Séance du
vendredi 3 avril 2009 à
20h30
56e
législature -
4e
année -
7e
session -
39e
séance
M 1822
Débat
Le président. Si la parole n'est pas demandée, nous allons procéder au vote de cette proposition de motion... Non, la parole est demandée par Mme Favre. (Exclamations.)
Mme Christiane Favre (L). Mesdames et Messieurs les députés, notre hymne national ou nos chants patriotiques font partie de ces connaissances que l'on peut parfaitement transmettre à l'école. Elles appartiennent à notre culture. Apprendre l'hymne national est d'ailleurs inscrit dans le programme de l'école primaire. Cela dit, on peut aimer son pays sans connaître toutes les strophes de cet hymne, il ne faut pas tout mélanger. En outre, l'apprendre est une chose, mais le faire chanter deux fois par mois pendant toute la scolarité relève d'une autre volonté. Les arguments de la motion sont d'ailleurs explicites: sensibiliser les élèves à la notion de patrie et les encourager à accomplir leurs devoirs civiques. Mais pour arriver au même résultat, il y a d'autres méthodes, moins simplistes et plus intéressantes, telles que les cours d'histoire ou d'éducation civique. Pour intégrer des enfants naturalisés, il existe aussi d'autres manières de faire, et l'école tout entière est un facteur d'intégration. Et pour que les footballeurs de la «Nati» soient moins gauches lorsqu'ils chantent l'hymne suisse devant les caméras de télévision, pourquoi pas ? Mais si l'on tient à régler ce problème, il y a des solutions plus rapides que d'attendre que les joueurs de l'équipe suisse soient tous issus de l'école publique genevoise ! Je suis sûre qu'ils sont tous capables d'apprendre au moins deux couplets d'ici au prochain match, si l'ASF par exemple l'exige.
Ces arguments ne sont donc pas très convaincants. Mais si nous refusons cette motion, c'est encore pour une autre raison. C'est parce qu'elle est signée par ceux-là mêmes qui stigmatisent les frontaliers à longueur de textes parlementaires, qui veulent instaurer la ségrégation scolaire pour les élèves non francophones et qui demandent que les SDF étrangers soient parqués dans des lieux de rétention gardés par l'armée. Ces dérapages nous laissent à penser que le but de cette motion est loin d'être innocent. Par conséquent, nous la refuserons parce que nous refusons que notre hymne national soit pris en otage dans ce genre de discours. (Applaudissements.)
M. Olivier Sauty (MCG). Que de sous-entendus ! Mais passons. J'aimerais faire un petit rappel. Nous sommes en été 1841. Le lundi 22 novembre, quatre citoyens zougois entonnent ce qui allait devenir le «Cantique suisse» en présence de son compositeur, le prêtre uranais Alberik Zwyssig... Rassurez-vous, je serai bref. Deux ans plus tard, en 1843, le nouveau chant patriotique paraissait déjà dans le livret des festivités des «Zürcher Zofinger», l'association d'étudiants la plus ancienne de Suisse, à l'occasion de l'anniversaire de l'entrée de Zurich dans la Confédération. Toujours en 1843, le chant de Zwyssig était présenté à un public enthousiaste lors de la Fête fédérale de chant, également à Zurich. Très vite, les choeurs d'hommes du pays l'ajoutent à leur répertoire, et on peut l'entendre dans le cadre de fêtes à caractère patriotique. Néanmoins, le Conseil fédéral rejettera les motions qu'il reçoit entre 1894 et 1953 visant à élever le «Cantique suisse» au rang d'hymne national. En effet, il est d'avis que ce n'est pas un décret des autorités qui doit en décider, mais bien le peuple par l'utilisation régulière du chant en question. Finalement, en 1961 le Conseil fédéral décida que le chant de Zwyssig, qui avait l'avantage d'être une création purement helvétique, allait devenir l'hymne national suisse. Cela fut décrété officiellement, Mesdames et Messieurs, le 1er avril 1981, et ce n'est pas un gag ! Voilà pour le petit rappel du passé.
