Séance du
vendredi 24 septembre 2010 à
15h
57e
législature -
1re
année -
11e
session -
58e
séance
P 1702-B
Débat
M. Eric Stauffer (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, nous prendrons acte de ce rapport, puisque, dans le prochain contrat de prestations, d'après la réponse du Conseil d'Etat, cette ligne de bus pour la Vieille-Ville va être maintenue. Pour nous, il est important que l'offre du réseau TPG soit la plus efficace possible, et pas seulement pour les frontaliers, qui bénéficient, je vous le rappelle, de tarifs d'abonnements absolument indécents qui défient toute concurrence par rapport aux Genevois.
En outre, Monsieur le président, vous transmettrez à Mme la conseillère d'Etat que nous avons pris acte, pour le chemin De-Normandie, qu'elle ne voulait pas créer de bouchons. Eh bien, nous soulignons et nous nous souvenons que son prédécesseurs, c'était justement les bouchons qu'il aimait !
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Ducret.
M. Michel Ducret (R). Merci, Monsieur le président... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Mesdames et Messieurs les députés, venons-en à ce rapport. J'aimerais dire que ce dernier n'est pas entièrement satisfaisant. Ce Grand Conseil doit savoir que, depuis maintenant dix ans, une étude a été lancée au niveau des TPG, pour l'exploitation par des minibus électriques de ces lignes urbaines, de la ligne urbaine 36 qui est celle de la Vieille-Ville, mais également de la ligne urbaine 35. Or cela fait maintenant depuis deux contrats de prestations qu'il est renoncé, Mesdames et Messieurs, à procéder à une exploitation avec des véhicules non polluants, plus confortables, plus grands - dans lesquels on puisse se tenir debout, qui permettent également l'accès aux handicapés, et pas des espèces de bus scolaires améliorés pour faire le tour de la Vieille-Ville et des quartiers des hôpitaux. Et ces dossiers sont bloqués au niveau de la direction générale de la mobilité parce que l'on ne veut pas charger encore le bateau financièrement, alors qu'il y a plusieurs possibilités de financement.
Notamment, la Ville de Genève, à un moment donné, a été pressentie - cette municipalité qui se gausse partout d'être plus écologique et plus respectueuse de l'environnement ! Notre Grand Conseil vote des lois sur l'obligation pour les propriétaires privés de passer maintenant à Minergie pour les bâtiments; notre canton se veut exemplaire en matière d'énergie, ne veut pas de nucléaire, veut du renouvelable, etc. Eh bien, Mesdames et Messieurs, on ne trouve pas les quelque 800 000 F annuels qui seraient, au minimum, nécessaires pour transformer ces lignes urbaines d'autobus - conformément, d'ailleurs, au voeu du Conseil municipal de la Ville de Genève, je le signale - en les remplaçant par l'exploitation de minibus qui fonctionneraient avec un moteur électrique.
Mesdames et Messieurs, je trouve cela tout simplement déplorable. Pour ma part, je ne peux pas me contenter d'un rapport qui n'aborde pas cette problématique essentielle et exemplaire. C'est trop facile, au niveau du monde politique, de dire au privé: «Faites des efforts !» Et que, lorsque des efforts peuvent être réalisés, de manière exemplaire par les pouvoirs publics, eh bien, que ceux-ci ne le soient pas ! Pour ces raisons, Mesdames et Messieurs, pour ma part, je ne voterai pas ce rapport.
Le président. Merci, Monsieur le député. Je rappelle que nous sommes aux extraits. La parole est à M. Weiss.
M. Pierre Weiss (L). Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, vous vous rappelez sans doute le sketch de Fernand Raynaud: il entrait dans une boulangerie ou un tea-room et demandait un thé et deux croissants. L'aimable soubrette lui répondait: «Nous n'avons pas de croissants. Alors que désirez-vous ?» Le client: «Ce n'est pas compliqué; donnez-moi un café et deux croissants.» La soubrette: «Je viens de vous dire que nous n'avions pas de croissants. Que désirez-vous ?» «Ah, ce n'est pas compliqué; donnez-moi une bière et deux croissants.»
Il y a des personnes qui ont des idées fixes ! Vous le comprenez fort bien et vous voyez peut-être où je veux en venir. Quel que soit le sujet sur lequel certains d'entre nous interviennent, ils réussissent toujours à placer des choses incongrues, parfois même impossibles, et qui plus est contraires à la réalité. C'est ainsi que l'un des députés de ce parlement, dont évidemment je ne citerai pas le nom, a récemment dit que, s'agissant des parkings park and ride, ceux-ci étaient réservés aux frontaliers. C'est faux ! C'est faux ! Je le dirai chaque fois que la personne dont je ne citerai pas le nom le dira. Les parkings park and ride sont réservés à tous ceux qui habitent à plus de 2 km du parking. Je m'assieds maintenant, je reprendrai la parole la prochaine fois que cette contrevérité sera énoncée.
