Séance du
vendredi 13 juin 2003 à
17h
55e
législature -
2e
année -
9e
session -
53e
séance
IU 1430 et objet(s) lié(s)
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Monsieur le député Brunier, à votre première question, je répondrai que la police a décidé de ne pas intervenir contre le Black Block le 1er juin, lors du blocage du pont de la Coulouvrenière, avant le départ de la manifestation, ni lorsque le Black Block s'est infiltré en queue de cortège, lors de la grande manifestation. Dans ces deux cas, le mélange avec les manifestants pacifiques était tel que des risques importants - et il s'agit du principe de l'opportunité - de créer une escalade de violence ou une atteinte à un innocent ne devaient pas être pris.
Votre deuxième question concerne l'Usine. Des témoignages ont confirmé que les casseurs étaient partis de l'Usine le samedi soir pour aller attaquer différents sites, rue du Stand, Rues Basses, rue de l'Hôtel-de-Ville, place Neuve, place du Cirque, rue Diorama, rue du Stand et retour à l'Usine. Toutefois, arrivés sur la place des Volontaires, ils se sont changés, ont repris un aspect tout à fait anodin de badauds, et ils sont rentrés dans l'Usine. La non-intervention à l'Usine samedi soir, décidée par le chef de la police, était justifiée par l'imbrication des casseurs avec des badauds, et parce que des fauteurs de trouble s'étaient fondus parmi ceux-ci en se débarrassant de leurs accoutrements. Pour mémoire, d'ailleurs, tant samedi que dimanche, cent cinquante à deux cents personnes se trouvaient sur la place des Volontaires, et deux cent personnes à l'intérieur de l'Usine. Et j'aimerais préciser que, contrairement à ce que vous dites, Monsieur le député, la situation autour de l'Usine dimanche n'était absolument pas calme. Je m'y suis moi-même rendue pour le constater.
Puisqu'on en est à ce point, j'aimerais également préciser que dans le cadre de ces événements, nous avons créé une cellule d'enquête G8. Cette cellule est actuellement constituée de huit inspecteurs de la police judiciaire. Elle a été mise sur pied pour effectuer les enquêtes relatives aux dégâts provoqués par les casseurs. Ce groupe travaille sous les ordres du Procureur général et d'un juge d'instruction. Il est spécialement détaché, pour une durée indéterminée. Si cela s'avérait nécessaire, pour que les enquêtes puissent se faire dans les meilleurs délais, nous augmenterions encore, par d'autres unités, cette cellule spéciale d'enquête G8. Je vous rappelle que ses coordonnées ont été publiées dans la presse, et que toute personne - y compris un député - désirant témoigner est appelée à le faire. Il y a aujourd'hui 149 plaintes déposées, et tous les plaignants ont été contactés.
Ces interpellations urgentes sont closes.