ce quartier. (Brouhaha.)
Pour les park and ride peu utilisés... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...on propose des places à 90 F avec abonnement TPG. Sachant que les places de park and ride à 130 F comprennent un abonnement TPG et sont subventionnées à raison de 300 à 400 F par place, nous pensons qu'un effort pourrait être fait pour nos résidents. En conclusion, je vous remercie de soutenir cette motion.
M. Eric Stauffer (MCG). Nous sommes impatients d'entendre Mme la conseillère d'Etat nous expliquer qu'elle ne peut pas augmenter les tarifs des parkings-relais pour les frontaliers, sinon plus personne ne les utiliserait...
Si elle raisonnait avec la même logique pour les tarifs des TPG, ce serait bien pour les Genevois, mais, malheureusement, ces tarifs augmentent ! Il a fallu un léger bras de fer pour qu'ils n'augmentent pas...
Finalement, Mesdames et Messieurs les députés, de quoi parlons-nous ? Eh bien, nous parlons d'équité de traitement ! Vous qui êtes tellement soucieux de ne discriminer personne, le groupe MCG vous demande ce soir de ne pas discriminer les citoyens genevois ! Ce n'est pas compliqué ! Citoyens genevois !
Une voix. Qui ?
M. Eric Stauffer. Je répète encore une fois: citoyens genevois ! Ne pas discriminer les citoyens genevois ! C'est simple à comprendre ! Je m'exprime bien, n'est-ce pas ? (Rires.) Vous n'avez pas de problèmes d'audition ! Nous voulons l'équité de traitement et, pour y arriver, il faut facturer les parkings-relais au juste prix ! Il n'y a pas de raison qu'un résident genevois paie plus cher !
On nous bassine en disant qu'il y a assez de places de parking en sous-sol à Genève... Oui, c'est vrai, mais à quel prix ? A 200 ou 300 F la place ! Mais ce n'est pas ce que paient les frontaliers ! Ils paient une place de parking 110 F par mois, avec un cadeau Bonux ! C'est comme la lessive à l'époque: «Omo, ça lave plus blanc.» Le cadeau, c'est l'abonnement TPG ! Et tout ça, pour 110 F par mois: c'est quand même extraordinaire !
Eh bien nous, nous voudrions la même chose pour les résidents genevois, ou à tout le moins nous aimerions que les frontaliers paient le même prix que les Genevois ! Encore une fois, ce n'est pas difficile à comprendre: ça s'appelle de l'équité; ça s'appelle du respect envers nos électeurs ! Vous savez, ceux qui ont fait en sorte que vous soyez là ce soir, en train d'appuyer sur des boutons ! Tout le monde n'en comprend pas forcément le sens, mais ce n'est pas grave...
Mesdames et Messieurs, nous vous demandons de soutenir cette proposition de motion du MCG, dans un esprit d'équité de traitement, d'honnêteté envers les électeurs qui nous ont portés à la fonction que nous occupons.
Une voix. Très bien !
Mme Loly Bolay (S). Encore une fois, nous sommes confrontés aux mensonges du MCG... Monsieur le président, vous lui transmettrez ceci: nous avons déjà traité de cette affaire - nous l'avons dit, nous l'avons répété. A la commission des transports, Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, nous avons auditionné le responsable de la Fondation des parkings, et il est clair et net que les P+R peuvent aussi être utilisés par les Genevois: il n'y a jamais eu de différences entre les Genevois et les frontaliers !
Le MCG nous fait croire que, lui, il défend les Genevois... On a pu constater tout à l'heure dans un projet de loi qu'il ne veut absolument pas d'étrangers...
M. Eric Stauffer. C'est un mensonge !
Mme Loly Bolay. ...pour effectuer certaines tâches, comme le transfert des détenus... (M. Eric Stauffer interpelle Mme Loly Bolay.)
Le président. Monsieur le député, vous n'avez pas la parole !
Mme Loly Bolay. ...comme le contrôle des parkings. (Commentaires de M. Eric Stauffer.)
Le président. Vous n'avez pas la parole !
Mme Loly Bolay. Vous avez déposé un projet de loi dans lequel vous pénalisez les chômeurs genevois... (Commentaires de M. Eric Stauffer.) Arrêtez de parler, Monsieur Stauffer ! (Le président agite la cloche.)