Mme Loly Bolay (S). J'interviens brièvement pour dire que le parti socialiste se réjouit de la réponse du Conseil d'Etat.
J'aimerais quand même faire une petite remarque. Si l'Etat avait une meilleure collaboration avec toutes les personnes concernées, on éviterait peut-être ce genre de pétitions, comme d'autres d'ailleurs. C'est-à-dire que la collaboration entre l'Etat, les TPG et la Ville de Genève doit être renforcée, Mesdames et Messieurs. Pourquoi ? Parce que les habitants de la Vieille-Ville, quand on leur a annoncé que cette ligne allait être supprimée, sont montés aux barricades, ce que l'on comprend très bien. Nous, nous prêchons plutôt pour une meilleure collaboration entre les personnes concernées et pour que même les associations de quartier soient intégrées dans le processus de concertation et d'information.
Pour le surplus, j'aimerais relever, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le président, que la Vieille-Ville est un endroit stratégique dans toutes les cités du monde. Je l'ai souvent dit en ce plénum: dans cette Vieille-Ville de Genève, il y a un véritable capharnaüm de voitures ! J'en veux pour preuve qu'à la place du Bourg-de-Four - et là, je m'adresse plus particulièrement à Mme Rochat - les gens viennent boire leur café dans un bistro que je ne nommerai pas et ils se garent juste à côté... Et alors ? Eh bien, les véhicules venant pour effectuer des déménagements, souvent, ne peuvent pas passer. Je trouve cela inadmissible.
Je demanderai à Mme la conseillère d'Etat que le poste de police situé à proximité fasse plus de rondes et de contrôles, car franchement, avoir un parking à Saint-Antoine, donc tout près, alors que ces voitures squattent toute la rue de l'Hôtel-de-Ville, c'est tout simplement inacceptable. D'autant plus qu'il y a un parking et, bien entendu, ce bus numéro 36.
Les socialistes, je le répète, sont extrêmement contents de la réponse du Conseil d'Etat, mais, à nouveau, je dirai que le Conseil d'Etat peut faire mieux en termes de collaboration.
Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Plusieurs problèmes ont été abordés... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...notamment la collaboration avec la Ville. J'aimerais juste rappeler que le problème de cette pétition est intervenu au moment de certaines frictions, il y a quelques années, au sujet des différends fiscaux avec la Ville de Genève. C'était une mesure de rétorsion, ne plus payer les minibus... Bon. Actuellement, cette question-là est réglée, puisque c'est l'Etat qui prend à sa charge ce minibus, dans le cadre du contrat de prestations que vous serez amenés à voter prochainement.
D'autre part, il y a une question d'électrification de cette ligne. J'y suis favorable ! Mais je pense que, dans le cadre du contrat de prestations qui est extrêmement serré - on a dû renoncer à des services et à des Proxibus dans d'autres villages, d'autres endroits, et, en plus, on a dû augmenter une partie des tarifs - eh bien, je pense que la Ville pourrait, elle, jouer un rôle important et prendre à sa charge l'électrification de cette ligne. Ce n'est pas quelque chose qui est au-delà de ses forces; je pense que, pour la Ville, acheter trois minibus n'est pas vraiment une grosse affaire. Elle le pourrait, je pense également que c'est de son ressort, pour apporter un plus aux citoyens de la Ville.
Par ailleurs, la circulation dans le périmètre de la Vieille-Ville a été évoquée. Effectivement, cela n'est pas normal. Il y a deux jours, il a presque eu des morts parce que les camions des pompiers ne pouvaient pas passer... C'est vraiment scandaleux ! Il me semble que la police doit maintenant agir et que, par ailleurs, la Ville doit enfin réaliser - depuis dix ans - le projet qui est de poser trois bornes rétractables en Vieille-Ville. On règle ainsi le problème de circulation, puisqu'il n'y aurait plus que les ayants droit qui pourraient entrer en Vieille-Ville. C'est simple et pas cher ! J'attends ce projet depuis que je suis élue, c'est pourquoi j'enjoins la Ville de Genève d'agir et de le déposer. (Applaudissements.)
Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1702.
Le président. Je salue à la tribune les cadres de la FSASD, qui viennent suivre nos travaux. (Applaudissements.)