Maintenant, concernant les arguments qui ont été énoncés par ma préopinante, je ne vois pas de sous-entendus dans notre motion. Je pense que l'identité nationale passe par une représentation et que le chant est quelque chose de très bien. Alors si l'on peut identifier la Suisse par rapport à un chant, je ne vois pas où est le problème. Et je vois encore moins où est le problème que l'on demande à l'enseignement public de faire en sorte que les élèves fréquentant nos écoles puissent l'apprendre.
Quant à l'invite proprement dite - comme vous pouvez le constater, cette motion a été déposée le 16 mai 2008, je n'étais donc pas là et ne l'ai pas signée - je reconnais que la manière dont elle est formulée n'est pas franchement fantastique. (Remarque.) C'est pourquoi je ne peux pas vous demander de la soutenir en l'état. Mais je vous demanderai, Mesdames et Messieurs les députés, de bien vouloir la renvoyer à la commission de l'enseignement, afin qu'elle étudie un amendement qui soit plus conforme et qui contienne peut-être moins de sous-entendus.
M. Eric Bertinat (UDC). Comme la plupart d'entre vous, je suppose, je suis un peu étonné de voir cette proposition de motion émaner d'un mouvement qui prône l'indépendantisme de Genève et qui aurait dû proposer, à mon sens, le «Cé qu'è lainô» plutôt que l'hymne national. Cela étant dit, est-ce que cette motion est superfétatoire ? Est-il inutile de rappeler, principalement aux enseignants, qu'ils doivent apprendre l'hymne national aux élèves dans les écoles genevoises ? Personnellement, je ne crois pas. Et je le crois d'autant moins après avoir assisté à un match de football il y a quelques jours à la Praille, assis dans la tribune, derrière le but, et entouré d'enfants qui avaient à tout casser entre 10 et 15 ans, car je peux vous assurer qu'ils ont montré qu'ils aimaient chanter ! Alors pourquoi les enseignants n'apprennent-ils pas l'hymne national comme c'est demandé ? Cette motion soulève le problème. En dehors des arrière-pensées ou des procès d'intention que l'on peut faire au parti de M. Stauffer, cette question demeure: on n'apprend pas l'hymne national, et l'on aimerait bien savoir pourquoi.
Cette motion est aussi l'occasion de rappeler que l'hymne national peut faire partie d'un programme d'intégration. Je veux bien que l'on intègre tous les étrangers en commençant par leur donner beaucoup d'informations et par faire en sorte qu'ils se sentent vraiment bien chez nous, mais s'intégrer, c'est aussi ressentir ce que ressent la société du canton. Et l'hymne national, à mon avis, doit faire partie d'une démarche intégrative.
J'ai une dernière remarque. En discutant de cette motion avec quelques-uns d'entre vous, j'ai entendu un député me dire: «L'hymne national, c'est quand même très nationaliste !» Alors on peut utiliser les termes que l'on veut: nationaliste, patriotique, etc., mais il ne faut pas non plus pousser le bouchon trop loin.
Malgré tout, je profite de cette motion pour dire que l'on souhaite ardemment que l'hymne national soit appris et chanté, par exemple en fin d'année. Cela peut être l'occasion, pourquoi pas. Reste que cette motion, comme je l'ai dit, est superfétatoire, puisque le programme d'enseignement demande que cet hymne soit appris. Simplement, on sonne un peu les cloches ce soir en demandant qu'il soit effectivement enseigné.
Le président. Merci, Monsieur le député. Je rappelle que nous sommes en débat de catégorie II: trois minutes par groupe. La parole est à M. Garcia.
