Séance du
vendredi 14 novembre 2003 à
17h
55e
législature -
3e
année -
1re
session -
3e
séance
IU 1511
M. Alberto Velasco (S). Monsieur le président, vous savez qu'il y a vingt mille chômeurs à Genève: soit 6,7% de la population et, parmi ceux-ci, 6% de jeunes. Le nombre de chômeurs de longue durée s'est accru de deux mille unités en deux ans. C'est dire qu'il faut vraiment s'occuper de ces personnes en situation très difficile.
A ce sujet, la CEPP a rendu un rapport sur le chômage de longue durée. Elle constate que le degré de mise en oeuvre des recommandations émises en 1998 et approuvées par l'OCE est faible, même si les moyens nécessaires ont été accordés aux services.
Monsieur le président, on a tous constaté que les valeurs des indicateurs de la marche des affaires industrielles et du commerce sont mauvaises, sinon difficile: moins 47, moins 25... L'état de notre économie est donc relativement préoccupant !
Et comme non seulement l'emploi ne prospère pas à Genève, mais que nous avons perdu environ mille unités, je vous demande quelles sont les mesures que compte prendre le Conseil d'Etat.
Surtout, Monsieur le conseiller d'Etat, je vous questionne au sujet des emplois temporaires que le Conseil d'Etat propose. Considérant que les libéraux ont déposé une motion concernant ces emplois temporaires, j'aimerais que l'on me confirme que ceux-ci subsisteront dans la situation actuellement difficile que connaît le canton.
M. Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat. La question du chômage est un gros problème pour Genève. Tout d'abord, vous savez que nous sommes en plein dans une crise, à la fois conjoncturelle et structurelle, et que de nombreux licenciements sont encore envisagés aujourd'hui dans certaines entreprises. J'en suis le premier témoin lorsque je reçois des annonces de licenciements collectifs.
De ce point de vue, il est vrai que la situation se détériore, mais, avec la modeste reprise qui s'annonce d'ici une année ou deux, nous espérons être en mesure d'offrir des emplois, parce que la meilleure lutte contre le chômage, qu'on le veuille ou non - c'est un pléonasme - c'est de créer des emplois. C'est actuellement ce qui nous manque.
Je reviens aux emplois temporaires et au traitement du chômage. Un projet de loi a été déposé devant ce Grand Conseil, que, malheureusement, nous n'avons pas eu le temps de traiter. Mais je pense que les travaux en cours à la commission de l'économie seront terminés lundi prochain, et nous pourrons alors aborder le problème du chômage.
Dans le cadre de ce projet de loi qui sera, bien entendu, discuté en commission, je ferai des propositions qui, je l'espère, porteront leurs fruits. Nous pourrons discuter de nouveaux moyens pour mieux lutter contre le chômage: quelles sont les formations que l'on peut donner ? Comment améliorer la qualité de la formation, en adéquation - bien sûr - avec les emplois offerts ? Il ne suffit pas de donner des formations, encore faut-il qu'il y ait des emplois au bout de la chaîne, il faut y réfléchir.
Il sera aussi question de l'organisation de l'office cantonal de l'emploi, qui vient de s'installer dans de nouveaux locaux permettant une plus grande confidentialité et un meilleur accueil des chômeurs.
Pendant ces travaux de commission, que j'appelle de tous mes voeux, je ferai des propositions. Nous en discuterons ensemble, et vous-mêmes pourrez au cours de ces travaux formuler des propositions dans le sens que nous souhaitons tous: la réinsertion professionnelle pour le maximum de demandeurs d'emploi à Genève.
Cette interpellation urgente est close.