Séance du
vendredi 18 mars 2005 à
14h
55e
législature -
4e
année -
6e
session -
31e
séance
P 1427-B
Débat
M. Ernest Greiner (R). Je comprends tout à fait le cri du coeur de la population des Libellules et de ce secteur par rapport à cette problématique de la circulation. Il faut savoir que, depuis très très longtemps, le quartier s'est développé sans qu'aucune mesure concrète ait été prise au niveau de la circulation.
Il y a deux problèmes. En premier lieu, la circulation à la route de l'Usine-à-Gaz, qui diminuera peut-être un peu après le départ de l'entreprise Zschokke, puisqu'il y aura forcément moins de camions. Mais, avec les nouveaux logements qui vont être réalisés, le nombre de voitures augmentera.
Le problème de l'avenue des Libellules est tout autre. Je vous rappelle que, il y a quarante ans, lorsque cet immeuble a été construit, l'avenue des Libellules est restée en main d'une fondation HBM: la Fondation Emile-Dupont. Aujourd'hui, cette avenue est devenue une route de transit. Ce n'est donc pas du tout la même chose. Il faut bien comprendre qu'une route qui n'a pas de trottoir, où il n'y a que des parkings à droite et à gauche, ne peut pas être gérée par une fondation. La commune de Vernier et la Fondation Emile-Dupont ont compris qu'il y avait un problème et sont d'accord pour essayer de trouver une solution ensemble.
Je suis très content de savoir que la commission du Grand Conseil va dans la même direction puisqu'elle a demandé une étude du secteur. Une étude, c'est bien, pour autant qu'elle ne reste pas dans un tiroir ! J'espère sera suivie de mesures concrètes pour le bien de la population de cette région. (Applaudissements.)
La présidente. Merci, Monsieur le député. Madame Schenk-Gottret, cette fois-ci est la bonne !
Mme Françoise Schenk-Gottret (S). La commission des transports avait donc, en son temps, abondé dans le sens des pétitionnaires et renvoyé cette pétition à l'unanimité au Conseil d'Etat.
Je dois dire que nous sommes déçus de la réponse de l'exécutif. Refuser d'étendre la zone 30 sous prétexte que la route de l'Usine-à-Gaz appartient au domaine public de la commune de Vernier n'est en effet pas un argument. Les premières zones 30 ont été installées en Ville de Genève sans que celle-ci soit demanderesse ! Et le canton aurait pu entreprendre immédiatement une démarche auprès de Vernier afin d'obtenir l'extension de la zone 30.
Une autre demande des pétitionnaires consistait à faire dévier les camions sur les routes du Bois-des-Frères et de Vernier et à rediriger le trafic des Services industriels et de l'entreprise Zschokke. Répondre qu'«il conviendrait d'effectuer une étude sur cette question» et que «l'office des transports et de la circulation, en collaboration avec la commune de Vernier va engager une telle procédure» n'est pas admissible ! Je suis surprise que l'on en soit encore à ce stade !
Depuis que cette pétition a été envoyée au Conseil d'Etat, l'étude aurait largement eu le temps d'être faite ! Je vois là plutôt une absence de volonté politique de notre exécutif de s'engager dans le sens des pétitionnaires et de la commission des transports unanime !
Protéger ces usagers faibles que sont les piétons dans la circulation, en accordant une attention toute particulière à ces piétons extrêmement fragiles que sont les enfants sur le chemin de l'école, doit être une priorité impérative.
Je regrette que le rapport du Conseil d'Etat soit aussi négatif, et je propose qu'il soit à nouveau renvoyé au Conseil d'Etat.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Je dois dire que j'ai un peu de peine à comprendre les propos extrêmement sévères qui viennent d'être tenus...
Nous vous faisons rapport pour vous dire que nous allons faire exactement tout ce que demandent les pétitionnaires, et vous nous répondez que ce rapport est insuffisant et qu'il doit être renvoyé au Conseil d'Etat... Je veux bien, mais cela ne va véritablement pas motiver les services à donner suite aux demandes des pétitionnaires et à faire des rapports !
Après que cette affaire a duré quelques mois - ce qui n'a rien d'extraordinaire - nous nous sommes efforcés de répondre à vos questions point par point.
Premier point: vous souhaitez une zone 30... Oui, pourquoi pas ? Mais une zone 30 exige des aménagements physiques ! Je ne veux plus que le numéro qu'il y a eu dans le quartier du boulevard de la Cluse et autour de l'Hôpital se reproduise une deuxième fois ! Je l'ai dit très clairement, je le dis encore une fois, et je le dirai le nombre de fois qu'il faudra: il n'y aura plus de création d'une zone 30 dans ce canton tant que les aménagements nécessaires ne les accompagneront pas ! Mettre un panneau de limite de vitesse à 30 km/h est criminel si, dans le même temps, il n'y a pas des aménagements physiques sur la route qui incitent à rouler à cette vitesse ! Or, de tels aménagements dépendent le plus souvent des communes, parce que les routes de moindre importance où l'on peut envisager des zones 30 sont des routes communales. Tant que la commune n'a pas envie de réaliser ces aménagements, il n'y aura pas de zone 30, Madame Schenk-Gottret ! Vous pouvez nous renvoyer vingt fois cette pétition, je vous répondrai vingt fois la même chose !
C'est en concrétisant votre demande que l'on mettrait en danger la sécurité des enfants, la sécurité des personnes qui se déplacent difficilement ! En effet, le meilleur moyen pour provoquer des accidents, c'est d'avoir des routes larges - des boulevards - et de placer des panneaux de limitation de vitesse à 30 km/h !
Nous vous disons que nous allons essayer d'inciter la commune à prévoir des projets d'aménagements physiques pour permettre de modérer la vitesse. C'est très précisément indiqué dans le rapport sur ce point.
Deuxième point: le trajet de l'école. Il vous est répondu que nous avons entendu les pétitionnaires, que des mesures ont été ou seront prises, puisqu'un «kit-école» et des ralentisseurs vont être installés.
Troisième point: l'étude des circulations dans le secteur. Vous avez demandé qu'elle soit entreprise - c'est en tout cas ce que souhaitent les pétitionnaires... Elle est entreprise: que peut-on faire de plus ?
La présidente. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. La parole n'étant plus demandée. Il est pris acte de ce rapport... (Contestation.)Ah, pardon ! Mais vous n'avez pas demandé la parole, Madame !
Mme Françoise Schenk-Gottret (S). Je demande que le rapport soit renvoyé au Conseil d'Etat.
La présidente. Bien. Mesdames et Messieurs les députés, je vais vous soumettre la proposition formelle de renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat, au moyen du vote électronique. Le vote est lancé.
Mis aux voix, le renvoi de la P 1427-B au Conseil d'Etat est rejeté par 23 non contre 14 oui.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.