M. Pablo Garcia (S). Mesdames et Messieurs les députés, j'aimerais partager avec vous une petite anecdote à laquelle cette motion m'a fait penser. J'étais avant-hier à bord d'un tram en direction de Lancy lorsque je croise un père et son fils qui se rendent au match de l'équipe nationale à la Praille. Le fils demande à son père de nouer le drapeau suisse autour de son cou. Une fois l'opération effectuée, le fils s'écrie: «Ah, je deviens suisse !» Avec un déguisement, une cape, on devient d'une certaine façon quelqu'un d'autre, un super héros. La réaction de cet enfant m'a fait penser à la réflexion du MCG contenue dans cette motion, selon laquelle on est suisse lorsqu'on porte les attributs de la nationalité: quand on tient un drapeau ou que l'on chante l'hymne national. Pourtant, Mesdames et Messieurs les députés, la nationalité et le sentiment d'appartenance ne se réduisent pas à un passeport ou à un chant.
J'aimerais continuer dans cet exemple «égocentré» en vous parlant de ma famille qui, comme vous le savez, a été naturalisée suisse, mais qui est aussi binationale. Et je vais honteusement vous avouer que ma famille ne connaît pas toutes les strophes de nos hymnes nationaux. Cela fait-il de nous de mauvais citoyens, des maladaptés ? Cela fait-il de mon père un mauvais chef d'entreprise, lui qui a fait le choix de l'embauche en période de crise ? Cela fait-il de ma mère une mauvaise citoyenne, elle qui a essayé d'élever ses enfants dans le respect de la société dans laquelle ils vivent ? Cela fait-il de votre serviteur un mauvais député, lui qui estime que l'engagement au service de la collectivité est la suite naturelle de sa naturalisation ?
Je vais vous dire ce que signifie être suisse pour ma famille, une famille qui ne connaît pas toutes les strophes de notre hymne national. C'est aimer un pays qui est fier de son multiculturalisme, de sa tradition de solidarité, de ses valeurs humanistes, de sa démocratie, surtout lorsque l'on naît sous une dictature. C'est aimer un pays où des réfugiés peuvent espérer construire une vie nouvelle et où chacune et chacun d'entre nous a les opportunités et la chance de réaliser ses rêves. Vous comprendrez pourquoi je me sens suisse; vous comprendrez pourquoi je me sens patriote; et vous comprendrez pourquoi je vous invite à rejeter cette motion.
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Jacques Follonier (R). Mesdames et Messieurs les députés, je n'ai jamais vu une motion aussi restrictive ! Pourquoi chanter l'hymne national une ou deux fois par mois ? Pourquoi pas tous les jours ?
Une voix. Comme aux Etats-Unis !
M. Jacques Follonier. Pourquoi pas à genoux ?! Cela élèverait peut-être l'âme de nos élèves ! (Rires.) Pourquoi pas dans les entreprises ? On aurait l'impression d'être en Corée du Nord ! Et finalement, on peut même se poser la question... (Remarque.) ...pourquoi pas au Conseil d'Etat ?
Une voix. Au Grand Conseil !
M. Jacques Follonier. ...cela pourrait lui faire du bien ! (Remarque.) Non, ne vaut-il pas mieux avoir une larme émue qu'un rabâchage impie sur une chanson qui devrait rester la fierté de notre nation ? Mesdames et Messieurs, on peut avoir un sourire ému, mais oublions cette motion. C'est d'ailleurs ce que nous allons faire.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. de Battista, à qui il reste quarante secondes.
M. Régis de Battista (S). Je vais essayer de m'y tenir, merci. Je voudrais brièvement souligner deux ou trois points au sujet de cette proposition. On a l'impression que c'est une blague. Et elle est inutile: on sait très bien que forcer des jeunes à apprendre l'hymne national et à le réciter ne fonctionne absolument pas. Donc ce serait vraiment dommage d'insister de cette façon.
Je voudrais encore dire ceci avant de clore. Il est vrai que les notions de patriotisme et de nationalisme, si l'on va beaucoup plus loin dans le sujet - ce qui nécessiterait bien plus de dialogue - sont des valeurs très personnelles. Elles dépendent de l'origine des personnes, de leur parcours de vie, etc. Et dans un pays démocratique comme la Suisse, ce n'est pas forcément en chantant l'hymne national que l'on est un bon patriote. On est patriote en faisant bien d'autres choses. Dans ce sens-là, je crois vraiment qu'il faut ne pas entrer en matière sur cette motion.
