Séance du
jeudi 11 juin 2009 à
17h
56e
législature -
4e
année -
9e
session -
45e
séance
RD 779
Le président. Nous avons reçu une lettre de M. Jean Rossiaud nous informant de sa décision de démissionner de son mandat de député à l'issue de notre présente séance. Je prie Mme la secrétaire de bien vouloir lire le courrier 2792. (Applaudissements à l'issue de la lecture.)
M. Christian Bavarel (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, il me revient la difficile tâche de rendre hommage à Jean Rossiaud, car, comme vous le savez certainement, ce dernier est licencié en droit, licencié en sciences politiques, docteur en sociologie, mais il est surtout spécialiste du repassage et de la cuisine, tout comme il est spécialiste du top départ pour les enfants aux différents cours et aux différents endroits. Lors des caucus, nous avons souvent eu des discussions sur des problèmes extrêmement scientifiques et sur la littérature qu'il a pu lire, mais aussi sur des petites astuces de repassage et de raccommodage. Ce sont des aspects de sa personnalité que l'on connaît moins !
Cet ancien délégué du CICR est délégué des Verts genevois auprès des Verts suisses, délégué des Verts suisses auprès des Verts européens et spécialiste - comme chacun le sait - des différents forums sociaux mondiaux. C'est notre Rossiaud international, à ne pas confondre bien évidemment avec le Rossiaud local. En effet, il en existe un autre, mais c'est son frère, ne vous y méprenez donc pas ! Ils sont plusieurs ! Mais il existe une astuce: lorsqu'il s'agit d'un homme qui s'occupe de logement au niveau local, ce n'est pas lui, mais son frère ! Certaines personnes font encore la confusion aujourd'hui, mais vous avez bien là le spécimen international qui a siégé avec nous.
Il est vrai que lorsque vous croisez Jean Rossiaud et qu'il vous présente les gens qui l'accompagnent, vous êtes toujours surpris de voir un nouveau quidam qui parle plus ou moins bien le français; et lorsque vous lisez quelques mois plus tard dans les journaux un article sur une personnalité, vous vous dites: «Tiens, mais ce n'est pas le mec ou la nana qui était avec Jean l'autre jour ?» Il est donc assez surprenant de retrouver ce réseau constamment très riche que Jean nous apporte.
Vous avez pu voir que Jean Rossiaud est avant tout un scientifique; il a pondu des rapports très conséquents dans le domaine des droits de l'Homme, ainsi que sur le G8, avant de venir au Grand Conseil. C'est donc un homme qui rédige des rapports très complets. En revanche, ce n'est pas forcément simple à gérer au sein d'un caucus. En effet, c'est quelqu'un qui, lorsque vous avez une idée et défendez un point de vue, prend toujours le contre-pied, se demande toujours si l'on ne pourrait pas analyser les choses autrement, vous engage toujours à pousser la réflexion, vous demande où sont vos références, si vous avez bien réfléchi à tout, etc.; alors pour gérer un caucus... Emilie a quelquefois souffert - et nous aussi ! - parce qu'il n'est pas toujours simple de suivre Jean dans ses réflexions. Néanmoins, cela nous a fortement enrichis, même si cela ne nous a pas simplifié la vie, c'est clair.
Il y a un dernier côté que l'on connaît peu de Jean, et que je vous souhaite à tous de pouvoir découvrir. Dans la mesure où il a fait de longues études, il a gardé un côté étudiant et un goût immodéré pour la fête; pas la fête moderne d'aujourd'hui qui consiste à aller chercher un état de conscience modifié le plus rapidement possible et de la manière la plus extrême, mais ces fêtes qui sont des célébrations de l'amitié, telles de vieilles fêtes païennes pour une divinité oubliée, des fêtes qui jusqu'au bout de la nuit font briller dans le fond des yeux cette dimension essentielle qui est le plaisir d'être ensemble et de débattre. Je vous souhaite à tous, ainsi qu'à nous-mêmes, de pouvoir continuer à participer à ces immenses nuits qui sont des moments de plaisir énorme.
Nous n'avons, chez les Verts - et j'espère que vous non plus - pas de regret de voir partir Jean, parce qu'il a fait un choix de vie cohérent et très proche de celui des Verts, qui est de se dire: «Vivons pour une meilleure qualité de vie». Malheureusement ici, dans ce Grand Conseil, nous nous imposons très souvent des règles dont nous appliquons exactement l'inverse, mais, Jean, je me réjouis de pouvoir aller boire un verre tout à l'heure avec toi ! (Applaudissements.)
M. Roger Deneys (S). J'aimerais rendre un hommage chaleureux à Jean Rossiaud, que j'ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer dans ce Grand Conseil, notamment à la commission des Droits de l'Homme. Jean Rossiaud a toujours fait preuve d'une ouverture d'esprit et intellectuelle qui honore ce Grand Conseil et, pour les socialistes, il a toujours été un membre des Verts qui était ouvert aux idées sociales, aux idées globales, et qui ne concevait pas l'écologie sans son volet social.
C'est donc un départ que nous, socialistes, allons regretter, tout comme va le regretter la commission des Droits de l'Homme - et là je parle en tant que président de cette commission. En effet, Jean Rossiaud a toujours su amener des idées venant de l'extérieur, des idées nouvelles et sans apriori, qui font vraiment honneur à notre république et qui sont certainement des sources d'inspiration pour l'avenir de notre canton. Parallèlement, j'ai eu l'occasion de constater qu'il était parfois difficile pour quelqu'un d'aussi brillant que Jean Rossiaud d'exprimer simplement ses idées dans ce Grand Conseil et de les faire passer en les vulgarisant suffisamment, ce que je regrette.
Je te souhaite bon vent, Jean, et certainement à bientôt ! Nous aurons aussi sûrement l'occasion de reparler du livre intitulé «Pour sauver la planète, sortez du capitalisme», car l'avenir, il est là. Merci, Jean, et à bientôt ! (Applaudissements.)
Le président. Il est pris acte de cette démission. M. Jean Rossiaud a siégé au Grand Conseil pendant plus de cinq ans. Elu comme premier vient-ensuite de la liste du parti des Verts le 18 décembre 2003, en remplacement de M. Ueli Leuenberger, il a été réélu en 2005. Au cours de son mandat, il a participé aux travaux des commissions suivantes: droits politiques, enseignement supérieur, transports et grâce. En 2007, il a présidé la commission de contrôle de gestion et, en 2008, la commission des Droits de l'Homme.
Ses interventions ont porté notamment sur les hautes écoles spécialisées et l'université, sur le droit d'asile et les droits de l'Homme, ainsi que sur l'aide au développement et les transports publics.
Nous le remercions du temps qu'il a consacré à l'activité parlementaire et lui souhaitons plein succès pour la suite de ses activités professionnelles et personnelles. Fidèles à la tradition, nous lui remettons un stylo souvenir. (Applaudissements. Le président descend de l'estrade et remet le stylo souvenir à M. Jean Rossiaud.)
M. Jean Rossiaud (Ve). Merci une nouvelle fois à toutes et à tous, merci à mes camarades Verts et à mes compagnons socialistes, et je vous invite tous, Mesdames et Messieurs les députés, à boire un verre quand vous le voulez à partir de maintenant ! (Exclamations. Applaudissements.)
Le président. Voilà une très bonne initiative !