Séance du
vendredi 13 juin 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
9e
session -
53e
séance
IUE 53
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Voici les réponses que j'apporterai à l'interpellation de l'Alliance de gauche: tout d'abord, les dispositifs de sécurité, de même que la planification d'engagement des policiers, tenaient effectivement compte du fait que des actes de violence pouvaient être commis dans les jours précédant et durant le sommet d'Evian.
Les mesures préventives qui avaient été arrêtées prévoyaient une disponibilité du personnel policier, avec des patrouilles en ville et des éléments de piquet. Six inspecteurs patrouillaient en ville, six inspecteurs en patrouille à l'extérieur sont revenus immédiatement en ville, dix gendarmes se trouvaient dans les Rues Basses, cent vingt gendarmes étaient de piquet - ils se restauraient à la caserne des Vernets et sont intervenus dans les quinze minutes qui ont suivi le déclenchement des événements. L'intervention de la police a été déclenchée sans délai, les policiers sont intervenus immédiatement sur le terrain.
S'agissant des engagements tactiques, de nombreux policiers ont été engagés simultanément en mobile afin de s'en prendre aux casseurs. Le contact a notamment été établi dans le secteur rue du Stand/Usine. Les policiers engagés dans le secteur Molard ont été déployés afin de sécuriser les commerces dévastés et pour éviter tout risque de pillage. A ce moment-là, les casseurs avaient déjà regagné l'Usine. Vous connaissez la rapidité foudroyante de l'intervention, de l'ordre de vingt-cinq minutes.
En ce qui concerne l'équipement des policiers, leur tenue de protection était évidemment là pour les protéger. Elle n'entrave pas outre mesure la mobilité et correspond en tous points, d'ailleurs, à l'équipement de la police allemande. Pour terminer, c'est une section portant ce type d'équipement qui a été à même de courir depuis le garage en feu de la rue Diorama pour contrer les casseurs à la rue du Stand. Des patrouilles ont été disposées préventivement au centre-ville. Elles devaient se tenir prêtes à intervenir à l'encontre d'éventuels casseurs dans l'ensemble du secteur d'engagement, et devaient également empêcher toute occupation ou toute intrusion dans les objectifs symboles du centre-ville et, évidemment, du secteur des organisations internationales. Le dispositif de police, les patrouilles préventives de la gendarmerie et de la police judiciaire, ainsi que l'élément de piquet, fort de 120 hommes, correspondaient aux missions de base de la police. La manière discrète de se déployer n'entravait en rien l'exécution des missions.
Rien ne s'oppose à ce que le rapport de M. Arbenz soit rendu public. La compétence d'emploi et d'engagement opérationnel de la police est du ressort de son commandement, le Conseil d'Etat validait la palette des moyens d'engagement de la police. La nature de l'emploi de ces moyens, qu'ils soient défensifs ou à des fins de dispersion, est appréciée de cas en cas, suivant les situations, la nature des risques et de la menace. J'observe enfin qu'on ne peut pas à la fois demander l'institution d'une commission d'enquête sur les événements survenus à Genève dans le cadre du sommet d'Evian et vouloir des réponses immédiates aux nombreuses questions actuellement posées ici et là, ainsi que dans le cadre de notre parlement.
Cette interpellation urgente écrite est close.