M. Michel Forni (PDC). Nous sommes saisis ce soir d'une invite qui est une symphonie un peu déconcertante: l'apprentissage de l'hymne national et l'obligation de s'y exercer au moins deux fois par mois. Veuillez m'excuser mais, en termes de physiologie, c'est une fonction qui est un peu restrictive. (Rires.) Alors pourquoi imposer ce genre de sport à des spécialistes de l'éducation ? Personnellement, je pense que le patriotisme est un phénomène important, mais il peut devenir un enjeu politique que je qualifierai de «politicardisant». Et s'il en fallait une preuve encore ce soir, on pourrait parler de «suissité». Cette tentative d'imposition par un coup de force à l'égard des enseignants découle d'une forme d'autohypnose très «satisfactionnelle».
D'un autre côté, on peut l'utiliser en mettant des affiches et en collant des quolibets; c'est moins porteur et la symphonie se décline plus difficilement. Mais l'attachement à la patrie et une sensibilisation à de futures responsabilités pourraient bénéficier, comme cela est dit, d'un coup de baguette magique par la répétition de notre chant national, également pour des futurs candidats à la naturalisation - thème d'ailleurs développé dans l'exposé des motifs.
Ce type de motion n'apporte rien ! Cela coûte beaucoup en temps et en deniers publics. Les directives du DIP, si vous les relisez, sont très claires. L'enseignement de l'hymne national se fait généralement à partir de la quatrième primaire et celui du «Cé qu'è lainô», qui nous est cher, à partir de la deuxième. Je n'ai pas trouvé trace du «Picoulet», vous m'en excuserez !
Cette argumentation occulte plusieurs prises de position du Conseil fédéral. Or, si depuis 1981, comme cela a été dit tout à l'heure, notre hymne national est perçu par les uns comme une splendeur, par les autres avec ses défauts, il reste très populaire, et nous en sommes fiers. Cette démarche du MCG sous-estime également des critiques qui ont été formulées. Je rappelle qu'il y a eu des amendements au niveau fédéral et que certains ont même proposé de remplacer notre hymne national par le «Roulez tambours» d'Henri-Frédéric Amiel. Si l'on va un peu plus loin, nous trouvons du zurichois. A Zurich, vous vous souvenez qu'il y a Leonhard Widmer, qui en a rédigé le texte et s'est associé à un moine uranais. Et nous retrouvons bien sûr notre source nationale.
Cette motion n'épargne rien, elle exaspère et n'apporte rien. D'autre part, elle oublie de souligner le rôle des parents, qui peuvent participer à l'étude de l'hymne national. Il est vrai que chanter un hymne national peut permettre de forger des convictions, de légitimer des aspirations. Mais souvent - et comme cela semble être le cas ce soir - cela permet de faire du show télévisé, du spectacle narcissique. C'est la dictature de l'audimat.
Le président. Il faudra terminer, Monsieur le député.
M. Michel Forni. Je termine, Monsieur le président. Je préférerais simplement que l'on dise, si l'on veut gagner en crédibilité: «Ecoute, retiens et crois.» Ou mieux, si vous êtes un peu plus jeune: «Vois, compare et juge», et ensuite chante. Sous le couvert d'une intervention pédagogique, le MCG nous vend un habillage «relooké» d'un patriotisme synonyme de nationalisme. Je vous invite donc à renoncer à cette proposition. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à Mme Hagmann. Vous avez une minute, Madame.
Mme Janine Hagmann (L). Mesdames et Messieurs les députés, est-ce que vous croyez que le département de l'instruction publique a attendu le MCG pour établir le programme de chant qu'il donne à ses enseignants ? J'ai pris la peine de le rechercher et je vais vous dire exactement ce qui figure dans le programme du DIP, que chaque enseignante et enseignant reçoit et exécute fidèlement, selon les consignes qui lui sont données. (Remarque.) En deuxième primaire, la strophe 1 du «Cé qu'è lainô». En troisième primaire, les strophes 1 et 2 de cette chanson. En quatrième primaire, les strophes 1, 2 et 4 du «Cé qu'è lainô» et la strophe 1 du «Cantique suisse». En cinquième primaire, les strophes 1, 2, 3 et 4 du «Cé qu'è lainô» et les strophes 1 et 2 du «Cantique suisse». Et en sixième primaire, reprise des quatre premières strophes du «Cé qu'è lainô» et des deux premières du «Cantique suisse». Donc cette motion est absolument inutile et, comme l'a dit ma collègue, nous la refuserons. (Exclamations. Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. Golay. Vous avez dix secondes !