Le président. Monsieur le député !
Mme Loly Bolay. Vous êtes un menteur et un populiste, c'est tout ! (Brouhaha.) Mesdames et Messieurs les députés, c'est un mensonge de plus du MCG ! Et tous mes collègues de la commission des transports... (Commentaires de M. Eric Stauffer. Brouhaha.)
Une voix. Eh, oh !
Mme Loly Bolay. ...pourront vous confirmer... (Commentaires de M. Eric Stauffer.) ...ce que je suis en train de dire ! C'est inadmissible d'avoir un comportement aussi populiste et aussi inacceptable que le vôtre...
M. Eric Stauffer. Fasciste !
Mme Loly Bolay. ...vous êtes une honte pour la République et canton de Genève ! (Commentaires.) J'ai honte depuis que vous siégez au parlement, car vous ne dites que des mensonges ! Arrêtez de raconter des mensonges: les Genevois doivent savoir que vous ne défendez que votre propre intérêt ! Ce que vous dites là est un véritable mensonge et, je le répète, j'ai honte pour vous ! (Applaudissements. Huées.)
Le président. Selon le règlement de ce parlement, Monsieur le député Stauffer, vous n'êtes pas autorisé à intervenir lorsque quelqu'un a la parole. Je n'aimerais pas devoir vous le redire ce soir ! Quand un député s'exprime, vous devez le laisser parler, car il a été élu comme vous: point à la ligne !
La parole est à M. le député Michel Ducret.
M. Michel Ducret (R). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je ne vais pas vous donner ce soir une leçon de mathématiques. Je me pose simplement des questions en lisant le titre de cette motion: «Pour une équité de stationnement envers les résidents genevois»... A quoi cela va-t-il mener ?
L'équité... Dans les P+R, vous le savez, la place de parking n'est pas garantie. En zone bleue, elle ne l'est pas non plus. Le macaron zone bleue coûte, Mesdames et Messieurs, 180 F aux résidents genevois - et non pas aux seuls citoyens, comme vient de l'affirmer le préopinant; ce sont donc les personnes qui ont un domicile à Genève. Le macaron zone bleue a été créé pour permettre à ces personnes de prendre les transports publics, car si elles parquent leur véhicule dans une zone à stationnement limité toute la journée, elles ont un PV. Il faut par conséquent qu'elles puissent stationner leur voiture devant chez elles et utiliser les transports publics pour se déplacer.
Mesdames et Messieurs, 180 F par année: voilà le coût du macaron ! Divisé par douze, cela fait exactement 15 F par mois, ce qui n'est pas très cher. Vous ajoutez le prix de l'abonnement TPG pour un mois, soit 70 F; 70 F plus 15 F, cela fait 85 F. En outre, c'est moins cher pour les usagers qui prennent l'abonnement annuel.
Résultat des courses, cela coûte 85 F; admettons 90 F, si les augmentations avaient été acceptées. Cela revient donc à 90 F par mois pour le résident genevois, Mesdames et Messieurs ! Or le park and ride - P+R - avec l'abonnement TPG coûte 130 F par mois. En conséquence, Mesdames et Messieurs, selon le raisonnement du Mouvement Citoyens Genevois - qui prétend aussi représenter les résidents - par équité, il faudrait augmenter le prix du macaron en zone bleue... !
Dès lors, vous l'aurez compris, le groupe radical vous recommande de rejeter cette motion, car cela coûterait de l'argent aux citoyens et aux résidents genevois.
M. David Amsler (L). Cette motion comporte deux invites. Nous pourrions éventuellement être d'accord avec la première, qui demande de maintenir, dans la mesure du possible, les places actuelles. Mais ce n'est pas le sujet du débat...
Pour ce qui est de la deuxième, l'auteur de cette motion a une méconnaissance totale du fonctionnement des P+R. Effectivement, pour obtenir une place dans un P+R - tout le monde le sait - il faut habiter à plus de 2,5 km de ce dernier et avoir son lieu de travail à plus de 2,5 km. Ce type de parking est donc parfaitement adapté aux frontaliers qui viennent tous les jours travailler en ville.
