Séance du
jeudi 21 octobre 2004 à
17h
55e
législature -
3e
année -
12e
session -
70e
séance
RD 545
Le président. Je m'interromps un instant, afin de donner un caractère solennel à ce moment...
Notre collègue, M. Florian Barro, nous a fait parvenir sa lettre de démission de son mandat de député avec effet à l'issue de la séance de 17h. Je prie Mme la secrétaire du Bureau du Grand Conseil de bien vouloir lire ce courrier.
Le président. Merci, Madame la première secrétaire du Bureau du Grand Conseil.
Pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué, le support nécessaire à la lecture de ce courrier est un mouchoir joint à la missive de notre collègue, M. Barro. Je vais donc me moucher parce que je suis très triste... (Le président se mouche.) (Rires.)Merci, Florian ! Il est pris acte de cette démission. ( Le président renifle.)
M. Florian Barro siège au sein de notre parlement depuis octobre 1992. Il est donc en voie d'accomplir sa quatrième législature. Il fut président de la commission d'aménagement du canton en 1995 et 1996 et président de la commission du logement de novembre 2002 à janvier 2004.
Nous avons toutes et tous apprécié ce collègue qui va nous quitter et que nous voyons partir avec une pointe de regret. Là, normalement, je devrais me remoucher... (Rires.)
En effet, nous garderons à l'esprit le souvenir d'un homme agréable, discret et courtois, qui, avec élégance et mieux que quiconque, savait teinter ses propos d'un humour rare. Nous le remercions de son activité parlementaire et lui souhaitons pleine réussite et beaucoup de satisfaction dans la suite de ses activités. Tu vas nous manquer, Florian.
Nous te remettons le traditionnel stylo souvenir. (Le président descend de la tribune et remet le stylo souvenir à M. Florian Barro. Applaudissements.)
M. Mark Muller (L). Contrairement à la quasi-totalité des autres groupes, qui ont déjà connu plusieurs changements, c'est la première fois de la législature que le groupe libéral perd l'un des siens.
C'est donc à moi, chef de groupe, qu'est réservé le privilège de rendre hommage à Florian. Mais n'est-il pas normal qu'il revienne à un modeste membre du Barreau de dire au revoir à un Barro ? (Rires.)C'est là le signe pour le groupe libéral d'une grande stabilité, voire d'une certaine force, que de parvenir à ce que le plus grand groupe du Grand Conseil ne perde l'un des siens qu'après trois ans de députation. Certains ne sont pas de cet avis. Je pense en particulier à Edouard Cuendet que nous allons accueillir, tout à l'heure, qui piaffe d'impatience depuis en tout cas deux ans et qui me téléphone environ une fois par semaine depuis plusieurs mois. (Rires.)
Le départ d'un collègue est toujours triste, et je dois dire que, en ce qui me concerne, le départ de Florian m'attriste d'autant plus que c'est un ami. Nous nous sommes connus il y a trente-cinq environ sur les bancs de l'école de Pinchat, dans la commune de Veyrier, dont nous sommes tous les deux originaires, et j'ai un certain pincement au coeur en devant lui dire au revoir, aujourd'hui.
Malgré les fortes pressions que sa charmante épouse exerçait pour qu'il renonce à son mandat de député, je l'avais convaincu, il y a deux ans environ, de ne pas se retirer. Effectivement, après dix ans, il avait eu envie de démissionner - en bon esthète qu'il est, il estimait que ce nombre avait une certaine allure - et, à ce moment-là, il a donc renoncé à démissionner. Mais c'est chose faite aujourd'hui, puisque Florian Barro s'en va après douze ans de bons et loyaux services.
Même si de telles règles n'existent pas dans notre parti, Florian a tenu à ne pas dépasser - presque jour pour jour - cette fameuse limite des douze ans de députation, et cela l'honore. Comme quoi la responsabilité individuelle de chacun, comme nous aimons à le professer dans nos rangs, est parfois meilleure conseillère que le meilleur des règlements !
Florian a donc passé douze ans dans ce Grand Conseil. Il s'y est illustré, parfois par son humour caustique - vous l'avez encore constaté à l'instant - par sa gentillesse, son pragmatisme et, aussi, son esprit de dialogue.
Pendant ces douze ans, il a été, avec ses collègues Pierre Ducrest, René Koechlin et Olivier Vaucher, le maître à penser des libéraux dans le domaine du logement, de l'aménagement du territoire et des grands travaux. Il a notamment «planché» - c'est le cas de le dire pour un architecte - sur des dossiers difficiles et, on le sait maintenant, perdus d'avance, comme la LDTR. Les anciens se souviennent encore avec une certaine émotion de ce long débat, en 1999, sur la LDTR, où l'Entente avait déposé pas moins de cinquante amendements pour essayer de faire échec à une modification néfaste de la LDTR. Malheureusement, vous le savez, sans succès.
Cet engagement pour la construction de logements, notamment pour les plus démunis, ne se termine d'ailleurs pas aujourd'hui, puisque Florian Barro continue à siéger et à présider avec brio la Fondation pour la promotion du logement bon marché et l'habitat coopératif, autrement dit la FPLC - c'est plus simple - qui est l'un des outils précieux de l'Etat en matière de logements sociaux.
Florian nous quitte donc aujourd'hui avec tous nos remerciements et toute notre reconnaissance.
Je saisis cette occasion pour rappeler à mes collègues libéraux qu'ils auront encore affaire à Florian, puisqu'il a accepté de prendre la présidence de la commission des listes du parti, en vue des élections de l'année prochaine. Donc, tous ceux qui envisagent éventuellement de se représenter devront être extrêmement gentils avec lui !
Pour terminer, je vous demande à tous de faire un excellent accueil à son successeur, M. Edouard Cuendet, qui est secrétaire auprès du groupement des banquiers privés genevois et qui est avocat de formation. (Applaudissements.)