Séance du vendredi 21 septembre 2007 à 15h
56e législature - 2e année - 11e session - 56e séance

P 1578-B
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la pétition concernant la restructuration de l'office de poste de Genève 5 échanges (Douane-Poste)

Débat

La présidente. Je donne la parole à M. le député Alberto Velasco. (Protestations.)

M. Alberto Velasco (S). Puis-je poser une question, Madame la présidente ? (Remarque.) La liberté d'expression, fondamentale selon notre constitution et dans ce parlement, laisse à désirer ! (Brouhaha.)

Monsieur le président, vous dites en page 5 de votre rapport que «depuis la décision de La Poste de maintenir la douane-poste de l'aéroport de Cointrin, plus d'une année s'est écoulée» et que les choses sont en attente. La réponse n'est ni positive ni négative. Je vois bien dans ce rapport la volonté du Conseil d'Etat de maintenir cette douane-poste face à l'irrationnel et à la non-application du développement durable de la part de cette régie, mais est-ce que vous pourriez nous dire maintenant ce qu'il en est de ce dossier ? Cette douane-poste va-t-elle rester à Genève ou est-ce toujours dans les projets du Conseil fédéral ou du directeur de La Poste de déplacer cette antenne ? Merci.

M. Jean-Claude Ducrot (PDC). En relisant les conclusions du Conseil d'Etat, je me rends compte qu'il y a de la part du département de M. Leuenberger un certain mépris vis-à-vis de la place économique de Genève, compte tenu notamment de leur attitude à l'égard de la douane-poste.

Qui plus est, que va-t-il se passer si ce bureau de douane-poste ferme ? Plaçons-nous du point de vue du développement durable et des interventions de M. Leuenberger, concernant la taxe poids lourds, etc. On se rend compte que La Poste agit en totale contradiction avec ce que son chef de département décide et veut être exemplaire en matière de développement durable.

Il est question de concentrer ce dédouanement sur Zurich, mais que va-t-il se passer ? Celles et ceux qui prennent l'autoroute le matin de bonne heure savent qu'il y a un défilé de camions de La Poste qui vont de la Suisse romande ou de la Suisse allemande vers le canton de Genève. Est-ce cela, le développement durable que prône M. Leuenberger au travers d'une rationalisation de La Poste ? Je m'interroge ! Qu'il y ait une certaine restructuration, je veux bien, mais alors, il convient de montrer l'exemple dans ce département et éventuellement de reporter de la route sur le rail le transport des colis.

Je pense donc qu'il est important que le Conseil d'Etat poursuive ses négociations pour préserver le développement durable et l'économie de notre région et maintenir à Genève la douane-poste. Je vous remercie.

M. Gilbert Catelain (UDC). Je partage les soucis de mes collègues par rapport au maintien des conditions-cadres d'une activité économique à Genève, mais encore faut-il que l'ensemble des décideurs fassent en sorte que ces conditions soient réunies pour que La Poste ne supprime pas l'antenne de Montbrillant, ni la douane-poste de l'aéroport. Il serait également souhaitable qu'on n'entrave pas la circulation des camions de La Poste et que cette régie fédérale puisse travailler, d'autant que le coût de la vie est si élevé que même La Poste n'est plus en mesure de trouver le personnel adéquat à Genève, ce qui l'incite certainement à déplacer son activité.

Cela étant, ce qui est à peu près sûr, c'est que La Poste va maintenir l'activité la plus essentielle pour la place de Genève, à savoir l'horlogerie, et nos entreprises horlogères pourront donc toujours exporter leurs montres via l'aéroport, car ce ne sont que les colis particuliers qui transiteront par Zurich et arriveront à Genève par camion ou train.

C'est une décision qu'on peut regretter de la part de La Poste, et d'ailleurs il serait intéressant qu'elle se manifeste rapidement puisque nous sommes dans l'incertitude par rapport à cette question. Il s'agit peut-être aussi d'une forme de mépris de La Poste vis-à-vis des représentants du peuple, respectivement les autorités cantonales. Mais je vous rassure, les entreprises nationales et les autorités fédérales ont d'une manière générale un certain mépris pour les cantons... Il faut s'y faire, c'est comme ça, bien que ce soit une évolution triste de la société, surtout lorsque ces entreprises sont en concurrence avec des firmes internationales. De plus, les conseils d'administration changent et les gens qui composent ces entreprises connaissent de moins en moins la culture fédéraliste, ce qu'on peut également regretter.

Mais le plus important dans ce dossier, c'est que l'activité essentielle de La Poste à l'aéroport devrait persister et j'attends pour ma part impatiemment une réponse dans ce sens de la part des autorités ou des membres de la direction de La Poste.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la pétition 1578.