Alors prétendre, dans cette deuxième invite, que les citoyens genevois ne sont pas traités de la même manière que les frontaliers est entièrement faux, puisque tout le monde peut profiter, de la même manière, du fonctionnement des P+R.
Il a été dit tout à l'heure que le tarif des P+R est de 90, 120 ou 150 F par mois, comprenant également le transport public... Nous aimerions encourager encore plus les frontaliers à les utiliser, à laisser leur voiture en périphérie de la ville, afin de diminuer le trafic au centre-ville. Tout cela a fait l'objet d'une grande concertation: des P+R en périphérie de la ville, un grand périphérique, qui devra bientôt être complété par la traversée du lac, et des transports publics performants pour amener les usagers au centre-ville.
Cette motion est parfaitement trompeuse, car - cela a été évoqué tout à l'heure - tout le monde peut profiter des mêmes conditions d'utilisation des P+R.
Au groupe libéral, nous sommes favorables aux P+R, à l'utilisation de ceux-ci par les frontaliers, mais nous sommes en revanche tout à fait opposés à cette motion.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Pierre Weiss, à qui il reste une minute.
M. Pierre Weiss (L). Je dirai simplement, en une minute, que nous sommes effectivement favorables aux P+R pour tous, tous ceux qui peuvent justifier des conditions leur permettant d'avoir une place de parking. Certains membres de ma famille ont une carte de P+R, alors qu'ils ont des plaques genevoises et qu'ils habitent de ce côté-ci de la frontière: ils ne sont donc pas discriminés par rapport à d'autres. C'est le premier point que je voulais relever.
En réalité, cette motion propose des choses qui existent déjà. Et c'est très bien que les Genevois puissent, comme les Genevois qui habitent de l'autre côté de la frontière, comme les frontaliers qui ne sont pas genevois, bénéficier des P+R. Que dirait-on si les P+R n'existaient pas ? Nous devons encourager leur développement pour tous !
Au passage, j'aimerais défendre ma collègue Loly Bolay: la traiter de fasciste est une offense que je trouve inqualifiable, compte tenu, en particulier... (Exclamations.) ...des souffrances qu'a connues sa famille au temps du franquisme ! (Applaudissements.)
Mme Lydia Schneider Hausser (S). Monsieur le président, vous transmettrez au président du MCG que la cheffe du groupe socialiste demande des excuses pour les propos qu'il a tenus à l'endroit de Mme Loly Bolay.
Ce n'est pas parce qu'une députée socialiste ose synthétiser ce que ce monsieur répète à longueur de séances que cela lui octroie le droit de l'injurier - comme vient de le relever M. Weiss, et pour une fois je suis d'accord avec lui - de la manière la plus basse compte tenu de son passé et en des termes inacceptables ! Je demande donc des excuses, séance tenante ! (Applaudissements.)
M. Christian Bavarel (Ve). Une fois de plus - une fois de plus ! - que nous propose-t-on, avec cette motion ? De dissuader les personnes de continuer à utiliser les P+R ! Superbe idée ! Tout cela dans un discours que nous avons l'habitude d'entendre, un discours-fleuve, qui est fatiguant, qui est tout ce que vous voulez...
Tout le monde a le droit d'utiliser un P+R, pour autant que l'on habite à plus de 2,5 km de ce dernier et que le lieu de travail soit également à plus de 2,5 km. Il est donc possible de continuer à fonctionner avec ce système. Qu'est-ce que vous nous proposez ? C'est de dire aux gens de venir au centre-ville avec leur voiture: c'est cela le programme du MCG.
Vous aviez déjà préconisé en quelque sorte de supprimer les impôts et d'augmenter les salaires des fonctionnaires... C'est toujours amusant: un parti qui est uniquement un parti d'opposition peut se permettre de proposer n'importe quoi ! Et là, c'est à nouveau n'importe quoi: on nous propose des mesures dont le seul but, si on les appliquait... Mais, comme vous savez qu'on ne va pas les appliquer, vous osez proposer n'importe quelles mesures, sous prétexte qu'elles ne seront jamais mises en oeuvre !
Alors nous allons faire ce que tout le monde va faire dans ce parlement, à part vous, c'est-à-dire refuser cette proposition de motion idiote, qui ne fait que freiner le traitement de l'ordre du jour. Vous essayez de faire croire que vous vous occupez des vrais problèmes des Genevois, mais plus personne ne vous croit, Monsieur le député ! Plus personne ! (Commentaires.)
