Séance du
jeudi 16 novembre 2006 à
17h
56e
législature -
2e
année -
1re
session -
1re
séance
Discours de Mme Anne Mahrer et objet(s) lié(s)
Discours de Mme Anne Mahrer, nouvelle présidente
La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, je vous remercie de la confiance que vous me témoignez ce soir en me portant à la tête de notre parlement cantonal. J'accepte avec émotion cet honneur et la nouvelle responsabilité qui m'incombe, de diriger nos travaux et représenter notre canton durant cette prochaine année.
A cet instant, ma gratitude s'adresse à toutes celles et ceux qui, présents ou non ce soir, m'ont aidée et soutenue dans mon engagement politique. Je salue la présence à notre tribune de plusieurs prédécesseurs, présidentes et présidents, anciens collègues députés, ainsi que le président du Conseil municipal de la Ville de Genève et les représentants de plusieurs communes, dont les autorités exécutives de ma commune de Puplinge où j'ai siégé durant quinze ans comme conseillère municipale. Croyez que vos témoignages de confiance et d'amitié sont pour moi de précieux encouragements à l'heure d'aborder ma nouvelle présidence.
Cher président sortant, cher Michel Halpérin, cette année passée à vos côtés a été riche d'enseignements et me permet d'aborder mes nouvelles responsabilités dans les meilleures conditions possibles. Je vous en remercie.
Je salue votre maîtrise du débat et votre volonté sans faille de faire avancer nos travaux, bien que leur célérité tienne parfois à peu de chose, par exemple une intervention commençant par un petit « comme l'a dit mon préopinant » à l'effet désastreux sur l'horaire des séances. J'ai pu, en ces occasions, surprendre et mesurer vos impatiences à l'intensité des grincements du parquet sous vos pieds. (Rires.)
Je reprends donc la barre de ce parlement tout en vous sachant gré, Monsieur le président sortant, de ne m'avoir laissé que 135 points à l'ordre du jour, sachant bien que tout ou presque a été tenté pour juguler ce retard.
Cela m'amène naturellement à adresser mes remerciements les plus vifs au service du Grand Conseil, dont la charge de travail s'accroît en raison de la nôtre, ainsi qu'à Mme Maria Anna Hutter, pour sa disponibilité sans faille à notre égard et pour ses nombreux talents dont nous ne saurions plus nous passer.
Mesdames et Messieurs, chers collègues, mon intérêt pour la chose publique ne vient pas d'une tradition familiale particulière. A vingt ans, alors sans droit de vote sur le plan fédéral, j'ai pris conscience que la politique négligeait deux notions fondamentales à mes yeux : l'égalité entre femme et homme et la protection de l'environnement. Je devais donc m'y intéresser.
Le parti des Verts m'a permis de concrétiser ce projet. Inspiré par la philosophie de notre compatriote Denis de Rougemont et la prise de conscience des années 1970, celui-ci a vu le jour en 1983 et fêté la même année son premier élu au Conseil national. Puis, avant de participer aux élections communales de 1987, il a fait son entrée au Grand Conseil, en automne 1985, avec huit députés. Dès lors, il lui aura fallu doubler sa représentation et attendre vingt et un ans pour accéder à la présidence de ce parlement, cette année où le très officiel marronnier de la Treille aura fleuri une seconde fois en automne.
J'aurais voulu croire que cette nouvelle floraison annonçait avec courtoisie cette dixième présidence féminine. Je crains, hélas, que la raison en soit moins poétique et confirme des atteintes à l'environnement dont nous sommes responsables.
Mesdames et Messieurs, chers collègues, vous conviendrez que nous ne passons plus un jour sans que les médias n'abordent les dérives qui nous menacent; plus une semaine sans débat organisé à ce sujet; plus un mois sans nouveaux rapports d'éminents scientifiques; plus un an sans réunion internationale sur le réchauffement climatique et ses conséquences.
Quels signaux nous manquent encore pour passer de la parole aux actes, pour nous unir autour d'une politique motivante et orientée vers un mode de vie plus solidaire, plus écologique et, au bout du compte, plus heureux ? La question est là...
Je conclurai sur cette question qui justifie tout mon engagement de députée Verte et féministe et qui concrétise ma volonté de faire de l'avenir notre affaire. (Applaudissements.)