M. Roger Golay (MCG). Je serai très bref. L'hymne national se veut rassembleur, dans les moments de joie et de difficulté. (Commentaires.) Certains cantons ont voté ce type de texte sans se poser d'autres questions. Puisque le programme est si développé, je me pose la question suivante: pourquoi autant de jeunes ne savent-ils pas chanter l'hymne national à la sortie de la scolarité ?
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Roger Golay. Nous voulons simplement...
Le président. Vous devez terminer, Monsieur le député !
M. Roger Golay. Je termine, Monsieur le président. Nous voulons simplement lancer un signal fort, à l'intention de l'ensemble des Confédérés, de notre attachement à la Confédération et à notre patrie.
M. Pierre Losio (Ve). Je dois dire qu'il est un peu paradoxal que je prenne la parole sur ce sujet, puisqu'avec mon collègue Bavarel nous sommes ultra, archi, complètement minoritaires dans notre groupe, lequel va refuser cette motion. Néanmoins, j'ai été très attentif aux arguments développés par mon collègue de Battista. Je pense que l'attachement que l'on peut avoir à son pays est effectivement quelque chose de très particulier, une conviction intime, et qu'il peut se manifester de différentes façons. Par ailleurs, j'ai également une longue expérience de l'école primaire, ainsi que ma collègue Janine Hagmann, qui a très clairement expliqué ce qui figure au programme. Mais pour être vraiment honnête, on doit reconnaître que, dans les faits, ce programme est diversement appliqué dans les classes. Heureusement, on a créé des chorales où l'on apprend des chansons de Charles Trenet, de Boby Lapointe, etc., ce que je trouve tout à fait salutaire. J'ai moi-même dirigé, pendant je ne sais combien d'années, des chants pour les promotions, parce que personne ne voulait s'y coller. Il fallait bien le filer à quelqu'un ! Et, d'après mes constatations, je ne suis pas certain que le plan d'études - ainsi qu'il s'appelait à l'époque - soit appliqué de manière aussi concrète que vous l'avez décrit.
Ce qui me gêne dans cette motion, c'est qu'elle a une tentation totalitaire. En effet, j'ai toujours pensé que le totalitarisme, ce n'était pas d'interdire, mais d'obliger. Or cette motion vise à contraindre et à obliger. Cela dit, l'ultraminorité que nous représentons, mon collègue Bavarel et moi-même, pense qu'il y a tout de même certaines choses que l'on pourrait aussi pratiquer dans les classes. Je pense à certaines magnifiques chansons de Jaques Dalcroze. Peut-être connaissez-vous: «Oh, que nous t'aimons Genève, ton Salève au flanc rugueux, le Rhône pur et l'Arve grise, et là-haut la vieille église qui veille sur le lac joyeux.» Cela peut paraître un peu désuet, mais c'est un attachement que l'on peut avoir.
En conclusion, notre groupe va s'opposer à cette motion de manière résolue. Quant à l'ultra et l'archiminorité que nous représentons, nous allons nous abstenir. (Rires.)
Le président. Merci, Monsieur le député. Mesdames et Messieurs, nous sommes saisis d'une demande de renvoi à la commission de l'enseignement. C'est sur cette demande que nous nous prononçons en premier lieu.
Mis aux voix, le renvoi de la proposition de motion 1822 à la commission de l'enseignement, de l'éducation et de la culture est rejeté par 61 non contre 11 oui.
Mise aux voix, la proposition de motion 1822 est rejetée par 56 non contre 7 oui et 9 abstentions.