Actuellement, dix-sept députés du MCG siègent dans cette salle; nous en avons le même nombre, mais nous avons aussi deux conseillers d'Etat, et nous entendons bien, nous, exercer des responsabilités ! Monsieur Stauffer - et vous le savez: nous en discutons assez souvent ensemble - le jour où vous aurez la moindre responsabilité, si vous proposez des solutions de ce type, vous êtes mort ! C'est terminé ! Essayez de dire aux Genevois que vous allez vraiment appliquer les mesures que vous préconisez - vous vous rendez compte ? - c'est tout simplement du suicide ! Vous le savez aussi bien que moi ! D'ailleurs, lorsque nous en discutons tranquillement dans les couloirs, vous me le dites très gentiment. J'apprécie énormément le dialogue que nous avons ensemble, car vous êtes quelqu'un de fort sympathique - dans ces moments-là, le côté jovial que l'on vous connaît ressort - mais, en dehors de cela, on a des propositions totalement débiles !
Par conséquent, cette motion... (L'orateur déchire le tiré à part de la proposition de motion.) ...voilà ce que j'en fais ! C'est le sort que va lui réserver le parlement, car ces propositions n'ont qu'un but électoraliste, et le parlement a autre chose à faire ! (Applaudissements.)
Le président. Avant que de passer la parole à M. le député François Gillet, je voudrais rappeler ici à Mme la députée Loly Bolay et à M. le député Eric Stauffer l'article 90 de la loi portant règlement du Grand Conseil, qui stipule ceci: «Le président rappelle à l'ordre le député, le conseiller d'Etat ou le fonctionnaire qui, en séance: a) profère des menaces à l'égard d'une ou de plusieurs personnes; b) prononce des paroles portant atteinte à l'honneur ou à la considération; c) emploie une expression méprisante ou outrageante; d) trouble la délibération; e) viole le règlement.»
Je prie les députés, en particulier ceux que je viens de nommer, de se le rappeler ! Je leur ai distribué un rappel à l'ordre...
Monsieur le député François Gillet, vous avez la parole.
M. François Gillet (PDC). Merci, Monsieur le président. Beaucoup de choses ont été dites. Personnellement, j'aimerais revenir sur la situation que nous vivons - nous en avons parlé hier - au niveau de la mobilité dans ce canton. Nous souffrons tous - et nous l'avons reconnu hier soir - d'un trafic excessif dans ce canton. Il est vrai qu'une bonne partie de ce trafic provient de France voisine où de nombreux Genevois ont dû se résoudre à s'installer, faute de logements à Genève...
Eh bien, qu'ont proposé les députés MCG depuis quelques années pour résoudre ce problème ? Nous avons entendu tout et son contraire ! Par exemple, la proposition particulièrement subtile de fermer les petites douanes, pour reporter le trafic sur les communes voisines ! Et, aujourd'hui, pour résoudre ce problème effectivement aigu de surcharge de trafic, on nous propose de supprimer l'intérêt que les automobilistes peuvent trouver à laisser leur voiture dans un park and ride et à prendre les transports publics ! C'est tout à fait incohérent si l'on souhaite réellement résoudre un tant soit peu les problèmes de mobilité que nous connaissons à Genève !
Evidemment, nous comprenons bien que chaque fois que le MCG peut toucher la corde sensible des Genevois concernant les frontaliers, il le fait. Mais, je le répète, cette proposition n'a aucun sens: elle coupe complètement l'intérêt qu'il y a à développer des P+R dans ce canton, alors que tous les groupes le souhaitent - le plus loin possible du centre, c'est vrai. Une fois encore, Mesdames et Messieurs les députés, la mesure préconisée dans cette motion s'agissant des problèmes de stationnement dans ce canton n'a aucun sens. C'est la raison pour laquelle le groupe démocrate-chrétien vous invite à rejeter cette motion très clairement.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député Eric Stauffer, à qui il reste... quarante-cinq secondes !
