Séance du vendredi 25 avril 2008 à 15h
56e législature - 3e année - 7e session - 35e séance

RD 706-A
Rapport de la commission de l'environnement et de l'agriculture chargée d'étudier le rapport divers du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la politique cantonale en faveur des surfaces de compensation écologique en agriculture (loi M 5 30 et son règlement d'application M 5 30.01)
Rapport de M. Marcel Borloz (L)

Débat

La présidente. Voici le dernier objet que nous traiterons en procédure d'extraits. M. le rapporteur n'ayant pas demandé la parole, je la donne à M. Desbaillets. (Exclamations.)

M. René Desbaillets (L). Merci, Madame la présidente. Je m'aperçois que j'ai vingt minutes ! (Exclamations.)

La présidente. Faux, Monsieur le député, vous en avez uniquement sept !

M. René Desbaillets. Merci, Madame la présidente ! L'examen du rapport 706 sur la politique cantonale en faveur des surfaces de compensation écologique en agriculture a été rondement mené. Il a été voté à l'unanimité, cela pour deux raisons: premièrement, grâce à la présentation claire et précise de la situation par le directeur du service de l'agriculture, M. Jean-Pierre Viani; deuxièmement, par le fait que la politique agricole s'élabore à Berne et que les cantons ne sont que des exécutants.

Néanmoins, votre serviteur a fait remarquer aux commissaires d'alors que l'époque où la Suisse pouvait s'alimenter à bon marché, grâce à l'importation des surplus agricoles mondiaux, allait se terminer et que continuer à accorder des subventions aux agriculteurs pour laisser des terres en jachère était inacceptable de nos jours.

Moins de six mois après cela, l'actualité, hélas, me donne raison. Je ne veux pas vous montrer tous les journaux, mais on peut lire: «Crise alimentaire mondiale: les leçons pour la Suisse», titre la «Tribune de Genève»; «Les prix flambent, des émeutes éclatent»; «Les céréales: une mine d'or pour les spéculateurs», etc.

Aujourd'hui, je ne peux donc plus entendre cautionner, comme de la terre, la politique agricole suisse d'aujourd'hui et accepter l'avenir qui se prépare sous la forme du projet - de politique agricole - PA 2011. Je dénoncerai l'incurie de l'Office fédéral de l'agriculture, les errances du SECO et l'aveuglement de la responsable de ces deux organismes, Mme la conseillère fédérale Doris Leuthard. (Commentaires.) Que les PDC genevois m'excusent, mais c'est comme cela ! Mme Leuthard s'obstine - et savoir qui la guide serait un trop long débat - à ne pas voir qu'un pays comme la Suisse, fier de respecter les droits de l'Homme et siège de nombreuses organisations internationales humanitaires comme la FAO, la Croix Rouge, etc., ne peut plus se nourrir à bon marché en spoliant la terre des peuples du Sud.

Chers collègues, je ne vous demanderai pas de refuser ce rapport, puisqu'il incombe, comme je l'ai dit tout à l'heure, à la Confédération de s'occuper de la politique agricole. Je vous demanderai simplement de ne pas oublier que, à l'heure du développement durable, énergie, alimentation, traitement des déchets, finances à bon marché, nous payerons cela très cher, et certainement prochainement. Merci !

Le Grand Conseil prend acte du rapport de commission RD 706-A.