Séance du vendredi 22 février 2008 à 20h45
56e législature - 3e année - 5e session - 27e séance

P 1622-A
Rapport de la commission des pétitions chargée d'étudier la pétition contre le démantèlement du Centre d'Animation pour retraités (CAD)
Rapport de majorité de Mme Béatrice Hirsch-Aellen (PDC)
Rapport de minorité de Mme Françoise Schenk-Gottret (S)

Débat

La présidente. Mesdames et Messieurs les députés... (Brouhaha.) Vous êtes sans doute extrêmement fatigués - les membres du Bureau le sont tout autant, voire plus - mais je vous demande un peu de silence afin que nous puissions examiner le point 42 de l'ordre du jour.

Mme Béatrice Hirsch-Aellen (PDC), rapporteuse de majorité. L'objet change un peu: ici, il s'agit d'une pétition opposée au démantèlement du Centre d'animation pour retraités, le CAD, pourtant, le principe est plus ou moins le même que pour la pétition précédente. A nouveau, la commission a reconnu à l'unanimité l'immense travail qui est fait par le CAD et elle ne désire donc nullement fermer ou démanteler quoique ce soit !

Le directeur de l'Hospice général nous a expliqué que, dans les faits, la réduction des postes n'était pas du tout due à une volonté de démanteler et de diminuer drastiquement les ressources; elle s'explique plutôt par deux départs à la retraite avec le PLEND. Cela a eu pour conséquence que deux postes sont restés vacants pendant six mois. Pour le reste, la réduction était due au 0,5% d'économies demandées par le Conseil d'Etat, le reste des postes étant conservé tel qu'auparavant.

Par conséquent, comme pour la pétition précédente, la commission des pétitions a estimé dans sa majorité qu'elle faisait confiance au Conseil d'Etat et au département de tutelle. On maintient l'animation telle quelle au CAD et on ne va aucunement démanteler celui-ci. Pour cette raison, la majorité de la commission a estimé qu'on pouvait également déposer cette pétition sur le bureau du Grand Conseil.

Mme Françoise Schenk-Gottret (S), rapporteuse de minorité. Il est important de rappeler que ce sont près de 15 000 personnes qui ont recours au CAD, et les projets de suppressions d'emplois ne tiennent pas compte des besoins du centre. Les charges induites par ces suppressions seront plus importantes que les coûts de ces prestations.

Les pétitionnaires nous ont rappelé que le CAD a été ouvert il y a quarante ans et qu'il accueille les clubs d'aînés, notamment de la Ville de Genève, ainsi que les personnes qui s'y rendent spontanément. L'activité de ce centre est donc assez intense.

Par ailleurs, le centre répond à un besoin de la population des aînés. Les animateurs y sont en petit nombre et ils donnent également des coups de main aux clubs d'aînés. C'est pourquoi les commissaires socialistes se sont posé de nombreuses questions, dont la plus importante était de savoir qui avait décidé que l'Hospice général se dessaisirait de toutes ses missions, à part celle d'assistance. Pour ces mêmes commissaires, l'évocation de ce recentrage de l'Hospice général sur la seule mission d'assistance est une manière déguisée de démanteler une partie de la mission sociale de l'Hospice général en fragilisant des structures comme le CAD, les maisons de vacances pour personnes âgées, Infor Jeunes, ou la maison de l'Ancre.

Je suis désolée de devoir répéter ce que j'ai indiqué dans le rapport de minorité, mais je pense qu'il s'agit là quelque chose d'important. Ce qui se passe à l'Hospice général est symbolique de la nouvelle gestion publique: objectiver, simplifier, rationaliser, déshumaniser, enfin, brader l'histoire !

Ce n'est pas parce que personne ne voulait de ces structures qu'elles étaient à l'Hospice général ! C'est parce qu'elles apportent des réponses aux risques sociaux qui menacent les personnes aidées par l'Hospice général et ces structures permettent de réduire ces risques: exclusion des jeunes et des personnes âgées, problématiques de l'alcoolisme, entre autres risques.

De nombreuses fortunes et maisons ont été léguées à l'Hospice général de manière intentionnelle, dans l'idée d'aider les citoyens pauvres. Pourquoi donc cette déshumanisation dans la pratique de l'Hospice général, alors que nous assistons à une montée de la précarité ? C'est la raison pour laquelle nous vous demandons de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat. (Quelques instants s'écoulent.)

La présidente. Est-ce que vous avez terminé ? (Rires.) Excusez-moi, c'est le conseiller d'Etat M. Pierre-François Unger qui me perturbe. (Rires. Commentaires.) La parole est à M. Roger Golay.

M. Roger Golay (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, je ne vais pas me répéter par rapport à tout à l'heure, je serai très bref. Simplement, comme je l'ai dit, il faut que ce parlement donne au Conseil d'Etat un signal clair de sa volonté de soutenir les infrastructures pour personnes âgées. Donc, nous demandons aussi que cette pétition soit renvoyée au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des pétitions (dépôt de la pétition 1622 sur le bureau du Grand Conseil à titre de renseignement) sont adoptées par 32 oui contre 23 non et 2 abstentions.