M. Eric Stauffer (MCG). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, et chers concitoyens qui nous regardez: vous voulez la vérité ? Elle est simple ! Genève a mis des zones bleues partout où elle le pouvait et elle le fait maintenant dans les communes suburbaines. Tout cela pour éviter les voitures ventouses des frontaliers ! Et les résidents genevois, pour pouvoir se parquer sans respecter les horaires des zones bleues, doivent payer un macaron ! Nous, on appelle ça du racket ! Parce que cela veut dire que les Genevois doivent payer pour pouvoir stationner en bas de chez eux ! Nous, nous voulons une réciprocité ! Nous voulons une équité de traitement ! Tout ce que vous pourrez leur raconter, comme comparer le macaron annuel avec les P+R, est complètement hors sujet, mais peu importe ! Je sais que les citoyens qui nous écoutent sauront faire la différence...
Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure !
M. Eric Stauffer. Je conclus ! ...entre vos élucubrations et la réalité de leur quotidien: les amendes qu'ils prennent en bas de chez eux dans les zones bleues !
M. Stéphane Florey (UDC). Finalement, Mme Bolay et M. Amsler ont parfaitement résumé ce que je voulais dire. Je les en remercie, car cela va me permettre d'économiser un peu de temps de parole...
Nous nous apercevons que ce que préconise cette motion est déjà parfaitement appliqué, puisque l'équité en la matière est tout à fait respectée - cela a été rappelé. Pour notre part, nous pensions demander, par l'intermédiaire d'un amendement que nous vous proposons et que vous avez sur vos tables, de supprimer la deuxième invite, qui est déjà appliquée, et de ne maintenir que la première qui nous semble tout à fait acceptable.
Je vous invite donc à soutenir notre amendement. Dans le cas où il serait rejeté, nous refuserions bien évidemment la motion, puisque, je le répète, dans son ensemble elle est déjà appliquée.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Roberto Broggini, à qui il reste trente secondes...
M. Roberto Broggini (Ve). Merci, Monsieur le président. Dans trois ans, nous allons fêter les deux cents ans du Congrès de Vienne, qui définissait nos frontières. Il y a deux cents ans, ces frontières ont été définies en fonction de certaines valeurs de l'époque, mais la situation a changé. Je pense qu'il convient, dans ce parlement, que nous y réfléchissions. Nous ne devons plus parler en termes de frontières, de douaniers: nous habitons tous dans la même région, nous respirons tous le même air, nous buvons tous la même eau et les conditions géopolitiques ont changé. (Brouhaha.) Ce sujet n'a malheureusement pas été abordé. (Brouhaha.) Il convient donc de savoir de quelle manière nous allons fêter...
Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure !
M. Roberto Broggini. ...M. Pictet de Rochemont, dont la statue est juste en dessous, sur la Treille. C'est la réflexion que nous devons mener. Monsieur le président, j'en ai terminé !
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Jean Romain, à qui il reste trente secondes.
M. Jean Romain (R). Merci, Monsieur le président. Je voudrais revenir sur l'incident de tout à l'heure, parce que le groupe radical n'est pas du tout satisfait de la manière dont vous avez arbitré la chose entre Mme Loly Bolay et M. Eric Stauffer.
J'admets que l'on puisse être fortement en désaccord sur un certain nombre de points, j'admets que l'on puisse l'exprimer, mais lorsque des mots comme «menteur» ou «fasciste» - c'est le terme qui a été prononcé - sont échangés à travers notre hémicycle, ce n'est pas du tout la même chose ! On peut évidemment considérer, si l'on se fait traiter de menteur, qu'il est normal d'avoir le droit de répondre. Toutefois, avec le mot «fasciste», on convoque dans cet hémicycle un souvenir qui n'a pas lieu d'être chez nous. Pour nous, ces deux mots ne sont pas du tout du même ordre... (Commentaires.) Non, non: ce n'est pas du tout du même ordre de traiter quelqu'un de fasciste ou de menteur ! (Commentaires.) Je vous prie de me laisser finir: vous pourrez nous faire part de votre analyse philosophique après ! (Brouhaha. Exclamations.)
Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure ! Vous vous adressez à moi, s'il vous plaît !
M. Jean Romain. Je termine ! Nous pensons qu'en l'occurrence nous avons débordé de l'élémentaire courtoisie qui doit rester de mise dans cette salle. Je crois, Monsieur le président, que nous ne pouvons pas renvoyer comme ça, dos à dos...
