Séance du
jeudi 18 septembre 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
11e
session -
66e
séance
IU 1454
Mme Ariane Wisard-Blum (Ve). Ma deuxième interpellation urgente s'adresse à Mme Spoerri. En 2002 ont été recensés à Genève 81 accidents de la circulation impliquant des enfants de moins de 13 ans et 223 accidents touchant des jeunes de 14 à 17 ans. On constate cette année une augmentation du nombre d'accidents de la circulation dans les villes suisses. Cette recrudescence d'accidents est probablement due à un délaissement de cette problématique par les polices cantonales. Ce n'est pas moi qui l'affirme, même si je partage cette idée, mais un capitaine de la police genevoise dans un quotidien de la place. Face à ce constat, le 25 août 2003, jour de la rentrée scolaire, la police genevoise lançait une campagne baptisée «le respect, ça change la vie». Refus de priorité aux piétons sur les passages prévus à cet effet, voitures garées sur les pistes cyclables, infractions constatées à proximité des écoles devaient faire l'objet de contrôles policiers renforcés. Je félicite Mme Spoerri pour cette initiative et lui prie de transmettre mes remerciements à la police genevoise pour cet engagement.
Après deux semaines, les premiers chiffres communiqués sont inquiétants. Le bilan se monte à 466 excès de vitesse à proximité des écoles, 675 autres excès de vitesse. Total : 1 141 excès de vitesse dénoncés, 281 utilisations de téléphone portable sans dispositif mains-libres, 69 carrefours bloqués par des automobilistes, 16 cas de priorités non accordées aux piétons, seul chiffre étonnement bas et qui me surprend si je le mets en relation avec mes constatations personnelles.
J'en viens à mes questions. Cette campagne limitée dans le temps s'achèvera malheureusement le 10 octobre. Que va-t-il se passer après ? Avez-vous prévu d'autres opérations de ce type au cours de l'année 2004 ? Allez-vous agir contre un laxisme certain face aux infractions et incivilités routières en faisant de cette problématique l'une de vos priorités politiques ? Allez-vous orienter la police vers la mission de lutte contre l'insécurité routière en organisant des contrôles intensifs et réguliers sur les routes genevoises ?
Pour conclure, ma dernière question, plus particulière, se rapporte à la route de Malagnou, axe emprunté par 30 000 véhicules par jour et bordé par six écoles. D'après des mesures, 30% des véhicules y dépassent la vitesse autorisée. De nuit, ce chiffre passe à 64%. Pourriez-vous me donner les raisons de la disparition de l'unique radar de la route de Malagnou, situé à proximité de l'école Le Corbusier ?
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Je vous remercie, Madame la députée, de m'avoir interpellée sur ce sujet, ce qui me permet en préambule de vous dire ceci. Oui, les problèmes de l'insécurité routière et les dégâts auxquels elle mène font partie de mes priorités ! Je l'avais d'ailleurs dit lors du premier exercice que nous avons connu ensemble et notamment dans le cadre du budget. Oui, cela fait partie de mes priorités. Je dois à la police genevoise et à mes prédécesseurs de ne pas innover en la matière. La police était auparavant très motivée par le problème de l'insécurité routière. C'est la première chose.
Ce n'est toutefois pas la seule de mes priorités et ce n'est pas la seule mission de la police. Il est vrai que la campagne dont vous parliez tout à l'heure va se terminer le 10 octobre, mais nous sommes tenus aujourd'hui, pour des raisons de mobilisation sur d'autres missions à Genève, d'agir dans ce domaine notamment par programmation. Nous ne pourrons pas poursuivre cette campagne d'ici la fin de cette semaine tant il est vrai que les unités policières engagées dans cette opération devront s'engager dans le cadre de Telecom d'abord, puis du Sommet mondial des sociétés d'information.
La deuxième question consiste à me demander s'il n'y aura pas par la suite des contrôles intensifs. Le programme 2004 en la matière est déjà organisé. Si nous arrivons par hypothèse à augmenter les effectifs, ce dont nous parlons régulièrement dans ce parlement, il est évident que nous pourrons également affronter ces missions avec beaucoup plus d'efficacité.
J'aimerais peut-être profiter de cette interpellation pour dire à ceux qui sont intéressés qu'une sorte d'alerte au contrôle géant a été relatée dans la presse. Je souhaiterais vous dire qu'il n'y a pas de contrôle géant qui sera fait à Genève. Le canton de Genève est un cas particulier, puisque peu de cantons participent à cette opération européenne. Genève participe à cette opération européenne depuis des années dans le même état d'esprit et y participera cette année comme les années précédentes. La différence entre Genève et d'autres cantons, c'est que Genève fournira ses statistiques. Mais j'aimerais vous rassurer. Il ne va pas y avoir d'opération fantastique et extraordinaire. Il y aura, dans le cadre du contrôle de la sécurité routière, les précautions habituelles.
Quant à la dernière question, elle concerne plutôt l'office des transports et de la circulation. A ma connaissance, s'agissant de ce radar, il est actuellement, non pas en réparation, mais en maintenance et devrait être replacé prochainement à peu près au même endroit
Cette interpellation urgente est close.
Le président. M. Beer répondra demain à la première interpellation de Mme Wisard. Monsieur Letellier, vous avez la parole.