Séance du
jeudi 22 janvier 2009 à
17h
56e
législature -
4e
année -
4e
session -
17e
séance
RD 769
Le président. Nous avons reçu de notre collègue, Mme Ariane Blum Brunier, sa lettre de démission de son mandat de députée, avec effet à l'issue de cette séance. Je prie Mme la secrétaire de bien vouloir lire le courrier 2752. (Applaudissements à l'issue de la lecture.)
Mme Anne Mahrer (Ve). Tu avais bien raison, chère Ariane, de te présenter au Grand Conseil en 2001, et je crois pouvoir dire que tu ne le regrettes pas ! Certes, la vie parlementaire n'est pas un long fleuve tranquille, surtout lorsqu'on mène de front vie familiale, vie professionnelle et vie politique. C'est précisément cette réalité quotidienne qui t'a permis d'aborder avec compétence des dossiers aussi importants que l'école et la santé - pour ne citer que ceux-ci - et de les défendre avec force et conviction aussi bien en commission qu'en séance plénière.
L'expérience parlementaire est une chance dans un parcours de vie. Cela dit, l'engagement politique va bien au-delà de cette enceinte, et le tien ne s'arrête pas à la porte du Grand Conseil, puisqu'il se poursuit notamment dans le cadre de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer du sein. Il y a donc une vie après la politique institutionnelle, une vie d'autant plus souriante que cette même politique permet parfois une rencontre heureuse ! Nous souhaitons que ce temps libéré s'ouvre sur de belles perspectives et nous te remercions, chère Ariane, de ton engagement au sein du groupe des Verts. (Applaudissements.)
Mme Laurence Fehlmann Rielle (S). Chère Ariane, au nom du groupe socialiste et en mon nom personnel, j'aimerais te dire combien nous t'avons appréciée pendant toutes ces années - presque deux législatures - où nous t'avons côtoyée au Grand Conseil. En ce qui me concerne, j'ai siégé avec toi à la commission de la santé, et j'ai été très souvent impressionnée par la façon dont tu étayais tes arguments et affirmais tes convictions et opinions, ainsi que par ton autonomie et ton esprit constructif. Et si des esprits chagrins ont osé affirmer il y a quelques semaines que quelqu'un écrivait tes textes, eh bien nous, nous savons que tu n'as pas attendu le prince charmant pour diriger ta plume ! En revanche, c'est grâce à Christian que nous t'avons connue un peu mieux et que nous avons pu nous lier d'amitié avec toi; c'était - il l'a dit - au Club de la bière blanche, dont faisait également partie le regretté Bernard Annen. Nous avons eu beaucoup de fous-rires et vécu de nombreux moments festifs, et j'espère qu'ils continueront !
Tu l'as compris, nous allons te regretter, et nous savons que ta décision est irrévocable; nous te souhaitons donc une très bonne suite de parcours sur le plan professionnel, familial et conjugal ! (Applaudissements.)
M. François Gillet (PDC). Permettez-moi de m'adresser en une seule fois au couple Blum Brunier. On les dit inséparables, je ne les séparerai donc pas dans mes remerciements !
Je tiens à dire que j'ai énormément apprécié, comme l'ensemble de mes collègues de la commission de l'enseignement, de travailler avec Ariane et Christian; nous avons eu de nombreux objets importants à traiter durant ces trois ans et demi, et à tout moment ils ont été là pour trouver, avec l'ensemble de la commission, des solutions constructives, afin que les objets importants que nous avions à traiter obtiennent une majorité. Nous avons beaucoup bénéficié de leurs compétences et de leur état d'esprit très positif. Je citerai en particulier l'exemple du contreprojet sur le cycle d'orientation, pour lequel ils ont été des artisans de la première heure; je n'ai qu'un regret, c'est qu'ils nous quittent avant le deuxième round de la campagne prévue pour le printemps prochain, mais je sais qu'ils seront dans les coulisses pour soutenir ce projet équilibré et important pour l'avenir du cycle. Au nom du groupe démocrate-chrétien, j'aimerais leur dire merci et bon vent pour la suite ! (Applaudissements.)
M. Philippe Guénat (UDC). Cher Christian, chère Ariane, vous êtes peut-être étonnés de voir un membre de l'UDC prendre la parole. On vous a couverts d'éloges et je ne reviendrai pas sur ce point; j'aimerais simplement vous rappeler qu'il y a deux mois je vous ai protégés, j'ai pris votre défense et me suis élevé contre des propos dégueulasses, inadmissibles, tenus par un membre du MCG et que cela m'a valu, à leur grande satisfaction, une plainte pénale. Mais sachez que de faire l'objet d'une plainte pénale pour avoir pris la défense de Christian et d'Ariane ne me pose pas de problème, je suis prêt à le refaire demain ! Merci et bon voyage ! (Applaudissements.)