Le président. Monsieur le député, il vous faut conclure !
M. Jean Romain. ...les deux protagonistes en disant que les torts sont des deux côtés !
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Je vous remercie de votre leçon de philosophie, Monsieur le député ! Je vous suggère néanmoins de regarder attentivement la loi portant règlement du Grand Conseil, et peut-être aurons-nous l'occasion d'en reparler !
La parole est à Mme Lydia Schneider Hausser, à qui il reste trente secondes.
Mme Lydia Schneider Hausser (S). Merci, Monsieur le président. Je reviens sur ma demande, très claire et très formelle, d'excuses de la part de M. Stauffer, s'il est besoin de le nommer ici. (Commentaires. Brouhaha.)
Le président. Ça suffit ! Ça suffit ! (Commentaires.) Je serai reconnaissant aux députés du groupe MCG de bien vouloir laisser parler les autres députés quand ils n'ont pas la parole !
Le micro est à M. André Python, à qui il reste une trentaine de secondes...
M. André Python (MCG). Merci, Monsieur le président. Ce sera largement suffisant !
Moi je pense quand même aux habitants de la Jonction qui souffrent parce que, en raison des nombreux travaux qui sont effectués dans ce secteur, des places de parking ont été supprimées partout. A ces gens, on propose des places à 180 F - et on ne veut pas leur faire de rabais - alors que les tarifs des park and ride peuvent passer de 130 F à 90 F ! A mon avis, les habitants de la Jonction devraient aussi bénéficier d'un petit effort de la part de l'Etat et avoir des places de parking en sous-sol qu'ils puissent utiliser, au lieu qu'elles restent vides ! Je vous remercie, Monsieur le président. (Applaudissements.)
Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, ces histoires de parkings enflamment toujours les esprits... La première chose que vous devriez faire, c'est lire le plan directeur du stationnement: vous auriez déjà beaucoup de réponses à vos questions.
Effectivement, tout le monde peut avoir accès aux P+R aux conditions qui ont été énoncées, et 20% sont des Genevois.
D'autre part, le prix n'est pas de 110 F, mais de 150 F: je l'ai augmenté pour qu'il soit plus proche de la réalité.
Les objectifs que vous défendez sont tout simplement contraires au bien-être de la république. D'une part, en dissuadant les automobilistes de se parquer dans les P+R, vous allez engorger la circulation, car il y aura davantage de voitures en ville. De l'autre, en supprimant les zones bleues, vous allez empêcher les Genevois de se parquer, alors qu'elles ont vraiment été créées en faveur des Genevois, pour qu'ils puissent stationner dans leur quartier à très bon marché. Et 180 F par an, pour pouvoir occuper l'espace public, ce n'est vraiment pas grand-chose !
J'en arrive aux mesures très ponctuelles qui ont été prises, par exemple à la Jonction, où il y a eu des travaux - il y en a toujours... Les prix ont été baissés pour les habitants de la Jonction: des offres spéciales - plus de trois mois gratuits - ont été faites ! Eh bien, je peux vous assurer que cela n'a eu aucun succès: dix-sept personnes seulement se sont inscrites ! Dix-sept !
Il y a de nombreux parkings vacants à Genève. La Fondation des parkings a des parkings vacants à Plainpalais, au Prieuré, aux Pâquis, aux Grottes ! Là, certains propriétaires demandent même de les transformer en box fermés ou en ateliers, car on ne sait plus quoi faire de ces parkings !
Alors, 180 F, c'est un prix réaliste, et il faut que les gens paient ce prix, parce qu'il n'y a pas de raison de subventionner des places de parking pour des propriétaires de voitures ! Tout a un coût !
Je vous invite donc à rejeter cette motion et à lire attentivement le plan directeur du stationnement. Cent pages concernent les amoureux des voitures et du parcage: vous aurez de la lecture !
Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, nous sommes saisis d'une demande d'amendement proposée par l'UDC, qui consiste à supprimer la deuxième invite et à ne garder donc que la première.
Mis aux voix, cet amendement est rejeté par 64 non contre 22 oui et 1 abstention.
Mise aux voix, la proposition de motion 1964 est rejetée par 71 non contre 16 oui.