Séance du
jeudi 26 juin 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
10e
session -
56e
séance
IU 1440
Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Mon interpellation s'adresse au chef du DIAE, M. Robert Cramer, et concerne les taux d'ozone.
Je vous rappelle juste que l'ozone est un gaz oxydant qui fait partie du smog urbain. Il est très nocif, particulièrement pour les enfants, les personnes âgées et les asthmatiques. Il se forme dans l'air lors de conditions bien particulières; conditions que l'on connaît depuis un mois, à savoir un fort ensoleillement et les gaz d'échappement des voitures qui contiennent du NO2: du dioxyde d'azote.
Les valeurs limites ordonnées par la Confédération ont été dépassées. L'office qui s'occupe de vérifier ces normes m'a fourni un tableau qui prouve que ces valeurs limites ont été dépassées jusqu'à 147 fois à Jussy, 84 fois à Anières, 25 fois à Sainte-Clotilde. Des pics atteignant 207 microgrammes/m3 ont même été enregistrés. On le sait, la Confédération recommande de ne pas dépasser les limites de 120 microgrammes/m3, et l'OMS dit qu'à partir de 160 microgrammes/m3, c'est vraiment très dangereux.
Mes questions sont les suivantes:
Pourquoi aucune mesure n'a-t-elle été prise ?
Quelles mesures le Conseil d'Etat entend-il prendre si ces taux élevés perdurent ?
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Le premier objet de ma réponse est de vous dire ma perplexité face à ces chiffres, car ceux que j'ai à disposition ne sont pas les mêmes, en tout cas en ce qui concerne ce dernier mois.
D'après les analyses qui sont faites par les capteurs genevois, au contraire, on a eu la bonne surprise de constater que, ces dernières semaines, les taux d'ozone n'étaient pas très loin de cette valeur limite de 120 microgrammes/m3 qui est la norme fédérale.
Au-delà des discussions que nous pourrions avoir autour des chiffres, qui sont plutôt rassurants, mais qui nous étonnent aussi, car ils ne s'inscrivent pas dans la logique de nos connaissances concernant la formation de l'ozone, je dois vous indiquer que les mesures qui se prennent en matière de pollution de l'air et, en particulier, en matière d'ozone, ne peuvent être que des mesures de fond, contrairement au dioxyde d'azote dont le taux redescend immédiatement, par exemple en bloquant une ruelle à la circulation ou en prenant une mesure ponctuelle dans un endroit donné.
En matière d'ozone, l'intervention doit se faire très en amont, parce que les effets ne se font sentir que plusieurs jours après le moment où la mesure est prise. C'est la raison pour laquelle les mesures que nous entendons prendre en avance sont celles qui figurent dans le nouveau plan de mesures OPair pour la période jusqu'à 2010, récemment adopté par le Conseil d'Etat.
C'est un plan de mesures extrêmement ambitieux, que je parcourrai volontiers avec vous en commission, parce que je pense que cela vaut la peine que le Grand Conseil en prenne connaissance et examine quelle est la portée des mesures que nous entendons prendre.
Cette interpellation urgente est close.