Mme Janine Hagmann (L). Chère Ariane, au nom du groupe libéral, j'aimerais associer nos voeux à ceux des députés qui se sont exprimés précédemment. Si c'est moi qui le fais, c'est parce que je crois que nous avons accompli un bon bout de chemin ensemble. Tu me disais en venant que cela faisait sept ans que tu sièges à la commission de l'enseignement - moi j'y suis depuis un petit peu plus longtemps ! - et, pendant ces sept années, nous nous sommes fait face, car nous étions assises exactement vis-à-vis l'une de l'autre. Nous n'avons évidemment pas toujours eu les mêmes réponses ou les mêmes solutions, mais je dois dire qu'Ariane, sous un aspect de réserve, de docilité et de douceur, lorsqu'elle tient un os, elle le tient, et je vous assure qu'elle ne le lâche pas ! Elle nous fait même réfléchir et nous demander si l'on a vraiment raison d'aller là où l'on avait décidé d'aller !
Tu as toujours essayé, à la commission de l'enseignement, de trouver des solutions pour le bien de l'école genevoise, et je crois que nous sommes nombreux autour de cette table à avoir parfois passé outre nos divergences politiques pour faire en sorte que la formation à Genève soit performante. Lors du traitement des projets de lois par la commission de l'enseignement, nous avons vécu - comme l'a dit François Gillet - des moments de passion, comme des moments d'ennui, mais nous avons également partagé, je crois, de bons moments de convivialité, et c'est à relever. Dans cette enceinte, on se rend compte que, malgré les divergences politiques, on arrive à établir des liens avec des gens qui nous apportent quelque chose: on se donne beaucoup les uns aux autres, et c'est une qualité que j'ai appréciée chez toi, Ariane.
Tu vas pouvoir maintenant, avec Christian, mettre en pratique les théories pédagogiques que vous avez énoncées. Ce ne sera peut-être pas toujours aussi facile que sur le papier, mais nous te souhaitons vraiment bon vent pour la suite de ton existence, vu que tu as pris la décision de nous quitter pour te consacrer à d'autres occupations. (Applaudissements.)
M. Jacques Follonier (R). Chère Ariane, cher Christian, vous ne serez pas étonnés que je prenne la parole au nom du groupe radical, étant donné que c'est moi qui ai eu la chance de vous côtoyer le plus souvent. J'aimerais vous dire que, lorsque je suis arrivé en tant que député, j'étais novice en politique, et ma rencontre avec vous a été pour moi une bouffée de fraîcheur, parce que j'ai appris grâce à vous que, en politique, on pouvait se battre dans l'arène, mais aussi aller boire un verre et discuter simplement en s'amusant. Nous l'avons du reste souvent fait, et c'est peut-être ce qui m'a le plus amusé et plu dans mon travail de politicien pendant ces quelques années.
Je sais aujourd'hui ce que vous allez gagner en partant, mais je sais aussi ce que nous, nous allons perdre suite à votre départ. Je vous souhaite une excellente vie, et amusez-vous bien ! (Applaudissements.)
Le président. Mme Ariane Blum Brunier a siégé au Grand Conseil pendant plus de sept ans. Elue en 2001 sur la liste du parti des Verts, elle a été réélue en 2005. Au cours de ces deux mandats, elle a participé aux travaux des commissions suivantes: ad hoc sur le personnel de l'Etat, affaires communales, enseignement supérieur, grâce, pétitions, santé, judiciaire, transports et réexamen en matière de naturalisation.
Au cours de ces années, Mme Blum Brunier s'est particulièrement investie dans le travail de ces commissions et est intervenue en plénière, notamment sur les questions d'éducation, d'assurances sociales, de violences domestiques ou encore d'environnement.
En la remerciant pour son travail accompli parmi nous, nous formons tous nos voeux pour la suite de ses activités et lui remettons également le traditionnel stylo souvenir, car nous savons que, dans ce couple, chacun a besoin d'un stylo, car chacun rédige ses discours ! (Applaudissements. Le président descend de l'estrade, embrasse Mme Ariane Blum Brunier et lui remet le stylo souvenir.)